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Opinion
A son excellence,
l'Ambassadeur de France en Tunisie, Mr Boillon
Wejdane et Afef Hagi
Vendredi 18 février 2011
En rapport à votre premier jour auprès de votre résidence à
Tunis durant lequel vous vous adressez au peuple tunisien, nous
voudrions attirer votre attention sur certains aspects pour nous
essentiels afin que votre séjour en Tunisie soit entouré de
sérénité et de bons rapports, non seulement avec les
représentants du peuple mais avec tout le peuple tunisien.
A la question « que pouvez-vous répondre aux
préoccupations du peuple tunisien par rapport au comportement de
la France durant la révolution » vous avez répondu qu’il
s’agit de préjudices et vous avez complété vos propos en disant
qu’il s’agit d’une question débile. Nos préoccupations après la
position prise par la France, pays « ami », durant la
révolution, vous semblent déplacées ? Nous-y voilà. Le peuple
tunisien n’a jamais été un peuple stupide, alors évitez de nous
prendre pour une bande de « dupes », ce que nous ne sommes pas.
Nous avons eu la disgrâce de vivre sous un dictateur « ami » de
la France, qui nous avait dépouillé de notre droit de nous
exprimer. Ceci ne voulant point dire que nous ne savons
réfléchir, comprendre et surtout nous prononcer.
L’attitude pleine de mépris et l’arrogance avec laquelle vous
avez congédié la journaliste tunisienne qui posait les questions
du peuple au représentant de la République Française, a choqué
plus d’un, mais la réaction plus diffuse parmi nos concitoyens
tunisiens a été l’envie de vous exprimer que vous n’êtes pas le
bienvenue, Monsieur l’Ambassadeur, dans notre pays. Vous avez
réussi avec votre comportement dédaigneux à tirer le pire du
peuple tunisien, connu par son accueil et sa générosité. Vous
faillez à votre mission.
Diderot a défini l’ambassadeur un homme rusé, instruit et
faux, envoyé aux nations étrangères pour mentir en faveur de la
chose publique. Mr Boillon, vous pourriez vous permettre d’être
hypocrite dans vos réponses, la langue de bois ne nous
dérangeant point mais nous exigeons du respect et de la
politesse, comme vous même la prescririez envers votre personne
et votre rang.
Monsieur l’Ambassadeur de France, vous êtes si jeune, mais
tellement vieux dans vos manières de faire, que vous rappelez à
certains d’entre nous les soldats ardents et insultants de la
période colonialiste. Aujourd’hui ce passé est bien loin, nous
ne sommes même plus dans le post-colonialisme comme certains
voudraient qualifier, c’est une histoire bien lointaine, qui
laisse aujourd’hui place à une Tunisie postrévolutionnaire.
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