Communiqué
Célébrer la mémoire d’Auschwitz
dans Jérusalem occupé ? Une obscénité !
UJFP

Vendredi 24 janvier 2020
Auschwitz, c’est, après les crimes
contre l’humanité de l’esclavage, la
preuve des temps modernes la plus
tragique de ce à quoi peut aboutir le
racisme, le suprématisme, la haine et la
négation de l’autre. Auschwitz, c’est ce
qui est survenu quand on a démoli toute
idée de droits humains, d’égalité, de
dignité.
Après Auschwitz,
toute l’humanité a crié : « que cela
n’arrive plus jamais ! ».
Qu’on sache arrêter
à temps la folie de la haine raciale, du
nationalisme, de l’impérialisme, du
militarisme !
Se souvenir qu’il y
a 75 ans, Auschwitz était libéré et que
le monde découvrait effaré l’ampleur de
l’extermination, est indispensable.
Qu’un raciste comme Trump, un dictateur
comme Poutine viennent célébrer cette
mémoire au pays de l’apartheid, aux
côtés des dirigeants israéliens qui
continuent de commettre des crimes
contre l’humanité, c’est une injure à
nos morts.
Les victimes
d’Auschwitz étaient étrangères au
sionisme, idéologie très minoritaire
parmi les Juifs à cette époque. Elles
n’aspiraient pas au suprématisme. Elles
n’avaient pas comme horizon l’expulsion
des Palestiniens de chez eux ni la
continuation de leur martyr 70 ans
après. Leur rendre justice c’est
construire un monde fait d’égalité, de
justice, de respect, de vivre ensemble.
C’est à dire le contraire de ce qu’a
construit Israël : entre Méditerranée et
Jourdain, la moitié de la population est
palestinienne et les Palestiniens y sont
sur leurs terres ancestrales. Ils
connaissent quotidiennement
l’enfermement, les assassinats ciblés,
les destructions de maison, les
confiscations de terre, les enfants
arrêtés, les prisonniers torturés.
De quel droit
l’État d’Israël capte-t-il la mémoire du
génocide nazi ? Ce génocide est un crime
européen. Les dirigeants sionistes de
l’époque du génocide ont souvent eu un
comportement honteux, ils ne
représentent pas la résistance juive au
nazisme. Comment accepter que Nétanyahou,
qui déclarait il y a peu qu’Hitler ne
voulait pas tuer les Juifs et que c’est
le grand mufti de Jérusalem qui lui en a
soufflé l’idée, puisse présider une
cérémonie sur Auschwitz ?
La honte de cette
cérémonie aura été couronnée par la
déclaration du président Macron : « nier
Israël comme État, c’est de
l’antisémitisme ».
Une fois de plus,
Monsieur Macron piétine le droit
international en soutenant
inconditionnellement un État qui bafoue
ce droit quotidiennement depuis 72 ans.
Israël se définit comme un État juif
dans lequel les non-juifs sont
juridiquement inférieurs. Et Monsieur
Macron feint d’oublier que cet État
s’est constitué sur la base d’une
conquête coloniale et d’un nettoyage
ethnique prémédité.
Nous n’accepterons
jamais que la mémoire de nos mort.es
soit récupérée pour justifier des
crimes. Par fidélité à leur mémoire,
nous continuerons de défendre de toutes
nos forces les droits du peuple
palestinien, seule façon de faire
vraiment nôtre le cri : « que cela
n’arrive plus jamais ! ».
La Coordination
nationale de l’UJFP, le 24 janvier 2020
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