Le commissaire du gouvernement demande
l'annulation du permis de construire de Séguéla
Comme le Conseil d'Etat en
juillet, le commissaire du gouvernement a jugé que si elle était
édifiée, la villa en projet se trouverait dans un site vierge de
toute construction et ne serait pas "en continuité avec les
agglomérations et villages existants".
La décision du tribunal a été
mise en délibéré au 9 octobre.
L'Association bonifacienne
Comprendre et défendre l'environnement (ABCDE) avait contesté la
légalité de ce permis de même que celle de cinq autres permis.
Le commissaire du gouvernement André Maury a donné son feu vert
à un seul de ces cinq permis.
En juillet, le Conseil d'Etat
avait déjà donné raison à ABCDE, en annulant une ordonnance
autorisant la reprise des travaux de la villa de M. Séguéla
décidée par le juge des référés du tribunal administratif de
Bastia.
Le permis était attaqué par
l'Association bonifacienne Comprendre et défendre
l'environnement (ABCDE) qui a déjà obtenu une trentaine
d'annulations depuis 1998.
La présidente
de l'association Vincente Cucchi s'est dite "satisfaite" de la
conclusion du commissaire du gouvernement dans ce "dossier à
hauts risques". "J'ai bon espoir que le tribunal administratif
suive ses recommandations", a-t-elle déclaré à l'issue de
l'audience.
Le Conseil d'Etat, la plus
haute juridiction administrative, avait déjà donné raison à
ABCDE, en annulant une ordonnance autorisant la reprise des
travaux de la villa Séguéla décidée par le juge des référés du
tribunal administratif de Bastia.
Depuis le début
de l'année, le permis accordé à Jacques Séguéla pour faire
construire une villa de 568 m2 sur un terrain de deux hectares à
Cala Longa, sur la commune de Bonifacio, a été suspendu par le
tribunal administratif, autorisé par la même juridiction
statuant en référé, puis suspendu par le Conseil d'Etat.
Cinq autres permis étaient
contestés jeudi devant le tribunal administratif de Bastia par
ABCDE. Le commissaire Maury a proposé un feu vert pour un seul
de ces cinq permis.
Le commissaire
du gouvernement a également conclu à l'annulation de celui
accordé à Marc Sulitzer, cousin de l'écrivain Paul-Loup Sulitzer,
par le maire de Bonifacio de l'époque, Jean-Baptiste Lantieri,
qui lui avait vendu le terrain pour la somme de 2,7 millions
d'euros. La villa devait faire plus de 2.000 mètres carrés.
En mai, une
nouvelle organisation clandestine armée, le "FLNC 1976" qui
avait alors revendiqué 26 attentats, avait adressé des lettres
de menace "au colon Jacques Séguéla", "au colon Marc Sulitzer"
ainsi qu'"au colon Xavier Delsol", avocat lyonnais, pour une
demeure de 348m2. Le commissaire du gouvernement a également
demandé jeudi l'annulation de ce permis de construire.
Le mouvement clandestin avait
menacé de représailles, au nom de la défense du "patrimoine
foncier" corse, le publicitaire Séguéla s'il ne renonçait pas à
sa villa.
"Notre terre est aujourd'hui
en vente, les étrangers qui se l'accaparent doivent être
avertis: ils risquent de payer un lourd tribut, aucun d'eux ne
peut se considérer à l'abri", avait averti le "FLNC 1976" dans
un communiqué.