Communiqué
21 septembre pour la paix
et la solidarité avec les migrants
MRAP
Lundi 21 septembre 2015
Le 21 septembre est
la journée internationale de la Paix.
L’ONU a décidé qu’elle devait être le
moment d’un cessez le feu généralisé et
de promotion de l’alternative pacifiste
de la culture de paix.
Le MRAP s'associe à
toutes les initiatives en faveur de la
paix qui auront lieu ce jour là.
La guerre et les
interventions militaires n'ont jamais
résolu aucun problème qui se pose à
l'humanité ; elles n'ont jamais apporté
ni la démocratie ni la paix.
Aujourd'hui, 90 % des victimes des
différents conflits sont des civils.
Elles conduisent au cycle infernal de
nouveaux conflits, amènent le chaos qui
à son tour engendre des monstres comme
Daesh, Boko Haram...
En ce 21 septembre
2015, le MRAP se doit de lier la
question de la paix à celle des
migrants. Aujourd'hui , l'urgence
absolue est l'accueil de ces hommes, de
ces femmes, de ces enfants qui fuient
guerres, dictatures, misère et il ne
saurait être question de trier entre
« les bons » et les « mauvais »
migrants. Ce sont toutes et tous des
êtres humains en danger et la non
assistance à personne en danger
constitue bien un délit. Le MRAP ne
saurait se satisfaire des seuls 24 000
réfugiés que la France se propose
d'accueillir en 2 ans ni des 120 000
pour l'Union Européenne. Rappelons que
le Liban en accueille un million
(essentiellement des réfugiés syriens)
pour une population de 4 millions
d'habitants !
Mais au-delà de
cette urgence humanitaire, il est de
notre devoir de dénoncer ce qui provoque
ces migrations : ce sont les guerres, le
sous-développement, l’insécurité
alimentaire, la misère, les injustices,
le manque de démocratie et les
dictatures qui écrasent leurs peuples,
les répriment et portent atteinte aux
droits fondamentaux de la personne
humaine. Aujourd'hui on compte dans le
monde environ 60 millions de personnes
déplacées en raison des conflits et des
persécutions. 86 % des réfugiés sont
accueillis par les pays les plus pauvres
Le quotidien
tragique des populations au Moyen-Orient
et dans nombre de régions subsahariennes
est invivable, inacceptable .
Les puissances en
particulier celles qui sont membres de
l’Otan et ont conduit des guerres en
Afghanistan, en Irak, en Lybie, le refus
de régler la question palestinienne, le
soutien à la Turquie qui mène une
nouvelle guerre contre le peuple kurde,
le seul à affronter Daesh sur le terrain
au prix d'immenses sacrifices, le
soutien apporté aux pays qui arment
Daesh (Qatar, Arabie Saoudite..) ainsi
qu'aux régimes dictatoriaux et corrompus
d'Afrique portent une lourde
responsabilité dans la succession
d’horreurs subies par les populations de
ces régions. Celles qui soutiennent le
régime de Bachar al-Assad comme la
Russie portent aussi leur part de
responsabilité. C'est cette situation
qui contraint à l’exil des centaines de
milliers d’hommes et de femmes qui
n’auraient jamais souhaité quitter leur
pays. Les cadavres rejetés sur les côtes
méditerranéennes ( 29 000 morts en 10
ans en Méditerranée et aux portes de
l'Europe) sont la conséquence de cette
situation, qui est aussi le résultat de
choix politiques et économiques
catastrophiques. Deux chiffres
monstrueux : 1800 milliards de dollars
de dépenses militaires dans le Monde en
2014 , le PAM (Programme Alimentaire
Mondial) aurait besoin de 353 millions
de dollars pour venir en aide aux
réfugiés installés dans des camps, il ne
les a pas !
La France et
l'Europe doivent prendre les mesures
nécessaires pour des solutions
politiques durables , pour le règlement
pacifique des conflits, pour une réelle
coopération avec les pays du Sud en
commençant par annuler la dette des pays
pauvres. Cela passe aussi par l'arrêt
des ventes d'armes.
Paris le 21
septembre 2015
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