Dossier Salah Hamouri
Liberté pour Salah Hamouri
Rouge n°
2271, 23/10/2008
Jeune Franco-Palestinien de 23 ans, Salah Hamouri est étudiant
en sociologie à l’université de Bethléem. Arrêté en mars 2005
par les autorités israéliennes, il a été condamné, en avril
dernier, à sept ans de prison. À la mi-septembre, sa mère,
Denise Hamouri, est venue populariser en France le cas de Salah.
Depuis quand et pourquoi Salah est-il en prison ?
Denise Hamouri – Salah a été arrêté le 13 mars 2005 par
les autorités israéliennes. Il est accusé d’avoir projeté
d’assassiner une figure politique israélienne, le rabbin Ovadia
Yossef1, ainsi que d’être membre de l’organisation de
jeunesse du FPLP [Front Populaire de libération de la
Palestine, NDLR], ce qui est un délit pour la justice
israélienne.
Qu’en est-il de ces accusations ?
D. Hamouri – Il s’agit d’un « délit d’intention ». La
seule « preuve » que l’accusation a pu fournir est qu’il a été
filmé par des caméras de surveillance alors qu’il passait en
voiture devant le domicile du rabbin Yossef. On lui reproche
donc d’avoir eu l’idée de faire quelque chose, pas de l’avoir
fait. Quant à l’appartenance à une organisation politique… Nous
vivons sous occupation militaire ; les jeunes veulent résister.
Faire de la politique, être membre d’une organisation politique
de jeunesse, ici, c’est la moindre des choses.
Quels contacts avez-vous eu avec les autorités françaises ?
D. Hamouri – J’ai écrit plusieurs fois à l’Élysée, je
n’ai jamais eu de réponse. Le ministre des Affaires étrangères,
Bernard Kouchner, m’a fait parvenir, avant le procès, une lettre
qui semble être une réponse-type puisque tous ceux qui l’ont
contacté au sujet de Salah ont reçu la même. Il n’y parle pas de
libération. Le président Sarkozy s’est engagé à venir en aide à
tous les Français en difficulté, où qu’ils se trouvent. Alors,
nous attendons qu’il fasse quelque chose pour Salah. Trois ans
de prison, c’est largement suffisant pour les faits qui lui sont
reprochés… J’ai continué d’envoyer des courriers à l’Élysée, au
ministère des Affaires étrangères et à Rama Yade [secrétaire
d’État chargée des droits de l’Homme, NDLR]. Je n’ai eu
aucune réponse.
Qu’en est-il de la solidarité en France ?
D. Hamouri – Un collectif de soutien s’est mis en place,
avec un appel signé par des élus et des personnalités2,
qui exige « la libération de l’otage français Salah Hamouri ».
À l’occasion de ma venue en France, je me suis rendu dans divers
endroits pour parler de la situation de Salah : à la fête de l’Humanité,
mais aussi à Lille, à Nantes ou encore à Bourg-en-Bresse (Ain),
la ville dont je suis originaire et dans laquelle Salah a
souvent passé ses vacances. Salah m’a dit à plusieurs reprises
qu’il ne s’agissait pas de ne parler que de lui, mais des 11 000
prisonniers politiques palestiniens détenus en Israël.
Propos recueillis par Julien Salingue
Notes
1. Le rabbin Ovadia Yossef est le leader spirituel du Parti
extrémiste Shaas (12 élus à la Knesset, membre de la coalition
gouvernementale).
2. Il a été signé, entre autres, par Olivier Besancenot et Alain
Krivine (www.humanite.fr/Mobilisation-grandissante-pour-Salah-Hamouri).
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Rouge, hebdomadaire de la LCR
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