Opinion
Situation actuelle
en Tunisie
Hakim Derouich
Le premier ministre du gouvernement provisoire, Mohammed
Ghannouchi
Mercredi 15 février 2011
La révolte tunisienne nous a offert le départ de Ben Ali et
de son épouse, ainsi que l’arrestation des principaux membres de
la famille de sa seconde épouse, les Trabelsi, petits voyous.
Mais depuis un mois, la situation nous laisse perplexe. Le
clan de la première épouse est libre de ses mouvements en
Tunisie. Filles et gendres de Ben ALI, sont libres de leurs
mouvements et continuent à gérer leurs affaires florissantes,
avec la quasi bénédiction du gouvernement actuel de transition:
Monsieur Slim Zarrouk et son épouse Ghazoua sont à Tunis
continuent d’être surveillé par la sécurité nationale dans leur
villa de Carthage, alors que la sécurité n’est pas encore
revenue dans les autres régions du Pays, comme en témoigne les
derniers évènements au Kef qui ont fait 2 à 4 morts (on ne sait
pas exactement). Monsieur Slim Zarrouk est toujours membre du
comité de Direction de l’IACE (l’institut Arabe des chefs
d’entreprise), Think Tank tunisien des chefs d’entreprise et
dirigé toujours le centre de gouvernance tunisien, c’est un
comble.
Ces business, n’ont pas connu d’administration judiciaire et
sont toujours géré par les mêmes directeurs généraux, alors
qu’elles ont été acquises par favoritisme, la société de
céramique, plastex et dernièrement la joint-venture de
communication avec Havas en Tunisie, qui gère le budget de
communication de Tunisie Télécom. Marché attribué évidement sans
appel d’offre, de gré à gré.
Monsieur Marouan Mabrouk continu à gérer également ses
affaires en Tunisie: Orange, Le Moteur (Mercedes et Fiat), la
BIAT, la GAT, STIA, Géant et Monoprix, le Golf de Hammame avec
son immobilier et tant d’autres. Toutes ses sociétés ont été
acquises après son mariage avec Cyrine Ben Ali en 1996; auprès
de l’état pour le Moteur représentant de Mercedès en Tunisie, la
STIA (assembleur de bus) et le Golf de Hammamet; ou auprès de
privés après leur avoir exercé sur eux une pression
administratives, souvent le fisc, Monoprix auprès de monsieur
Habib Kamoun (fisc), Touta chaine de supermarché auprès de
monsieur Said Naji, la BIAT auprès de monsieur Mokhtar Fakhfakh,
Aziz Miled et Mansour Moalla les fondateurs de cette banque
(pression par des procès introduits par un actionnaire tiers,
monsieur Driss), la GAT auprès de monsieur Noureddine Skandrani
(pression exercé par l’administration fiscale et la direction
des assurances); et l’obtention de licence pour l’installation
de Géant en Tunisie et d’une licence mobile 3G avec France
Télécom. France Télcom a versé au couple une commission de 50
million, qu’elle leur réclame aujourd’hui. Cette commission
devait garantir à Orange Tunisie le monopole de la 3G en
Tunisie, ce qui n’est plus possible aujourd’hui. Le jet privé de
monsieur Marouan Mabrouk séquestré au Bourget devait servir de
contre patie à France Télécom
Monsieur Mongi Safra, le conseiller économique du président
qui était la cheville ouvrière de toutes ces magouilles n’est
toujours pas inquiété. Il n’a même pas été écouté par les
commissions en charge de faire le jour sur l’ensemble des
malversation de l’ancien clan de Ben Ali au pouvoir. Il
suffirait que la commission mise en place interroge ce monsieur
pour connaître les tenants et les aboutissants de toutes les
malversation orchestré par les deux clans Ben Ali.
Plusieurs PDG, surtout de banque qui ont accordé au deux clan
des crédits des taux préférentiels et avec peu ou pas de
garanti, sont toujours en poste et sont chargé par la Banque
Centrale de Tunisie, de surveiller les entreprises du clan.
C’est une mascarade. Concernant Orange appartenant au Groupe
Mabrouk, c’est leur banque la BIAT dirigée par le frère Ismael
qui est supposé surveillé Orange.
