Communiqué
Angot et Giesbert, chiens de garde du
sionisme
UJFP
Mercredi 7 novembre 2018
C‘était dans « On n’est pas couché » du
3 novembre dernier, une émission qui,
ayant accordé à Éric Zemmour une tribune
incomparable, s’érige depuis quelques
années en promoteur du racisme et en
tribunal contre ses invités, avec des
juges colériques et caractériels, campés
sur le pouvoir du media qu’ils occupent,
on se souvient de l’épisode Angot-Rousseau,
et de bien d’autres.
Le thème, cette fois, est la pièce de
Salomé Lelouch « Justice », qui montre
avec simplicité le fonctionnement d’une
justice de classe, comme l’indique
Christine Angot, sobrement avec justesse
et une gentillesse presqu’inquiétante.
Même Laurent Ruquier respire à la fin de
sa tirade. Mais c’est pour mieux tirer !
Elle somme alors
Océan, l’un des acteurs de cette pièce,
présent sur le plateau de l’émission, de
s’expliquer sur une phrase de sa tribune
courageuse en soutien à Houria Bouteldja :
« Elle interroge l’extermination des
Juifs d’Europe et son
instrumentalisation par le projet
sioniste depuis le monde colonisé ». Si
Océan avait eu son propre texte de mai
2016 sous les yeux, il aurait pu juste
poursuivre la lecture de son paragraphe
et la discussion était close : « Car la
violence rationalisée et industrialisée
envers une catégorie de population,
c’est bien une invention du colonialisme
européen. Et, oui, il y a, en France, un
monde colonisé, dont les Juifs ont été
historiquement (et encore aujourd’hui
sous des formes renouvelées) les
victimes. Et ce livre est bien une
tentative de réconciliation et
d’organisation d’une lutte politique
commune ». Mais c’est là tout le vice de
l’attaque surprise et sur une phrase.
Christine Angot
retient ses tremblements dit-elle,
Franz-Olivier Giesbert aussi devant une
phrase « aussi monstrueuse ». Le mot
« instrumentalisation » que je n’arrive
même pas à prononcer, soupire-t-elle,
semble une découverte pour ces
« Juges ».
Alors pour les faux
innocents et les ignares, il nous faut
rappeler que l’instrumentalisation de la
Shoah est une histoire largement
documentée et informée par les
historiens et chercheurs les plus
avertis et notamment les historiens
israéliens, comme Idith Zertal, Tom
Seguev, Shlomo Sand, Ilan Pappe, Abraham
Burg ou Saul Friedlander. Mais
l’ignorance crasse de ces petits juges
« de guerre » n’a d’équivalent que leur
mauvaise foi.
Car il faut bien le
souligner, en réalité nous assistons là
précisément à une instrumentalisation du
judéocide : ce qu’il s’agit de défendre
c’est l’État d’Israël et ses crimes dont
pas un mot ne sera dit (hormis celui
qu’essaye vainement de prononcer Océan),
en utilisant le judéocide. Le mot
extermination que Christie Angot et
Franz-Olivier Giesbert répètent en
roulant des yeux terrorisés sert ici à
annuler celui d’instrumentalisation.
Condamner l’instrumentalisation de
l’extermination reviendrait à nier ou
effacer l’extermination. Franz-Olivier
Giesbert enfonce le clou en évoquant le
négationiste Faurisson. Le vrai procès
est celui du soutien à Houria Bouteldja
diabolisée elle aussi pour avoir tenté
de démonter cette instrumentalisation,
mais est-ce permis quand on est
indigène ?
Le vrai procès est
celui de tous ceux qui osent braver
l’interdit et soutenir la Palestine
publiquement. Il est interdit d’attaquer
le sionisme ou l’État d’Israël. C’est ce
que dit Macron et c’est ce que répètent
en cœur ces chiens de garde du sionisme.
Eux qui n’ont
jamais eu un mot pour l’écrasement de
Gaza sous les bombes, et encore
aujourd’hui, pour les enfants
prisonniers et les tortures infligées
aux Palestiniens, n’ont de leçon
d’humanité à donner à personne du haut
de leur tribunal inquisiteur. Océan a
tenté une parole juste de défense d’un
livre et d’une amie hystériquement
attaqués pour ces mêmes raisons. Lui qui
introduisait sa tribune ainsi « cette
tribune ne s’adresse pas aux
identitaires républicains en crise
actuelle de psychose, obsédés par la
soi-disant « islamisation de la
France », mais à ceux pour qui être de
gauche ne se résume pas à faire passer
l’entre soi Blancs-bien-pensants pour de
l’universalisme, et sont prêts à
observer depuis une autre place que la
leur ».
Nous sommes de son
côté et de tous ceux qui aujourd’hui,
non seulement ne nient pas le judéocide,
mais refusent son instrumentalisation au
service de crimes de guerres commis en
Palestine.
Le Bureau national
de l’UJFP, le 7 novembre 2018
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