Communiqué
La « Communauté internationale »
peut-elle encore ignorer la nature du
gouvernement israélien ?
UJFP
Samedi 16 mai 2015
Est-il encore
possible de prétendre que dans la
situation d’aujourd’hui il peut exister
un "processus de paix" au
Proche-Orient ?
Il y a entre
mer Méditerranée et Jourdain autant de
Juifs israéliens que de Palestiniens,
mais ces derniers subissent une série de
formes différentes de discrimination et
de domination. Benyamin Netanyahou qui
vient de remporter les élections
israéliennes a été très clair pendant la
campagne électorale : il n’y aura ni
retrait, ni Etat palestinien. Plus que
jamais, il est décidé à transformer les
Palestiniens en les Indiens du
Proche-Orient, parqués dans leurs
réserves ou « transférés » au-delà du
Jourdain.
Il assume
ouvertement, avec le gouvernement qu’il
vient de former, un apartheid que plus
personne ne peut nier.
Et la « communauté internationale »
laisse faire ! Elle continue de
considérer Israël comme un Etat normal.
Alors que de nombreux Etats, y compris
la Russie, sont sanctionnés pour des
manquements au droit international,
Israël continue de bénéficier de
conditions commerciales exceptionnelles.
Ses dirigeants voyagent librement malgré
les crimes de guerre ou crimes contre
l’humanité qu’ils ont commis et
continuent de commettre.
Le monde détourne pudiquement les
yeux devant la souffrance des Gazaouis
asphyxiés par le blocus, ou l’apparition
de lignes de bus séparées en
Cisjordanie.
Aucun gouvernement occidental
n’utilise le rapport de l’organisation
israélienne « Breaking the silence »
(rompre le silence) qui explique,
témoignages à l’appui que les chefs de
l’armée israélienne ont donné l’ordre de
tuer un maximum de civil-e-s pendant
l’été 2014 à Gaza.
Le gouvernement Nétanyahou-Benett,
même sans Avigdor Liberman (qui
proposait autrefois de lancer une bombe
atomique sur le barrage d’Assouan), ne
dissimule même plus ses références
idéologiques [*].
La nouvelle ministre de la
« justice » Ayelet Shaked a formulé son
programme vis-à-vis des femmes
palestiniennes : « Elles doivent mourir,
et leurs maisons doivent être détruites
de telle sorte qu’elles ne puissent plus
abriter de terroristes. Elles sont
toutes des ennemies, et leur sang
devrait être sur nos mains. C’est aussi
valable pour les mères des terroristes
morts ».
Quant au nouveau ministre de la
défense Moshé Yaalon, il n’a pas
seulement réitéré les menaces
habituelles d’utiliser la bombe atomique
contre l’Iran. Il s’est vanté des
meurtres de civils et a promis de
recommencer : « Nous allons faire du mal
aux civils libanais, y compris aux
gamins. Nous avons eu un débat très long
et sérieux. Nous l’avons fait dans la
Bande de Gaza, nous allons le faire dans
n’importe quel cycle d’hostilités à
l’avenir. »
Et aussitôt la colonisation s’est
accélérée avec l’annonce de la
construction de centaines de logements
dans la colonie de Pisgat Zeev.
Le gouvernement israélien pense que
tout lui est permis. Il n’a pas tort.
Il expulse des militant-e-s
solidaires de la Palestine en toute
impunité. Aucune mesure de rétorsion
n’est prise contre les Israélien-ne-s
qui voyagent.
Alors nous disons : ça suffit ! Ce
déni du droit international, cette
complicité avec un État qui ne dissimule
même plus ses crimes et ses violations
du droit, cette hypocrisie d’une grande
partie du "monde libre", ne sont plus
supportables.
LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ET EN
PREMIER LIEU LA FRANCE DOIVENT ENFIN SE
DÉCIDER À SANCTIONNER EFFICACEMENT CET
ÉTAT VOYOU.
Le Bureau national de l’UJFP, le 12
mai 2015
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