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Birmanie
Myanmar
: Répression à l'abri des regards
24 octobre 2007
Le flot d’images en provenance de
Birmanie s’est tari depuis les manifestations de septembre. Mais
loin des caméras et des appareils photos, les arrestations vont
bon train et la torture se pratique au quotidien. Cri d’alarme.
Vous avez certainement vu de superbes reportages sur la
Birmanie, vantant cette destination de rêve, avec ses pagodes dorées,
ses mille Bouddhas et ses habitants si gracieux. Quelques-uns
aussi sur les médecins aux pieds nus qui vont soigner les
populations karens pourchassées dans la jungle par l’armée et
victimes des mines anti-personnel. Si vous entriez dans une agence
de voyages, il fallait bien parler de BIRMANIE et non de MYANMAR,
si vous ne vouliez pas rencontrer un regard étonné. Ensuite on
vous aurait proposé d’atterrir dans la capitale, Rangoon. Mais
non ! Depuis novembre 2005 la capitale a été déplacée dans un
coin de jungle à 400 km et s’appelle dorénavant Naypyidaw ou
« la ville royale ».
Fin septembre 2007, d’autres images ont fait irruption sur
vos téléviseurs : les manifestations des moines bouddhistes pour
soutenir la population dans ses protestations contre les difficultés
économiques après l’augmentation du prix des carburants (de
300 % à 500 %). Une population qui vit déjà misérablement dans
un pays par ailleurs riche : gaz, pétrole, teck sauvage et autres
bois précieux, jade, rubis et saphirs.
Les protestations avaient commencé dans l’indifférence de la
communauté internationale par l’arrestation des premiers
contestataires dès le 22 août. Là il n’y avait pas d’images
à montrer, mais Amnesty International a immédiatement lancé une
action urgente pour les dirigeants de Génération 88, que nous
connaissons bien car nous avons lutté pour leur libération
pendant plus de dix ans. Min Ko Naing, Ko Ko Gyi, Min Zeya et
d’autres ont passé entre quatorze et seize ans dans les geôles
birmanes, ont été torturés, détenus à l’isolement loin de
leurs familles. Sortis de prison en novembre 2005 pour les
derniers, ils se sont retrouvés, avec la même soif de démocratie,
et ont recommencé peu à peu à s’opposer pacifiquement à ce régime
d’oppression en organisant des pétitions, des veillées de prière
pour demander que ne soit pas renouvelé l’ordre d’assignation
à résidence d’Aung San Suu Kyi, la très charismatique Prix
Nobel de la Paix et symbole de la démocratie du Myanmar.
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2006
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