Communiqué
Le Secrétaire d'État chargé des
Transports, Alain Vidalies a-t-il bien
mesuré la portée de sa petite phrase de
ce lundi 24 août
MRAP
Mardi 25 août 2015
Le Secrétaire
d'État chargé des Transports, Alain
Vidalies a-t-il bien mesuré la portée de
sa petite phrase de ce lundi 24 août :
«A
chaque fois qu'on parle de fouille
aléatoire, quelqu'un dit "oui mais ça
risque d'être discriminatoire". Eh bien
écoutez, moi je préfère qu'on
discrimine, effectivement, pour être
efficace, plutôt que de rester
spectateur.» ?
Certes,
personne ne peut contester la nécessité
de mesures fortes contre les risques
d'attentat. Mais en proposant que ces
fouilles puissent être discriminatoires,
il laisse entendre qu'il existerait bien
un délit de sale gueule terroriste.
Ainsi donc, le sac
à dos ne deviendrait suspect qu'en
fonction de celui qui le porte. Ce qui
permettrait à n'importe quel présumé
« terroriste » à la peau claire -
l'actualité nous révèle en effet que les
fanatiques sont divers -
d'échapper au contrôle et de
tranquillement monter hyper-armé à bord
d’un train.
Outre que les
fouilles ainsi évoquées légitiment
la discrimination, ce qui est grave
lorsque la proposition
émane d'un ministre, elles se
révéleraient vite d'une inefficacité
totale dès lors que la « bonne gueule
claire » de n'importe quel fanatique
échapperait aux mesures de
surveillance.
Mesurant sans doute
la gravité de ses propos, le ministre a
voulu les atténuer quelques heures plus
tard en déclarant « la réponse, elle
est dans la formation des personnels de
police ! ».
Effectivement,
tout le problème est justement en la
sous-formation des personnels, ce qui a
pour effet l’institutionnalisation de
facto des contrôles au faciès, alors
même que les personnes contrôlées- le
plus souvent des jeunes - le sont
plusieurs fois par semaine ou même par
jour.
Et ce « délit de
sale gueule » mine gravement le principe
d'égalité de notre République,
décrédibilisant gravement dans la
pratique ce principe fondamental, hérité
de la Déclaration des droits de l’Homme
et du Citoyen.
Monsieur le
ministre, pas plus que l’héroïsme des
jeunes américains Spencer Stone,
Alek Skarlatos et Anthony Sadler qui ont
empêché un massacre, le fanatisme ne
connaît de couleur de peau
Et prenez
garde qu’à l'avenir, le sac
à dos d'Anthony Sadler ne soit pas plus
étroitement contrôlé au motif que sa
couleur de peau est noire.
Paris, 24 août 2015
Le sommaire
des communiqués
Les dernières mises à jour
|