Nous avons étrangement l’impression qu’un clan celui de la
première famille de Ben Ali a bénéficié de la révolte populaire
pour favoriser une révolution de palais en jetant à la vindicte
populaire le clan des Trabelsi et en se protégeant mutuellement
avec les anciens gouvernants (Ghanouchi, ses ministres et ses
principaux administrateurs ou hauts fonctionnaires et le clan de
la première famille).
Alors que le clan des Trablesi est voué aux gémonies (abus de
biens sociaux, trafic d’armes avec monsieur Youssef
Zarrouk(marchand d’armes), les membres de la première famille ne
sont accusés de rien
et même Ben Ali est juste accusé de trafic de devise. Délit
fréquent en Tunisie, compte tenu du contrôle de change en
vigueur, qui pousse beaucoup de tunisiens qui voyagent à sortir
des devises en cachette. Ce délit est souvent sanctionné par une
simple amende douanière. Donc en conclusion, Ben Ali pourrait
payé une grosse amende douanière et revenir en Tunisie comme
baby doc en Haïti.
Après avoir essayé de maintenir Ben Ali au pouvoir jusqu’au
dernier jour en accusant le clan de Leila Trabelsi de tout les
maux, ce clan dirigé par monsieur Marouan Mabrouk et son frère
Ismael, a utilisé le lobby YML (Young Mediterranean Leaders))
crée par monsieur Hakim El Karoui et financé par le Groupe
Mabrouk pour former le gouvernement de transition. N’ayant pas
réussi à maintenir le noyau dure des anciens ministres RCD dans
la première version du gouvernement, ils y ont introduit leurs
hommes présentés comme des personnes issus de la société civile
mais qui sont tous à leur service : Monsieur Mehdi HOUAS
ministre du commerce et du Tourisme, patron de TALAN fournisseur
de ORANGE et de la GAT, monsieur Yassine Brahim ministre de
l’équipement, président de SUNGARD fournisseur de la BIAT,
monsieur ministre Said AIDI de l’emploi président de HR
fournisseur de la BIAT, de la GAT , de Géant et d’ORANGE pour le
recrutement et monsieuir Jalloul AYED, ministre des Finance,
viré du groupe BMCE et devant rejoindre le groupe Mabrouk pour
la partie finance.
Les militaire qui ne sont pas au fait des affaires et du
business en Tunisie ont laissé faire, avec la volonté de voir le
calme revenir. Aujourd’hui la société civile prend connaissance
et conscience de la situation et commence à se révolter. C’est
ce qui explique en grande partie, le chaos qui perdure. Les
fonctionnaires des ministères accaparés par ce lobby refusent de
collaborer avec des ministres qui par ailleurs ne parlent même
pas arabe. Les salariés des entreprises publiques où les PDG ont
été maintenus, manifestent et font grèves sous prétexte de
titularisation et d’augmentation de salaire.
Les populations dans les régions refusent les gouverneurs
issus du RCD qui ont été nommés. Les ambassadeurs nommés par Ben
Ali lui-même sont maintenus alors qu’ils sont en charge de
relayer les besoins nécessaires à la Tunisie pour cette
reconstruction. Les médias, sous la contrainte de ce pouvoir
économique entre les mains d’un seul clan, essayent de passer
des messages subliminaux, sans oser s’attaquer de front au clan
de la première épouse de Ben Ali. Et les agents du ministère de
l’intérieur comprenant la situation refuse de payer les pots
cassés, surtout qu’ils ont été désarmer bien avant le 14 janvier
et n’ont donc pas de quoi se défendre, ni face à la population
révolté contre l’appareil sécuritaire ni contre le reste de la
milice des Ben Ali et du parti encore opérationnelle. Seul les
avocats et les juges continuent leur combat mais avec beaucoup
d’embûches.
Ces informations sont toutes vérifiables, Nous avons
aujourd’hui besoin des médias pour nous aider à finaliser la
mise en place du processus démocratique en Tunisie et ne pas
laisser cette révolte finir en une révolution de palais avec la
victoire d’un clan mafieux sur une autre clan mafieux. Le peuple
tunisien mérite mieux que ça.
Hakim Derouich
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