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La « Freedom Gaza Flotilla » veut briser le siège israélien de Gaza
Luc Vancauwenberge


Dimanche 30 mai 2010

Les 3 participantes belges s’expliquent.

Le siège israélien de Gaza dure depuis 4 ans et a plongé 80 % de la population dans la pauvreté. Mais pour Israël il n’y a pas de problème humanitaire. Le mouvement « Freedom Gaza Flotilla » veut venir en aide à la population gazaoui avec 15.000 tonnes d’aide humanitaire. Huit bateaux avec des centaines d’activistes d’une cinquantaine de pays se dirigent vers Gaza. Mais en violation flagrante des lois internationales, Israël a déclaré la mer devant les côtes de Gaza « zone militaire ». Lieberman, le ministre des Affaires étrangères israélien d’extrême droite, a qualifié cette action de « provocation » et le gouvernement israélien a juré d’empêcher l’arrivée des bateaux « à tout prix ». Israël vient même d’installer une prison pour 800 personnes dans la ville d’Ashdod, juste au nord de Gaza, spécialement pour les participants de la « Flotille pour la liberté ».

Trois jeunes belges prennent part à cette action : Fatima El Mourabiti, Julie Jarozsewki et Kenza Isnasni.  Nous avons eu un contact avec Julie qui s’explique au nom des trois participantes belges juste avant l’embarquement de vendredi 28 mai.

Qu'est-ce qui vous a amené à participer à un tel projet hors du commun?

Un besoin de justice, de respect des droits humain et du droit international. Nous savons ce qui se passe à Gaza. Ne pas agir c'est laisser faire. Israël vit dans la totale impunité face aux crimes qu'il perpétue. Notre volonté en tant que citoyennes belges et celle de tous les citoyens européens présents à bord (rien que sur le bateau passager turque il y a 45 européens) est de faire respecter le droit international. Jamais les bateaux pour rentrer à Gaza ne traverseront les eaux territoriales israéliennes. Si Israël met ses menaces à exécution, cela devra être considéré comme une action pirate et des sanctions au niveau international devront être  prises.

Nous espérons lorsque nous embarquons à bord de ces bateaux en tant qu'internationaux, faire appliquer la Convention de Genève. Les gouvernements européens ne se positionnent pas clairement face à la Palestine, ou bien il ne se place que dans un rapport humanitaire. L'objectif de cette flotte n'est pas uniquement humanitaire. Nous voulons casser le blocus et défendre le droit international de Gaza à recevoir des visiteurs internationaux.

Israël a déclaré qu’il utilisera la violence militaire et que la flotte ne rentrerai pas à Gaza quel qu’en soit le prix. Cela a-t-il semé le doute parmi les participants? Quel est votre état d'esprit et celui des participants?

Les participants sont déterminés. La plupart connaissent Gaza ou la Palestine, des liens humains très forts se sont tissés. Savoir son ami enfermé à Gaza donne la force nécessaire pour aller faire face à Tsahal. Il règne un sentiment de "paix du juste" parmi les participants. Tous sont préparés à l'éventualité d'une arrestation.

Le territoire palestinien est occupé depuis trop longtemps, manifester ne suffit plus. C’est ce sentiment d'impuissance et aussi la sensation d'avoir "fait le tour des possibilités raisonnables" qui dominent parmi les participants de la flotte. La convention de Genève existe, le Parlement européen dit soutenir le rapport Goldstone. Les participants veulent pousser leurs politiques à passer des textes aux actes, du discours à l'action.  

Israël prépare en ce moment un centre de détention à Ashdod, des milliers de soldats sont prêts à intercepter la flotte et ses passagers. Ils considèrent la flottille comme pro-Hamas et soutiennent que celle-ci transporte des armes. C est totalement faux. Pas un seul couteau n'est rentré à bord de ses bateaux. La flotte est composée de journalistes, d’activistes, d’intellectuels, de défenseurs du droit humain. C'est assez fou de constater que Tsahal a déployé la moitié de sa force navale et se prépare à arrêter une flotte pacifiste humanitaire.

Des menaces de représailles via la population de Gaza ont également été formulées.

Qu'y a-t-il prévu les jours qui viennent?

Le bateau turc (sur lequel se trouvent les belges) est partit d'Antalya ce 27 mai à 18h.
Il se dirige actuellement vers Chypre où il retrouvera le reste de la flotte de la liberté. Cette flotte est composée de 9 bateaux (venus d’Algérie, Irlande, Angleterre, Grèce, Turquie, Suède). Les 15 000 tonnes d’aide humanitaire sont acheminées sur trois cargos, les autres bateaux transportent les civils. Tous ces bateaux sont maintenant en route pour Gaza, ils devraient se trouver face à l’armée israélienne aux alentours du 29 mai.

Avez-vous un message particulier au public belge?

Nos rues bruxelloises sont les artères de l’Europe et de ses instances. L’opinion populaire belge est concentrée sur ses guerres communautaires, ses yeux sont rivés sur le devenir de sa nation. Mais il n’y pas d’identité qui puissent se définir aujourd’hui sans un positionnement-monde.

Les citoyens engagés à bord de ces bateaux ne se battent pas seulement pour la Palestine. Ils défendent les droits de l’homme, ils défendent les textes qui ont aussi fondé notre continent européen. Je crois en l’Europe. Je crois en ses fondements. Mais la possibilité de neutralité n’existe pas en temps de guerre. Laisser faire c’est faire. Gaza est devenue la plus grande prison à ciel ouvert du monde. Cette réalité s’inscrit aujourd’hui à quelques heures de nos salons, maisons et appartements.

Les hommes et les femmes qui sont montés à bord de ces bateaux sont les dignes descendants des hommes et des femmes qui en 40-45 ont cachés des civils juifs dans leur cave au péril de leur vie.

Louis Michel a déclaré hier à la conférence de presse organisée à l'initiative d'Isabelle Durant au parlement européen: "Je m'insurge  contre l'intimidation militaire dissuasive israélienne qui est en contradiction avec l'esprit et la lettre du droit humanitaire dont le respect est mon obsession. L'argument israélien disant que l'opération sert le Hamas ne tient pas, il est éculé et pas tolérable". Par conséquent nous demandons : quelles mesures vont être mise en place afin de protéger la flotte, ses passagers et le bon acheminement de sa cargaison à Gaza.

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J’aimerai souligner la présence à bord des bateaux de la presse internationale (Venezuela, AL-Jazeera arabic/english, Indonesia TV-one, South Africa Radio, Malaysie, Jordan…). Nous déplorons l’absence de médias européens. Et je tiens à sous-ligner le travail remarquable de Laura Aurau et Manuel Tapial. Ces deux activistes catalans, assument à eux seuls (et à leur frais) la couverture médiatique de l’évènement en Espagne.

Leurs articles et vidéos sont quotidiennement mis à jour sur le site www.solidariosengaza.wordpress.com. Les vidéos sont libres de droits et disponible à quiconque souhaiterait les diffuser (y compris les chaînes de télévision). Ils font bouger à eux seuls en ce moment la société civile espagnole. Les plus grands artistes les soutiennent, ils poussent leur gouvernement à prendre position.

Les belges à bord assument également ce rôle de « presse internationale ». Des citoyens devenus activistes puis journalistes. Tout cela donne matière à méditer je trouve…

Le dossier la flottille de la Liberté
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Source : PTB
http://www.ptb.be/...


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