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Irak
Rapport confidentiel
des statistiques irakiennes
Joseph Kessifi
Annahar : 07/10/2009
Quelques mois avant les élections irakiennes, un rapport
confidentiel est venu révéler des statistiques et des
informations terribles sur l’étendue du désastre qui a touché le
pays de la mésopotamie.
Ce rapport a montré que le gouvernement de Nouri Maliki a été
de tous les gouvernements irakiens d’après la chute de Saddam
Hussein le plus incapable à relever les défis et à limiter les
malheurs qui n’ont évité personne.
Le rapport se fonde sur des statistiques officielles récentes.
Ainsi il y aurait, jusqu’au mois décembre 2008:
- Un million de veuves (ministère irakien de la femme),
- Quatre millions d’orphelins (4 à 6 enfants en moyenne par
famille) :
ministère irakien de la planification),
- Deux millions cinq cents mille martyrs (2.500.000) (ministère
de la santé publique et les services de la médecine légale),
- Huit cents mille disparus (selon le chiffre des plaintes
enregistrées auprès du ministère de la justice),
- Trente quatre mille (34.000) prisonniers dans les prisons des
forces d’occupation américaine, les prisons de l’Etat et celles
du Kurdistan irakien (statistiques des organisations de droits
humains). Notons que les forces américaines ont reconnu
officiellement détenir douze mille (12.000) personnes,
- Quatre millions et demi (4..500.000) de réfugiés hors d’Irak,
(statistiques des demandes de passeports, série G, auprès de la
direction irakienne des passeports),
- Deux millions et demi (2.500.000) de déplacés à l’intérieur
du pays, (statistiques du ministère irakien de l’émigration, des
émigrés et des déplacés).
Les statistiques officielles concernant la situation sociale,
sanitaire, les conditions de vie et les services révèlent qu’il
existe actuellement soixante seize mille (76.000) cas du virus
du Sida, alors que leur nombre était de 114 avant
l’occupation,
- Qu’on enregistre actuellement trois divorces sur quatre
mariages (ministère de la justice),
- Qu’il y a actuellement 40% d’irakiens qui vivent sous le
seuil de pauvreté, (ministère des droits humains).
Concernant l’éducation et l’enseignement, les partis et les
organisations de la société civile, les milices et les sociétés
de sécurité, les secteurs de la presse, de la télévision et de
la radio, les réseaux de communication, l’organisation
administrative et le fonctionnement des services financiers de
l’Etat, on peut se permettre de dire n’importe quoi sans risque
de se tromper.
- Le rapport révèle en effet qu’il y a une baisse vertigineuse
du niveau de l’enseignement, au primaire, comme au secondaire et
au supérieur (UNESCO).
- Des dizaines de milliers de faux diplômes de responsables,
d’officiers, de directeurs généraux, de cadres de partis
assumant des responsabilités de direction au sein de l’Etat
(statistiques de la Commission irakienne de la Probité).
La société irakienne croule sous l’arriérisme alors que l’Irak
a été le premier pays au monde à avoir éradiqué l’analphabétisme
en 1977 (UNESCO).
- L’Irak compte actuellement cinq cents cinquante (550)
mouvements politiques (Commissariat irakien aux élections),
- Onze mille quatre cents (11.400) organisations de la société
civile (ministère de l’intérieur et ministère du travail et des
affaires sociales),
- Cent vingt six (126) sociétés de sécurité dirigées par des
services de renseignements étrangers, enregistrées auprès du
ministère de l’intérieur,
- Quarante trois (43) milices armées relevant de partis
politiques (enregistrées auprès des ministères de l’intérieur et
de la défense ainsi que de la commission d’intégration des
milices) ;
- Deux cents vingt (220) journaux et revues, financés par des
services de renseignements étrangers (syndicat des journalistes
irakiens) ;
- Quarante cinq (45) chaînes de télévision, elles aussi
financées par des services de renseignement étrangers (direction
des satellites Nilesat et
Arabsat) ;
- Soixante sept (67) stations de radio, financées par des
services de renseignements étrangers (Organisme irakien de
l’information et des ondes) ;
- Quatre (4) réseaux de télécommunication, au coût de 12
milliards de $ chacun et appartenant à des responsables et des
chefs de partis politiques. Ce sont les sociétés: Kourk, Assia,
Zine et Athir.
- Plus de 11.400 sièges de partis officiellement ou non au
pouvoir, l’aspect officieux est dans le fait qu’il s’agit de
sociétés ou d’associations caritatives fictives servant
d’écran.
La majeure partie de ces sièges appartiennent au domaine de
l’Etat ou à des propriétaires privés qui ont en été dépossédés
d’une manière illégale après avoir été contraints au départ ou
tout simplement liquidés physiquement, ou encore loués à des
particuliers mais dont les loyers sont payés par le budget de
l’Etat.
Le rapport souligne aussi la dilapidation des richesses
pétrolifères et minières de l’Irak, ainsi que son infrastructure
industrielle et ses terres agricoles. Ces dernières sont
distribuées en location de longue durée aux partis politiques
conformément à la loi honnie des investissements.
De même que la liquidation de nombreuses autres richesses du
peuple irakien ce qui met en danger l’avenir des ouvriers et des
fonctionnaires des usines et les met dans l’incapacité
d’affronter leur nouvelle situation dans le climat de corruption
généralisée qui ronge tous les rouages de l’Etat.
C‘est l’image de l’Irak d’aujourd’hui, une image sombre qui ne
présage rien de bon pour une rapide convalescence et son retour
prometteur dans un proche l’avenir.
Le pays de la Mésopotamie est le champ clos des opportunistes
qui cherchent à perpétuer son malheur pour profiter encore plus
et de façon illégitime des richesses d’un peuple irakien meurtri
par une dictature ayant généré une occupation sous le faux
prétexte de lui apporter la démocratie et les droits
huma ins. Les irakiens se sont vite aperçus de la supercherie
et nombre
d’entre eux regrettent maintenant l’ancienne dictature malgré sa
tendance totalitaire, sa violence, sa propension à limiter les
libertés et ses atteintes graves à leur dignité humaine.
A quelques mois d’une échéance électorale décisive, ces
statistiques, inspirant la terreur,nous interpellent et posent
la question de savoir si l’Irak parviendra à effacer cette image
sombre et douloureuse, si ses enfants parviendront à opérer le
changement nécessaire à travers les urnes, font le bon choix de
leurs futurs dirigeants et rompent avec l’expérience malheureuse
du gouvernement Maliki pour se consacrer enfin à l’édification
d’un Etat en paix avec ses citoyens et avec son environnement,
un Etat où le droit prime sur toute autre chose et dans lequel
tous ses citoyens se retrouveront en harmonie.
Malgré les nuages sombres qui ternissent le ciel irakien, nous
ne pouvons qu’émettre l’espoir, avec tous les irakiens, que
cela finisse un jour prochain et qu’un nouveau Mou’tasamah se
dresse pour le sauvetage !
Traduit de l’arabe par Ahmed Manai
tunisielibre@yahoo.fr
www.tunisitri.net/
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