La comédie du rapprochement des détenus dure depuis 10
ans. Promesses de premiers ministres, de Sarkozy
ministre de l'intérieur, etc. Motions unanimes de
l'Assemblée de Corse, manifestations déclarations,
colloques, communiqués,...
Corsica libera et l'associu Sulidarità ont fait un coup
de force en Août en bloquant les ports et aéroports. La
Ministre de la justice a donc daigné recevoir en
septembre tous les élus Corses et leur promettre 20
rapprochements à Borgu fin décembre.
La liste de Sulidarita comprend une trentaine de noms de
prisonniers, elle est publique car elle parait dans le
Ribombu. Mais le ministère de la justice n'a pas besoin
de s'abonner au Ribombu pour la connaître. Nous étions
conscients que le rapprochement concernait aussi les
droits communs. Mais le bon sens veut que les
prisonniers politiques soient au coeur du sujet et de la
revendication. Nous espérions quelques retours. Certains
étaient pessimistes et n'espéraient rien. Ils auront
raison, car fin décembre, résultat des courses: AUCUN
des prisonniers de notre liste n'est rapproché !
C'est ce que dénonce Sulidarità dans une conférence de
presse lundi 27 devant la prison de Borgu.
Pire, on réincarcère un ancien prisonnier en
conditionnelle pour des prétextes fallacieux.
Le voila notre "rapproché".
Martin Ottaviani, lui, a vu sa liberté conditionnelle
refusée alors que son dossier est solide. En fait tout
est politique : c'est un des membres du commando Erignac.
Ca devient pathétique.
Charles Santoni et Pierre Alessandri tous deux
incarcérés en centrale à Lanemezan écrivent au Ministre
de la justice pour dénoncer le fait qu'ils ne soient pas
"rapprochables" en fait.
Le Collectif des patriotes incarcérés de Fresnes, après
une grève des plateaux qui continue, fait une grève de
la faim et de la soif le jour de noël.
Bref, la situation se tend. Corsica libera s'en inquiète
dans un communiqué de presse et tient les élus et l'Etat
pour responsables de cet enkystement du problème.
La France a délibérément choisi de ne pas rapprocher
les patriotes. C'est un message politique qui doit être
reçu 5 sur 5 par les nationalistes. La France reste un
adversaire coriace et déloyal. Son Etat méprise les
Corses. Tous. Car ce mépris vaut aussi pour la droite,
la gauche et les autonomistes, tous dans l'avion qui les
emmenait en visite au ministère de la justice en
septembre. Les adeptes de la connivence, de
l'arrangement, et de l'apaisement unilatéral en sont
pour leurs frais.
La question des prisonniers reste donc totalement liée à
une avancée politique. Avancée que l'Etat refuse pour
l'instant. Tout est politique.
Le 28 janvier SULIDARITA annonce un rassemblement à
Toulon.