|
ONU
Conférence
Internationale sur les réfugiés de Palestine
Historiens et juristes exposent la genèse de la question
palestinienne et affirment la validité juridique du droit au
retour des réfugiés Paris, le 29 avril 2008
La non-prise en compte du problème des
réfugiés palestiniens constitue un obstacle absolu à toute
solution durable du conflit arabo-israélien, ont estimé les
experts entendus ce mardi après-midi dans le cadre de la
Conférence internationale sur les réfugiés de Palestine qui se
tient à l’UNESCO à Paris. Cette première séance plénière était
consacrée aux aspects juridiques du droit au retour des
réfugiés.
Lors des allocutions et des diverses
interventions de la séance inaugurale du matin, les intervenants
avaient estimé urgent de trouver une issue à la question des
réfugiés de Palestine, 60 ans après leur exode. La réunion
avait été ouverte par Angela Kane, Sous-Secrétaire aux affaires
politiques des Nations Unies s’exprimant au nom du Secrétaire
général de l’ONU, Ban Ki-moon. Elle avait souligné que le
Proche-Orient ne connaîtrait de paix durable tant que la
question des réfugiés ne serait pas réglée. Elias Sanbar,
Observateur permanent de la Palestine à l’UNESCO, avait rappelé
au nom du Président palestinien Mahmoud Abbas que trois
générations vivaient toujours dans l’attente du retour.
Parmi les six experts invités, Susan Akram,
professeur à la faculté de droit de l’Université de Boston, a
examiné en détail les arguments juridiques mis en avant par
certains Israéliens pour justifier l’absence de droit au retour
des Palestiniens, alors que les juifs du monde entier
bénéficient quant à eux d’un tel droit. Les opposants au
droit au retour des Palestiniens expliquent par exemple que
ceux-ci ont été déplacés au cours d’une guerre défensive et
qu’aucun droit de l’homme ne prévoit de droit au retour
automatique des réfugiés. Et si un tel droit existe, il ne
s’appliquerait qu’aux individus et pas à une population entière.
Mme Akram a souligné à l’inverse que le droit humanitaire ne
distinguait pas les déplacements forcés ou volontaires de
populations. Selon elle, les provisions concernant le droit au
retour concernent toutes les catégories de personnes, qu’elles
soient civiles ou combattantes. Elle a dénoncé
l’utilisation « hypocrite » du droit pour justifier les droits
des uns contre celui des autres.
Pour sa part, l’historien américain Michael
Fischbach du collège Randolph-Macon à Ashland en Virginie s’est
penché sur la période clé 1948-1951. Il a estimé que
l’exode de 1948 qui a vu le déplacement de la moitié de la
population arabe de Palestine avait entraîné « l’effondrement de
la société palestinienne ». Wajih Ahmad Atallah,
Secrétaire de l’Union des centres d’activité pour la jeunesse de
Cisjordanie et de Gaza dans le camp de réfugiés de Qalandia, a
rappelé pour sa part que 80% des Palestiniens étaient alors
agriculteurs et que les réfugiés avaient perdu leurs repères
essentiels, ce qui a bouleversé le tissu social.
Salman Abu-Sitta, chercheur et ancien
membre du Conseil national palestinien, a constaté que bien que
le territoire palestinien ait été conquis, sa population a été
multipliée par 15 en six décennies, 50% vivant encore sur le
territoire de la Palestine historique. Il a dénoncé « une
mythologie fabriquée » selon laquelle le retour des réfugiés
serait impossible. Il s’est dit convaincu que ceux-ci ne
renonceraient jamais à leur droit de récupérer leurs biens.
M. Fischbach est allé dans le même sens en soulignant que s’ils
ne voulaient pas voir leurs efforts voués à l’échec, les
négociateurs seraient avisés d’envisager toutes les facettes de
la question lorsqu’ils élaborent des propositions de paix.
Plénière 1
MICHAEL FISCHBACH, Professeur
d’histoire, Randolph-Macon College, Ashland, Virginie, a
brossé un tableau historique complet de la période allant de
1948 à 1951, des années qui ont vu la genèse du problème non
résolu à ce jour des réfugiés palestiniens. Il a rappelé
que quelque 750.000 Palestiniens avaient fui ou été expulsés
lors de la première guerre israélo-arabe de 1948 (soit la moitié
de la population arabe de Palestine et 80% de celle installée
dans ce qui devait être le futur territoire israélien), exode
qui a entraîné « l’effondrement de la société palestinienne ».
M. Fischbach a rappelé que les Nations Unies avaient joué un
rôle important dans les tentatives de mettre un terme aux
combats et de trouver une solution au problème des réfugiés mais
que depuis 1951 celui-ci avait perduré sans amélioration
notable.
