Comité national de soutien à Salah Hamouri
Communiqué
Rencontre avec
Jean-David Levitte
Salah Hamouri
Mardi 29 juin 2010
Madame Denise Hamouri, la mère de Salah,
accompagnée de Jean-Claude Lefort, a rencontré hier lundi, rue
de l’Elysée, Jean-David Levitte, Conseiller diplomatique du
Président de la République, en présence de Nicolas Galey,
Conseiller technique sur le Proche et le Moyen-Orient.
Le Conseiller diplomatique a indiqué d’emblée
que le Président Nicolas Sarkozy aurait une égale attention et
une même détermination pour obtenir la libération de Gilad
Shalit et de Salah Hamouri. Pour le Président, les deux jeunes
sont des Français et il les défendrait également.
S’agissant de Salah Hamouri il a été noté par
le Conseiller que l’acte d’accusation du tribunal militaire
israélien ne mentionne aucun fait ni acte répréhensibles mais
une simple « intention », notion qui relève d’un pur arbitraire.
C’est pourquoi, selon le Conseiller, parmi
les 2.000 Français détenus à l’étranger, le Président concentre
son attention sur les cas les plus patents d’iniquité et donc
qu’il serait mobilisé en cela pour obtenir la libération de
Salah Hamouri qu’il a déjà, selon le Conseiller, demandé à
plusieurs reprises auprès des actuelles autorités israéliennes.
Il a été fait observé au Conseiller que ses
paroles dénotaient assez nettement de ce qui avait été dit
jusqu’ici sur Salah Hamouri et que si les deux cas signalés
étaient traités sur un pied d’égalité il était alors
difficilement compréhensible que, par exemple, le Président
n’ait toujours pas encore reçu la famille de Salah Hamouri à la
différence notoire de la famille Shalit.
Il a également été relevé que Salah Hamouri
n’a pas été jugé par un « Etat de droit » mais par un Etat en
guerre qui condamne par ses tribunaux militaires ceux-là mêmes
qu’il occupe quand bien même ils étaient innocents des charges
accusatrices qui pesaient sur eux ou bien qui procédaient de
l’arbitraire pur et simple. Il a été redit que de ne pas avoir
pris en compte et d’emblée ce fait majeur constituait une faute
grave.
De même il a été signalé que ce même Etat ne
libère jamais, quand il y a échange de prisonniers, de
Palestiniens originaires de Jérusalem.
Il a été rappelé la demande de remise de
peine déposée par Salah, au 2/3 tiers de sa peine accomplie,
s’est soldée par un net refus de la Commission
ad hoc et par une
aggravation des charges portées contre lui.
L’idée israélienne selon laquelle Salah, qui
est innocent, devrait en plus présenter des « excuses » étant
une humiliation inacceptable ajoutée à l’injustice lourde qui le
frappe depuis plus de 5 ans.
De même il a été redit hautement que
l’expulsion de Salah ou son extradition en France était
clairement refusée. Salah a le droit comme tout être humain de
vivre là où il le souhaite.
Le Conseiller a insisté sur le fait que rien
ne sera de nature à faire cesser la demande de libération de
Salah alors qu’il a déjà passé plus de 5 ans en prison pour une
« intention » supposée. Il a indiqué aussi que de nouvelles
initiatives seront prises auprès des autorités israéliennes.
L’entretien a duré ¾ d’heure.
Commentaires
Le changement de ton et d’approche énoncés
verbalement au cours de cet entretien sont, sans aucun doute
possible, à mettre au compte des multiples initiatives prises
dans un esprit de large rassemblement pour demander la
libération de Salah. Malgré les affirmations du Conseiller, on
peine à voir une même volonté pour libérer Salah Hamouri et
Gilad Shalit.
Le Président de la république vient d’écrire
aux parents de Gilad à l’occasion du 4ème
« anniversaire » de sa capture. On attend encore qu’il les
reçoive.
Et quand donc écrira-t-il à Monsieur et
Madame Hamouri une lettre se terminant, ainsi que celle envoyée
aux parents de Gilad le 25 juin dernier, par ces mots : « Je
mesure la lassitude, la colère ou l'incompréhension que, jour à
après jour, depuis le 25 juin 2006, vous ressentez. La dignité
dont vous avez fait preuve, votre courage et votre action de
tous les instants ont été exemplaires. Vous pouvez être fiers de
vous et de votre fils, comme nous le sommes de Gilad et de ses
parents. »
Pour l’heure pas une seule lettre n’a été
envoyée à la famille Hamouri et jamais le nom de Salah n’a été
cité publiquement par le Président. Et si les demandes de
libération ont été faite de manière répétée il est difficile de
dire qu’elles aient été efficaces.
Il peut être tiré clairement une conclusion
de cette rencontre : l’écho grandissant de l’exigence de la
libération de Salah ne peut plus être ignoré en haut-lieu. C’est
dire si notre mobilisation rassembleuse, jour après jour, a été
utile. Elle doit être poursuivie. Salah est victime et non
coupable.
Aucun fait ne lui est reproché – une
intention supposée n’étant pas un fait – et donc certainement
pas d’avoir voulu faire exploser la voiture du rabbin Yossef
Ovadia et d’avoir lancé un cocktail Molotov contre un véhicule
de l’armée israélienne comme on a pu le lire mensongèrement dans
une dépêche de « Associated Press » publiée hier soir à 21 h 17
par « Yahoo ».
Salah a déjà passé plus de 5 ans en prison
pour rien. Sa libération ne dépend pas de lui mais de ses
geôliers. Pour Gilad Shalit, le Président a demandé à de
multiples occasions sa libération sans condition. Pourquoi
devrait-il en aller autrement pour Salah ?
Salah a encore 16 mois de prison à faire.
Nous ne nous résignons pas à l’idée qu’il ne soit pas libéré
bien avant. Chaque jour qui passe, après ces plus de 5 ans en
prison, est donc un jour de trop qui voit Salah embastillé. A la
différence notable de Gilad Shalit, et ce n’est pas de notre
fait, le sort de Salah n’est pas lié à des négociations
obscures.
Sa libération dépend uniquement des autorités
israéliennes.
C’est la seule certitude que nous ayons –
nous, mais aussi les autorités françaises.
Nous n’avons pas à nous substituer à ces
dernières ni à leur manière de faire mais il nous revient de
l’exiger auprès d’elles comme nous n’avons cessé de le faire.
Nous avons quelques raisons de continuer et de ne pas relâcher
la pression.
Les propos nouveaux tenus par le Conseiller
du Président, le fait que pour la première fois le site
Internet de la
Présidence évoque publiquement, à sa façon, le cas de Salah
montrent que notre mobilisation ne laisse plus indifférent et
qu’elle n’est pas vaine.
Salah a déjà bien lourdement et très
injustement « payé » l’occupation de Jérusalem et de son pays
natal. Il est plus que temps que Salah rentre à la maison.
Les nouveaux mots entendus n’endormiront pas
notre volonté et notre action. Tout au contraire puisqu’ils
témoignent que nos efforts ne sont pas vains.
C’est pourquoi notre exigence – qui est la
seule garantie tangible qui existe de manière certaine pour
obtenir sa libération – demeure plus forte que jamais :
Libération de Salah Hamouri ! Et vite !
Paris, le 29 juin 2010
Dossier Salah
Hamouri
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