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Communiqué de l'UJFP
Tarnac
8 décembre 2008 L'Union juive française pour
la Paix a pour vocation principale d'intervenir sur le conflit
israélo-palestinien, là-bas et ici, ainsi que sur ses
répercussions en France, en faisant entendre une voix juive
laïque.
Ces combats, pour être menés, supposent le plein usage des
libertés démocratiques.
C'est pourquoi l'UJFP, qui porte la mémoire douloureuse des
conséquences désastreuses de la violation de l'état de droit,
s'alarme d'un grand nombre d'atteintes récentes et graves aux
droits humains.
C'est le cas de la chasse aux étrangers dont Brice Hortefeux et
les Préfets se font les agents zélés, afin d'atteindre
d'inhumains quotas de sinistre mémoire, sans épargner, comme
autrefois, les enfants.
C'est le cas des mesures répressives surdimensionnées, dont des
contrôles préventifs, à la montée des cars, à l'occasion d'une
manifestation, à Vichy, contre la réunion provocatrice, quant au
lieu et au thème, par le même ministre, de ses collègues
européens.
C'est le cas de l'interpellation récente et musclée d'un
journaliste, une grave atteinte à la liberté de la presse, ou de
l'intervention scandaleuse de gendarmes et de chiens dans un
établissement scolaire, dans le Gers.
C'est enfin le cas, mais la liste est loin d'être limitative, du
montage idéologique qui a conduit à interpeller, inculper et
emprisonner neuf personnes, tenant une épicerie à Tarnac. La
ministre de l'Intérieur, largement relayée, en boucle, par une
grande partie de la presse écrite et audiovisuelle, a voulu les
faire passer pour des nouveaux « ennemis intérieurs » qui
auraient été liés au terrorisme international.
En réalité, trois semaines après, la bulle « terroriste » se
dégonfle, tant il apparaît qu'aucune charge réelle ne peut être
reconnue contre eux, à moins que la lecture d'un ouvrage en
vente libre (« L'insurrection qui vient » –Eric Hazan, éditeur-)
ne soit considérée comme telle, ce qui serait le signe d'une
vraie dégradation de l'état des libertés en France.
Ces mesures répressives s'aggravent d'année en année, depuis un
certain onze septembre, du fait du ministre de l'Intérieur,
Sarkozy, puis du même, devenu président de la République qui
aligne la France sur la politique étatsunienne d'un prétendu
"choc des civilisations". Elles n'ont, hélas, rencontré, au
début, que peu d'opposition de la part des organisations
démocratiques et de défense des droits de l'homme.
C'est pourquoi, l'UJFP, considérant que la limite est dépassée :
1. Condamne fermement toutes les mesures répressives du
gouvernement et la criminalisation des mouvements sociaux et
s'oppose au délire sécuritaire qui s'installe.
2. Prendra toute sa place aux côtés des organisations
démocratiques en vue de défendre les libertés et l'État de
droit.
3. Exige la libération de Jean-Marc Rouillan, remis en prison,
pour refus de repentance.
4. Exige la libération immédiate des deux derniers
emprisonné-e-s de Tarnac et la levée des inculpations.
5. Appelle tous les citoyens à la vigilance pour la défense des
libertés démocratiques menacées et l'Etat de droit.
Paris, le 8 décembre 2008, Le Bureau National de l’UJFP
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