Après avoir rappelé l’immigration juive en
Palestine et l’acquisition de terres par le mouvement sioniste
avec l’appui de la puissance mandataire britannique sur la
région, le Pr Fischbach a souligné qu’en 1947, les juifs
constituaient le tiers de la population totale et qu’ils
possédaient 20% des terres. Lors de l’armistice de 1949,
les forces israéliennes contrôlaient 77% de la Palestine
mandataire, territoire qui est devenu le nouvel Etat juif.
Aucun Etat arabe palestinien comparable n’a été créé dans le
même temps et la guerre a été pleurée comme la plus terrible des
catastrophes (la Naqba) par les Palestiniens, a encore rappelé
l’orateur.
Les Palestiniens ayant fui la guerre
étaient majoritairement des paysans, ils ont tout perdu, se
trouvant totalement démunis sur le plan économique pour refaire
leur vie dans les camps. A l’inverse, pour les dirigeants
sionistes, cet exode massif a permis de résoudre un problème a
priori insurmontable qui était de créer un Etat juif alors que
la majorité de la population était arabe, a noté l’orateur.
Le maintien de la nouvelle composition ethnique d’Israël est
rapidement devenu l’un des principaux objectifs statégiques du
nouvel État, a-t-il souligné, ce qui a été fait par la
confiscation des biens des réfugiés et par l’interdiction de
leur retour.
L’historien a ensuite procédé à un
développement détaillé sur la question des compensations et par
conséquent sur l’évaluation des biens abandonnés. Il a
souligné le caractère d’autant plus ardu de la tâche qu’une
grande partie des bâtiments ont été détruits au fil du temps et
remplacés par d’autres.
En conclusion, M. Fischbach a reconnu que
son exposé n’avait pas pour objectif de fournir des solutions
pratiques au problème mais qu’il constituait une mise en garde :
ne pas tenir pleinement compte des diverses dimensions du
problème des réfugiés fera obstacle à toute solution durable du
conflit arabo-israélien, selon lui. En dépit du passage du
temps, le problème des réfugiés tel qu’il a pris corps en 1951
reste essentiellement le même. Selon l’orateur, s’ils ne
veulent pas voir leurs efforts voués à l’échec les négociateurs
seraient bien avisés d’envisager toutes les ramifications du
problème lorsqu’ils font des propositions de paix.
SALMAN ABU-SITTA, chercheur, ancien
membre du Conseil national de Palestine Safat (Koweït),
Président de la Palestinian Land Society, a estimé qu’il
s’agissait de la plus longue guerre de l’histoire contre un
peuple. Cela fait 90 ans, selon lui, que les puissances
coloniales, sionisme inclus, ont conspiré pour démembrer la
Palestine. Bien que le territoire palestinien ait été
conquis et occupé, sa population a été multipliée par 15,
passant de 700.000 Arabes à plus de dix millions de Palestiniens
aujourd’hui, la moitié vivant en Palestine, l’autre moitié étant
dispersée dans le monde, a-t-il souligné.
M. Abu-Sitta a noté que les 28 années de
mandat britannique avaient complètement changé le visage d’un
territoire qui ne comptait pas plus de 9% de juifs en 1917
contre 30% en 1947. Pour l’orateur, une nouvelle injustice
a été commise par la toute nouvelle ONU lorsque celle-ci a
recommandé la partition du territoire dont plus de 55% était
offert aux juifs, soit dix fois plus que la superficie qu’ils
avaient détenue au maximum pendant le mandat britannique.
Aujourd’hui, selon l’orateur, le nombre
total de réfugiés est beaucoup plus important que ne le dit
l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés dans le Proche-Orient (UNRWA), 1,5 million de personnes
n’étant pas inscrites. De fait, les réfugiés représentent
entre les deux tiers et les trois quarts de la population
palestinienne. Pourtant, 88% des Palestiniens vivent
toujours dans la Palestine historique et ses alentours
immédiats. Selon M. Abu-Sitta, 6% des Palestiniens
seulement vivent dans les autres pays arabes et six autres pour
cent dans d’autres pays étrangers.
L’orateur a dénoncé enfin « une mythologie
fabriquée » selon laquelle le retour ders réfugiés serait
impossible. Pour lui, « il est clair que la majorité sera
toujours palestinienne » et que les réfugiés ne renonceront
jamais à leur droit de récupérer leurs biens.
SUSAN AKRAM, professeur à la Boston
University School of Law, s’est interrogée sur le rôle du
droit dans le problème palestinien. Certains Israéliens
m’ont expliqué, a dit l’oratrice, que leurs compatriotes ne
s’intéressaient pas au droit. Je ne suis pas d’accord, a-t-elle
ajouté selon elle, les juifs israéliens sont très
attentifs au droit et aux questions juridiques. Car les
objections soulevées face aux droits des Palestiniens par de
nombreux militants israéliens sont d’ordre juridique. Les
arguments selon lesquels les principes et droits universels ne
s’appliquent pas aux Palestiniens sont en effet basés sur des
arguments juridiques très précis.
