|
Liban
Une station internet israélienne au coeur du Liban:
les dessous (1ère partie)
Leila Mazboudi
Photo: Al Manar TV
Mardi 18 août 2009
((L'entité sioniste espionne le
Liban par tous les moyens. Dernièrement le ministre des
télécommunications Joubrane Bassil a révélé le
démantèlement d'une centrale des services internet, relayés
depuis Israël, installée dans la montagne du Barouk au Chouf.
L'affaire risque d'être l'un des plus grands scandales
sécuritaires dans l'histoire du Liban. Elle devrait en principe
faire tomber beaucoup de " grosses têtes"))
Selon le rédacteur du journal libanais arabophone " al-Akhbar",
Jean Aziz, tout a commencé au lendemain de la décision du
ministre des télécommunications Joubrane Bassil d'interrompre
les activités de cette station, le 4 avril dernier, au motif
qu'elle était illégale.
En démantelant ses paraboles installées sur l'antenne de
diffusion de la chaîne télévisée libanaise MTV, deux choses
constatées ont mis la puce à l'oreille chez les parties
concernées. À la différence avec toutes les autres, les
paraboles de réceptions étaient dirigées dans le sens du sud, à
partir d'un point qui devrait permettre une vision radiodiffusé
directe d'Israël par le biais d'un Microwave. De plus, les
appareils utilisés étaient d'une sophistication non connue dans
le marché libanais.
Dès son interruption, le ministre Bassil fit l'objet de
sollicitations fusant de toutes parts pour redémarrer la
centrale de nouveau. Parmi les solliciteurs des responsables
sécuritaires affiliés à des personnalités hauts placés et à des
ministres.
S'obstinant à refuser toute concession, Bassil saisit le
procureur général financier de cette affaire, exigeant une
enquête et des mesures juridiques adéquates. Hélas, quatre mois
sont déjà passés et l'affaire n'a pas encore été transférée à la
cour de cassation. Aucun interrogatoire n'a été effectué.
Signe de l'importance des personnalités qui se trouvent
derrière cette société qui a entamé ses activités lorsque
Marwane Hémadé (député du Parti socialiste progressiste du
leader druze Walid Joumblatt) était ministre des
télécommunications en 2006. Sachant que les sociétés qui
bénéficient de cette centrale sont également connues dans le
milieu politique.
Selon Jean Aziz, cette affaire comporte deux dimensions:
financier et sécuritaire.
Concernant l'aspect financier, cette centrale israélienne du
Barouk fonctionne grâce à une puissance de capacité estimée à
300 mégabits par seconde. Avec 2500$ comme tarif officiel pour
le coût de 2 mégabits, cette centrale soutirait donc du budget
de l'état le montant de 375 mille dollars par mois.
Sachant que les propriétaires de cette centrale achetaient ses
services par le biais d'une société située à Chypre, pour le
prix modique de 600$, et les vendaient pour la somme de
1500$, leurs gains seraient donc de l'ordre de 100 mille dollars
par mois.
S'agissant du volet sécuritaire de cette affaire, la première
question se rapporte aux propriétaires de cette centrale. Selon
les informations récoltées par Aziz, ils seraient nombreux, et
certains d'entre eux sont hauts placés dans la fonction
publique.
Mais le pire est ailleurs. Vu qu'elle était possédée par des
personnes appartenant au milieu politique libanais, et étant
donné que les services qu'elle vendait étaient moins chers que
ceux vendus par l'état libanais, de nombreuses personnalités
officielles, politiques, militaires, et sécuritaires s'étaient
contractées avec elle, pour leur procurer les services internet
nécessaires.
La Palais présidentiel serait à fortiori l'un de ses clients.
Leurs messageries risquent fort d'avoir été dévoilées, compte
tenu de la sophistication des appareils confisqués et qui
permettent de relayer les contacts dans les conditions
climatiques les plus difficiles.
(À SUIVRE)
Droits d’auteur© 2006 Al-Manar. Tous
droits Droits réservés
|