Opinion
La nation vit les
moments les plus critiques de son
histoire
Dr
Ramadan A. Shallah
Dr Ramadan
A. Shallah
Mardi 30 juillet 2013
A l’occasion de la
journée mondiale d’al-Qods (qui doit
être célébrée le vendredi 2 août),
dr. Ramadan Shallah, secrétaire
général du mouvement du Jihad
islamique en Palestine, et invité
d’honneur du Comité de Soutien à la
Résistance (Liban) au repas de
rupture du jeûne, a prononcé le
discours suivant (extraits) :
Quelle que soit la
durée du temps et quels que soient
les événements, il ne faut pas
oublier que la Palestine reste la
cause des Arabes et des musulmans.
La Palestine est même la cause
première de toutes les autres
causes..
1 - Notre peuple a
été victime, il y a plus de 65 ans,
d’un terrible processus de
déracinement de sa terre, et même de
la plus grande opération de rapine
dans l’histoire, lorsque le projet occidentalo-sioniste s’est emparé de
notre terre et notre patrie. En
conséquence, notre peuple
palestinien a été transformé en
réfugiés, à l’intérieur et à
l’extérieur de la Palestine. Et
c’est pourquoi nous sommes ici
aujourd’hui.
2 - Malgré les
nombreuses étapes historiques et les
phases que le conflit sur la
Palestine a traversées, quatre
événements clés ont fondé la
tragédie de la Palestine, ou plutôt
ont dessiné ce qui fut appelé le
Moyen-Orient du XXème et XXIème
siècles : a) l’accord Sykes-Picot en
1916, b) la Promesse Balfour en
1917, c) la Nakba de la Palestine en
1948 et d) la seconde Nakba, avec la
chute d’al-Quds et la défaite de
juin 1967.
3 - Aujourd’hui, en
cette étape délicate et complexe de
l’histoire de la nation, nous
assistons à une nouvelle
recomposition de ces quatres
événements, mais de manière plus
grave et plus néfaste ; le monde
arabe est face à un nouvel accord
Sykes-Picot, plus grave que le
précédent, car d’abord, il ne se
limite pas aux pays du machrek mais
peut atteindre l’Egypte et les pays
au nord de l’Afrique. Ensuite, il
est conçu pour effriter et diviser
encore plus nos pays, en divisant ce
qui est déjà divisé et en remplaçant
le conflit avec l’ennemi sioniste
par des conflits confessionnels et
ethniques.
Puis il y a une
nouvelle Promesse Balfour, pire que
la première, qui porte un nom arabe,
cette fois-ci. La nouvelle Promesse
Balfour porte le nom de l’Initiative
arabe, qui est bien pire, car lors
de l’ancienne Promesse Balfour,
celui qui ne possède pas a donné (la
Palestine) à celui qui n’y a pas
droit. Quant à la nouvelle promesse,
et sur la base que la Palestine est
une terre arabo-musulmane, c’est
celui qui possède qui concède à
celui qui n’y a pas droit. Quant à
la akba de 48, il y a pire
aujourd’hui : c’est lorsque le
propriétaire de la terre cède sa
terre, remettant en cause son droit
sacré à y retourner.
A présent, le projet
sioniste est en passe de récolter
les dernières conséquences de la
Nakba, en proclamant la Palestine
comme un Etat juif et raciste,
« épurée » des Arabes et des
Palestiniens, et des gens. Ce qui
ouvre la possibilité d’expulser ce
qui reste de notre peuple sur la
terre de Palestine, qu’ils soient
les Palestiniens de 48 ou tous les
autres Palestiniens.
Concernant le
seconde Nakba, ou la défaite de 67,
où l’ennemi a achevé l’occupation de
la ville d’al-Quds, aujourd’hui, il
n’y a même plus de Quds pour y
verser les larmes. La ville a été
judaïsée, et ses habitants sont en
train d’être expulsés. La bataille à
propos de la mosquée al-Aqsa tourne
autour de son partage comme le fut
la mosquée al-Ibrahimie dans la
ville d’al-Khalil, ce que les
sionistes n’avaient pas osé faire,
alors qu’ils étaient au fait de leur
victoire, lors de leur entrée dans
al-Quds, en 1967.
4 - Nous assistons,
en ce moment, à une activité
fébrile, dans l’attente de la
reprise des négociations entre
l’entité sioniste et l’Autorité
palestinienne, qui a abandonné
plusieurs de ses conditions, suite
aux pressions américaines. Qu’y
a-t-il de nouveau, dans ce retour
aux négociations, alors qu’il a été
prouvé leur échec et leur
inutilité ? Ce qui est nouveau,
c’est le fait que le dossier
palestinien va être proposé, non pas
sur la table des négociations, mais
sur celle du troc avec d’autres
dossiers dans la région. Je pense
que la direction palestinienne en
est consciente et qu’elle ne tombera
pas dans la piège. Sinon, le
résultat sera, non seulement la
liquidation de la cause de la
Palestine, mais la destruction et
l’effondrement d’autres entités dans
la région. C’est pourquoi nous
devons reconnaître que :
5 - la nation est
dans un état des plus graves, sinon
des plus néfastes, de toutes les
étapes de son histoire. L’état de
division et de l’alignement
confessionnel dans la région risque
de nous entraîner, tous, vers
l’inconnu. La responsabilité de cela
est partagée par tous. Il est
réclamé de tous d’opérer une
révision critique de tout ce qui se
déroule et s’est déroulé dans la
région.
Quant à nous, en
tant que résistance palestinienne,
le devoir légal et la responsabilité
nationale nous imposent de protéger
la Palestine en tant que dépôt que
nous ne devons pas égarer. Il ne
faut pas la jeter dans les conflits
ou les querelles internes de toutes
sortes, pour qu’elle reste chère aux
yeux de tous, et qu’elle garde sa
place dans les cœurs de tous. Et non
qu’elle soit une accusation pour
laquelle est jugé quiconque s’en
approche ou qui demande des
nouvelles de son peuple, sous le
prétexte « d’échanger de
renseignements », comme si les
Palestiniens étaient des ennemis.
Face à une telle situation, nous ne
pouvons que patienter et endurer, en
attendant que Dieu intervienne en
notre faveur, pour que la Palestine
revienne à nouveau et qu’elle soit
notre boussole pour tous, la qibla
de notre lutte, jusqu’à la victoire
et la libération, par la volonté de
Dieu.
En conclusion,
malgré tous les défis et les
dangers, nous sommes certains que
notre nation saura surmonter cette
étape difficile de son histoire
comme elle a surmonté d’autres
étapes similaires.
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