Et dans le même temps, nombre d’entre eux s’appuient sur les
mêmes principes juridiques pour justifier leurs propres
revendications en faveur d’un Etat juif, selon Mme Akram.
Car du même souffle, les opposants au droit
au retour des Palestiniens expliquent que ceux-ci ont été
déplacés au cours d’une guerre défensive et que par conséquent
Israël n’avait aucune obligation de les laisser revenir
puisqu’ils sont partis volontairement. Selon eux, aucun
droit de l’homme ne prévoit un droit au retour automatique des
réfugiés. Et si un tel droit existe, il ne s’applique
qu’aux individus et pas à une population entière, en vertu du
même raisonnement. Et Israël, en tant qu’Etat ayant
succédé au mandat britannique, aurait le droit de définir qui
sont ses citoyens en en excluant toute catégorie éventuelle de
la population d’origine. Toujours selon les mêmes tenants
d’une absence de droit au retour pour les Palestiniens, les
résolutions de l’ONU telles que la 194 sont non-contraignantes;
par conséquent elles n’impliquent pas de droit au retour.
Mme Akram a rétorqué que le droit
humanitaire ne distinguait pas les déplacements forcés ou
volontaires de populations pour garantir ou pas un droit au
retour. Les provisions concernant ce droit concernent
toutes les catégories de personnes, qu’elles soient civiles ou
combattantes, selon elle. En outre, Israël a ratifié ou
déclaré applicables les provisions clés de la quatrième
Convention de Genève, ainsi que dans la Convention de La Haye.
Celles-ci interdisent les transferts forcés depuis des
territoires conquis militairement et elles requièrent le
rapatriement des populations déplacées dès la fin des
hostilités, a rappelé l’oratrice. Celle-ci a ensuite
contesté qu’il y ait eu des « transferts » ou des « échanges de
population » négociés par les individus ou les Etats concernés
en 1948 ou en 1967.
Susan Akram a aussi longuement analysé les
conséquences juridiques de la Résolution 194 et le fait qu’elle
s’inscrivait, a-t-elle assuré, dans la lignée du droit
international des réfugiés. Il est clair par ailleurs,
selon elle, que la résolution instaurant la partition de la
Palestine ne prévoit nullement la création d’un Etat
exclusivement juif pratiquant la discrimination envers les
non-juifs. Ce texte, a-t-elle souligné, ne prévoit pas de
transfert de populations et exige que les deux Etats prévus
incluent les citoyens de toutes confessions sur un pied
d’égalité. Elle a dénoncé l’utilisation « hypocrite » du
droit pour justifier les droits des uns contre celui des autres.
DAUD ABDULLAH, chercheur au Palestine
Return Center, a estimé qu’il ne fallait pas confondre la
question du droit au retour des réfugiés chez eux et la
souveraineté d’un éventuel Etat de Palestine. La
souveraineté est un acte politique par lequel un Etat étend son
autorité reconnue sur un territoire alors que le droit au retour
est un droit inaliénable applicable à l’homme et son domicile
quel que soit le lieu où celui-ci se situe. Ainsi la
Résolution 3236 est particulièrement explicite sur le plan
géographique. Lorsque celle-ci appelle à un retour, cela
implique à la fois des zones se trouvant aujourd’hui en Israël
tel qu’il est défini par la résolution sur la partition de 1947
et les frontières de facto de l’Etat hébreu obtenues par la
guerre de 1967 ou par la suite.
Par conséquent, la Résolution 3236 est
considérée comme l’un des textes les plus fondamentaux
concernant le droit au retour des réfugiés, a indiqué l’orateur.
Pourtant, selon lui, aucun des accords de paix signés à ce jour
ne reconnaît et ne garantit les droits des Palestiniens.
Ainsi l’Accord de Camp David, signé en 1978, généralement
considéré comme l’un des plus réussis, prévoit que le sort des
réfugiés de la guerre de 1967 sera réglé par consensus entre les
Etats concernés. Cela revient, selon l’orateur, à donner
un droit de veto à Israël. En raison de cette aberration,
une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU du 29 novembre
1978 a invalidé les accords de Camp David. L’ONU a en
effet estimé qu’aucun Etat n’avait le droit de déterminer
l’avenir du peuple palestinien et de ses droits inaliénables.
Aucune des initiatives de paix passées n’a
tenté, selon l’orateur, de résoudre la question des réfugiés.
Quant à la question de savoir pourquoi et comment les
Palestiniens sont partis n’est absolument pas pertinente sur le
plan juridique eu égard à la question d’un droit au retour,
selon M. Abdullah. Les Palestiniens considèrent pour leur
part que ni le temps ni l’espace ne sont un obstacle à leur
retour alors que les Israéliens de leur côté mettent en avant un
droit au retour vieux de 2 000 ans pour les juifs du monde
entier qui ne s’embarrasse pas de question de superficies du
territoire. On n’a rien à gagner à chercher les causes de
l’exil des Palestiniens si l’on refuse de prendre en compte leur
désir de revenir, a conclu l’orateur.
