Communiqué
Inquiétant mais pas surprenant !
UJFP
Lundi 27 avril 2020 La composition du
nouveau gouvernement israélien, formé
sur fond de pandémie, a surpris ou
interroge de nombreux commentateurs,
dont beaucoup sont habitués à masquer la
réalité du régime israélien.
Mais est-ce
vraiment surprenant ou porteur
d’interrogations nouvelles ?
Ainsi Netanyahou
est arrivé à ses fins : il a rallié à
lui son soi-disant adversaire Benny
Gantz, imaginé des accords lui
permettant d’échapper aux tribunaux,
programmé l’annexion des colonies et de
la vallée du Jourdain, maintenu la loi
d’apartheid « État nation du peuple
juif », Il s’est arrogé le droit de
modifier la constitution pour qu’à son
terme elle donne au premier Ministre des
attributions de type présidentiel. Il a
élevé le
nombre de ministres (36), le plus
important de toute l’histoire d Israël
et il a même accordé, union nationale
oblige, un ministère au travailliste
Amir Peretz.
Mais Gantz et
Peretz, quelles que soient leurs
apparences, sont bien des criminels de
guerre.
Gantz, ancien chef
d’état-major de l’armée, a dirigé
l’opération Bordure Protectrice contre
Gaza en 2014, se soldant par au moins
2400 morts palestiniennes et s’est alors
vanté d’avoir « réduit Gaza à l’âge de
pierre ».
Peretz quant à lui était ministre de la
Défense lors de l’invasion criminelle du
Liban en 2006.
Ces nouveaux alliés
s’inscrivent donc clairement dans
l’application du "deal du siècle" de
Trump. Et ceux qui espéraient que Gantz
les débarrasserait de Netanyahou auront
constaté qu’on ne peut pas faire
confiance à un criminel de guerre.
Ce gouvernement est
une tragédie pour les Palestiniens, tous
les Palestiniens.
Ceux enfermés à
Gaza principalement, sans moyens
médicaux de défense et dans la plus
extrême précarité pour tous les
Palestiniens des Territoires Occupés
pour ceux vivant en Israël même enfin,
citoyens de second zone, eux aussi au
premier rang des victimes à venir.
Tragédie également
pour les Israéliens eux-mêmes.
Tragédie enfin pour
les peuples européens, pour le
« modèle » qu’il pourrait inspirer à
certains dirigeants en veine de vouloir
museler les aspirations démocratiques de
leurs peuples.
Nous avons relevé
les critiques affligées de « La Paix
Maintenant » (LPM), association qui
prétend prendre en compte les droits des
Palestiniens face à la colonisation de
la Cisjordanie. Mais qu’en est-il en
réalité ?
Pour les
militant-e-s de LPM, l’annexion, qui ne
donnerait pas aux Palestiniens annexés
les pleins droits de citoyenneté,
marquerait la fin de la démocratie
israélienne, comme si l’apartheid en
vigueur à l’encontre des citoyens
palestiniens d’Israël pouvait être
qualifié de démocratie !
La Paix Maintenant
se dit prête à négocier le bout de gras
sur les colonies et la ligne verte ; se
soucie des « modérés du côté palestinien
qui croient encore au dialogue et à la
solution à deux États » et s’inquiète
des « extrémistes qui soutiennent la
solution à un seul État et la lutte
continue contre Israël », et des
relations de bon voisinage avec la
Jordanie et l’Égypte, laquelle enferme
Gaza autant que le fait Israël.
La politique
préconisée est en fait une autre
manière, d’apparence plus soft, de
perpétuer la colonisation et
l’apartheid : elle aboutirait à un
pseudo-État croupion palestinien
contrôlé par l’État sioniste.
Cette politique de
LPM mérite d’être signalée, parce
qu’elle encourage la persistance de
l’illusion de « deux États vivant côte à
côte » illusion qui cache la réalité de
la suprématie politique et militaire de
l’État sioniste tout autant que le
projet colonial et le racisme
institutionnalisé d’Israël.
Face à cette
situation, nous n’oublions pas qu’il
existe aussi une minorité juive
israélienne anti-apartheid ; dans divers
articles nous faisons connaitre et
soutenons ses engagements moral et
politique actifs.
Alors que le
gouvernement d’union nationale affiche
quelques images de coopération avec la
Palestine, il profite en fait de la
pandémie pour poursuivre sans relâche sa
persécution criminelle du peuple
palestinien : les colons se déchaînent,
des installations sanitaires sont
détruites, les assassinats continuent,
les arrestations sauvages se
poursuivent, de nuit, menées par des
soldats enveloppés dans des combinaisons
de protection terrorisés eux-mêmes par
le virus, les prisonniers sont enfermés
dans des conditions matérielles très
dangereuses et sans droit de visite, les
ouvriers palestiniens travaillant en
Israël ou dans les colonies sont rejetés
sans ménagement au moindre signe de
maladie, et la livraison du matériel
sanitaire nécessaire est cruellement
insuffisante. Les conditions de vie à
Gaza sous blocus et dans des conditions
sanitaires dramatiques imposées par
Israël sont particulièrement
inquiétantes.
Le peuple
palestinien, qui a une longue expérience
de confinement, résiste courageusement
et développe une politique, une
discipline et une inventivité
remarquables pour faire face à la
pandémie.
Si nous voulons
véritablement aider le peuple
palestinien, nous devons amplifier notre
combat au sein du mouvement BDS -
Boycott, Désinvestissement et Sanctions,
le porter à un niveau supérieur,
dénoncer l’apartheid et la colonisation.
Dénoncer enfin le
régime israélien pour ce qu’il est : un
régime criminel aux mains de deux
criminels de guerre !
Plus que jamais,
l’UJFP se tiendra au premier rang de ce
combat.
La Commission
Israël-Palestine, pour la Coordination
nationale de l’UJFP, le 25 avril 2020.
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