Communiqué
Déclaration d’EELV au sujet de la
consultation
sur Notre-Dame-des-Landes
EELV
Mercredi 17 février 2016
EELV réaffirme son
opposition ferme au projet
cinquantenaire de construction d’un
deuxième aéroport à Nantes.
Après l’accord de
Paris de décembre 2015, il est
inenvisageable que des terres agricoles
et des zones humides d’une biodiversité
inestimable soient sacrifiées pour un
aéroport inutile alors que celui de
Nantes Atlantique peut être optimisé.
Pour les écologistes ce projet
d’aéroport est un projet dangereux pour
l’environnement, pour les habitants
et paysans qui vivent et travaillent sur
ces terres agricoles, dangereux aussi
pour les finances des collectivités
locales et pour les territoires voisins.
L’urgence est
ailleurs. Elle est au contraire au fait
d’engager la France sur la voie d’une
transition écologique réelle.
Cela étant, les
écologistes estiment que la proposition
de consulter les citoyens sur un projet
aussi coûteux pour les finances
publiques est une avancée. Au-delà des
questions juridiques que semble poser
cette proposition du Président de la
République, les écologistes, désireux de
voir progresser la démocratie locale et
environnementale, considèrent comme
salutaire que l’Etat envisage enfin
réellement de consulter les principaux
concernés sur les projets d’aménagement
du territoire.
Nombreux en effet
sont les projets, dont le barrage de
Sivens, qui menacent à la fois
l’environnement et les finances
publiques sans prendre la peine de tenir
compte de l’avis des principaux
concernés. Suite à Sivens et sous la
pression des écologistes, le Président
de la Republique avait d’ailleurs promis
une révision de la démocratie locale,
reconnaissant de fait que les procédures
de consultations actuelles étaient
largement insatisfaisantes.
Cette consultation
doit cependant être organisée de manière
sérieuse pour que le résultat puisse
être légitime. L’information diffusée
doit faire l’objet d’une procédure
consensuelle. Ainsi les écologistes
souhaitent que les documents demandés
par les opposants soient rendus publics
pour que la population puisse se faire
une opinion, en particulier les chiffres
et modalités de calcul gardés secrets
par la DGAC et qui fonderaient la
pertinence économique de ce second
aéroport.
De la même
manière, la question du périmètre de
cette consultation est primordiale.
Pour les écologistes, une consultation
sur un projet d’aéroport dit « du Grand
Ouest » ne peut être tranchée sans
consulter l’ensemble des habitants
des Pays de la Loire et de la Bretagne.
Ces collectivités sont en effet
sollicitées pour contribuer au
financement du projet. Mais au-delà
c’est bien toute la Bretagne qui est
sous la menace d’une fracture
territoriale toujours plus grave.
Enfin, la
question posée est bien sûr essentielle.
Plutôt qu’un « pour/contre »
Notre-Dame-des-Landes, les écologistes
plaident pour offrir un véritable choix
aux citoyens qui seront consultés. Pour
les écologistes la question devrait donc
porter sur le choix entre la création
d’un nouvel aéroport à
Notre-Dame-des-Landes et l’optimisation
de l’aéroport existant.
En tout état de
cause, les écologistes rappellent que
cette consultation ne saurait se
superposer à la justice : des recours
sont en cours et si la justice devait
décider que ce projet est illégal du
point de vue de la loi sur l’eau et de
la biodiversité, alors il devra être
purement et simplement abandonné. De
la même manière, dans l’attente de cette
éventuelle consultation et de ces
décisions de justice, aucune
expulsion ne doit intervenir à
l’encontre des paysans qui habitent et
cultivent la Zone A Défendre.
Pour toutes ces
raisons, les écologistes appellent le
plus grand nombre à soutenir la
mobilisation du 27 février à
Notre-Dame-des-Landes sur le mot d’ordre
« Pour l’abandon du projet d’aéroport –
Pour l’avenir de la ZAD ».
Julien Bayou et
Sandrine Rousseau, porte-parole
nationaux
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