SOUHEIL EL-NATOUR, Responsable du Centre
de développement humanitaire pour les Palestiniens à Beyrouth,
a estimé que l’on pouvait convenir que le nettoyage ethnique
entrepris en 1948 n’était pas achevé et qu’il se poursuivait à
ce jour. A titre d’exemple, l’orateur a cité la pratique
israélienne consistant à supprimer le titre de séjour de tout
habitant de Jérusalem quittant la ville quelle qu’en soit la
raison. En outre, les Palestiniens de Gaza, voire ceux
d’Egypte, ayant provisoirement émigré au Koweït par exemple, ne
peuvent plus rentrer ni dans le territoire, ni en Egypte.
Ils se retrouvent sans papiers, la Jordanie étant le seul pays à
délivrer des passeports à des Palestiniens de la diaspora mais
cela concerne un nombre limité de bénéficiaires.
Par ailleurs, les réfugiés palestiniens
dans des pays comme la Syrie sont souvent considérés comme ne
posant pas de problème car ils disposent d’un certain nombre de
droits dans ce pays. Toutefois, la Syrie a accepté
d’accueillir les réfugiés en attendant qu’ils puissent rentrer
chez eux, ce qui exclut toute naturalisation – comme c’est le
cas au Liban plus particulièrement, a noté l’orateur.
Celui-ci a dénoncé par ailleurs le fait que les Palestiniens ne
soient plus que « des chiffres », que l’on parle des réfugiés ou
des victimes des opérations israéliennes. La question est
de savoir si la communauté internationale est disposée à
considérer Israël comme un pays comme un autre, soumis au droit
international, et si elle est prête à sortir du deux poids deux
mesures, a souligné M. El-Natour.
Évoquant la situation des Palestiniens au
Liban, il a évoqué l’absence de droits frappant cette communauté
qui n’a uniquement eu le droit que de résider temporairement.
Cela s’est tragiquement illustré avec le camp de Nahr El-Bared
qui a été totalement détruit sans qu’aucune reconstruction n’ait
encore été entreprise. En conclusion, l’orateur a
toutefois souligné que les Palestiniens avaient fait mentir
l’opinion israélienne selon laquelle la première génération de
réfugiés disparaîtrait peu à peu et que ses descendants
oublieraient ses origines.
WAJIH AHMAD ATALLAH, Secrétaire de
l’Union des centres d’activité pour la jeunesse de Cisjordanie
et de Gaza (Qalandia), a noté que le temps passant, tout
espoir de parvenir à une solution semblait avoir disparu.
Il a rappelé que 80% des Palestiniens étaient agriculteurs à
l’origine et que les réfugiés avaient perdu leurs repères
essentiels en devant chercher d’autres métiers, ce qui a porté
atteinte au tissu social et souvent fait exploser les familles.
De par l’occupation et les diverses
limitations draconiennes qu’elle impose, l’orateur a constaté
que 90% de la population arabe des territoires occupés n’étaient
jamais allés à Jérusalem et que 60% n’avaient jamais vu la
Méditerranée ou même la Mer morte. M. Atallah a estimé par
ailleurs que la relation entre les réfugiés et l’Office de
secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés dans
le Proche-Orient (UNRWA) n’était « pas fondée sur la confiance
mutuelle ». L’UNRWA réduit en effet continuellement ses
services alors que le nombre de réfugiés n’a cessé d’augmenter.
« Ce que cette situation a d’effrayant, c’est la façon dont elle
est pérennisée », a souligné l’orateur.
Celui-ci a évoqué la détérioration du
niveau de vie des réfugiés en raison de l’inflation des produits
mondiaux, ce qui a contraint plus du tiers des étudiants vivant
dans les camps à interrompre leurs études en 2006. La
disparition des installations institutionnelles civiles et
gouvernementales visant à permettre aux enfants et aux jeunes de
se détendre durant leur temps libre dans le cadre d’activités
périscolaires, qui, lorsqu’elles existaient, ne couvraient que
20 % des utilisateurs au maximum, a créé une dure réalité et une
crise sensible dans leur vie. Il suffit d’indiquer la
disparation des terrains et salles de sport et des différents
équipements connexes malgré le désir de la plupart des enfants
et jeunes réfugiés de pratiquer différents sports, ce qui les
aiderait grandement à occuper leur temps libre. En
conclusion, l’orateur a estimé que seule la fin de l’occupation
et le retour des réfugiés dans leurs foyers pouvaient permettre
de régler le problème.
Document non officiel, publié tel que reçu.
|