Communiqué
Communiqué de la Coordination
Touarègue pour la Libye
Mercredi 31 août
2011
Nous, la Coordination Touarègue pour
la Libye, tenons à exprimer notre
profonde inquiétude concernant la
situation de la communauté touarègue en
Libye. Avec la chute de Tripoli, de
nombreuses exécutions sommaires de
civils touaregs ont eu lieu et ne
cessent d’avoir lieu chaque jour. Un
massacre gravissime se prépare sous
l’œil des médias internationaux présents
en Libye à qui nous demandons un
traitement médiatique déontologique et
responsable devant l’esprit de vengeance
qui anime certains groupes d’insurgés.
Nous appelons le CNT, la communauté
internationale, l’Otan, la Croix-Rouge,
à respecter la Convention internationale
de Genève et à protéger les civils
innocents et victimes du conflit.
Des témoignages nombreux et unanimes
font état d’exécutions sommaires de
civils touaregs dans la ville de Tripoli
alors que la bataille pour le contrôle
de la capitale continue. D’autres
témoignages recueillis dans le camp de
réfugiés libyens de Debdeb en Algérie
font état de menaces de massacres contre
les civils touaregs dans le sud du pays
notamment à Ghadames, les ‘rebelles
promettant aux touaregs de leur faire
payer par le sang le prix de leur
prétendu soutien au régime de Kadhafi.
Actuellement plusieurs milliers de
familles touarègues libyennes, notamment
de Dereg et de Ghadames (Libye), ont
pris la fuite vers l’Algérie par peur de
massacre à leur encontre. La plupart ont
trouvé refuge dans la commune
frontalière de Debdeb (Algérie) distante
d’une vingtaine de kilomètres de
Ghadames. Tous craignent aujourd’hui
qu’un bain de sang vienne endeuiller
l’issu d’un conflit dans lequel la
communauté touarègue libyenne a été
prise au piège entre deux forces.
Soumise au joug Kadhafiste dans le sud,
où les Kadhafa règnent en maitre depuis
des décennies, suspectés d’être partisan
du guide par les nordistes, les Touaregs
libyens sont aujourd’hui la cible de
l’esprit de vengeance des chebabs, au
mépris des règles élémentaires de la
convention de Genève. Depuis le début du
conflit, les civils Touaregs libyens ont
payé un lourd tribut : beaucoup ont été
enrôlés contraints et forcés dans le
sud, sous le prétexte d’aller participer
à des manifestations de soutien au
guide, pour finalement se retrouver
parachutés sur les fronts du nord. De
nombreux militaires loyalistes touaregs
ont été exécutés dans les casernes du
nord par les officiers de l’armée
libyenne parce qu’ils refusaient de
participer à des opérations de
répression avant l’intervention de
l’Otan. Et ce dès le mois de mars 2011.
Près d’un millier de militaires touaregs
loyalistes ont péris dans les
bombardements de l’OTAN lors de la
bataille de Misrata. Parallèlement,
plusieurs groupes isolés de touaregs
libyens ont tenté de rejoindre la
rébellion, avec plus ou moins de
réussite, étant donné les difficultés de
communication sur le terrain. La
jonction a néanmoins eu lieu entre la
rébellion et des groupes touaregs
libyens pour les batailles de Zenten,
Nalut, le poste frontalier avec la
Tunisie et celle du Nefussa. Des
rencontres ont eu lieu entre des
représentants de la Coordination et le
CNT dès le mois d’avril 2011 pour mettre
en place une coordination entre les
forces rebelles et les territoires du
Sud. Nous lançons un appel urgent aux
forces armées du CNT, à l’OTAN, à la
Croix Rouge et au Croissant rouge pour
que cesse immédiatement l’esprit de
vengeance qui prévaut actuellement au
sein des forces armées rebelles et pour
que soient garantis les droits
élémentaires des populations libyennes
conformément à la convention de Genève
et à la résolution de l’ONU de protéger
les civils libyens. Au moins 200 000
personnes seraient concernées par les
menaces de massacre en prévision de la
chute du régime de Kadhafi.
Pour la Coordination Touarègue pour
la Libye Ishaq Ag Alhusseyni Contact :
ishaq@wanadoo.fr
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