Communiqué
Justice pour Adama Traoré : l’IGGN lève
le voile
EELV
Mercredi 14 septembre 2016
Les circonstances de la mort d’Adama
Traoré étaient jusqu’à présent floues.
Le rapport de l’Inspection générale de
la gendarmerie nationale permet de
sortir de la zone d’ombre et cible la
responsabilité des gendarmes. Des
constatations qui ne sauraient rester
sans suite.
La
police maintenait jusqu’alors que la
mort d’Adama Traoré n’avait pas de lien
avec son arrestation. Pourtant,
l’audition par l’Inspection générale de
la gendarmerie nationale du chef de
patrouille responsable de
l’interpellation, qui s’est soldée par
une mort tragique, révèle une
responsabilité de la part des agents
impliqués.
L’enquête doit se poursuivre sans
entrave politique. Europe Écologie
Les Verts demande au ministre de
l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, de faire
en sorte que toute la vérité soit
établie et que justice soit rendue.
Nous
rappelons qu’il y a en moyenne 10 à 15
décès par an des suites
d’interpellations judiciaires. Des cas
qui restent à 90% sans suite, ainsi que
nous l’indique le dernier rapport sur
les violences policières de l’ACAT
France.
De
Zyed et Bouna à Adama Traoré, nombre de
cas mortels ou de blessures graves
auraient pu être évitées. En
s’accumulant, ces affaires où les
victimes sont jeunes et issues des
quartiers populaires, donnent le
sentiment d’une justice à deux vitesses
et contribuent à diviser un pays déjà en
proie à de fortes tensions. Chaque
affaire, chaque tentative d’évitement
politique sur ces dossiers, ne contribue
qu’à nourrir un terreau de divisions. Il
est temps d’enrayer ce cercle vicié.
Cette affaire doit nous faire prendre
conscience des failles et lacunes du
système judiciaire français.
Nous
appelons à mettre fin aux asphyxies
posturales qui sont la cause probable de
la mort d’Adama Traoré. Leur dangerosité
est la raison pour laquelle elles sont
déjà interdites dans nombre de pays
comme la Suisse, la Belgique ou les
Etats-Unis. Nous en appelons aussi à
l’interdiction des flashballs, lanceurs
de balle de défense et autres Tasers qui
sont la cause de blessures
traumatisantes et parfois mortelles dans
des arrestations comme dans les
répressions contre les manifestations
comme ce fut le cas avec la mort de Rémy
Fraisse.
Parce que la justice doit être la même
pour toutes et tous, nous demandons
la généralisation des contre-expertises
indépendantes. Nous demandons également
le renforcement des dispositifs de
recensement des violences policières et
l’établissement d’un récépissé pour les
contrôles d’identité, promesse non tenue
du candidat Hollande.
Enfin, des moyens supplémentaires
devraient être mis au service de la
formation des agents de la sécurité
nationale. Le fait que l’essentiel
des forces de l’ordre impliquées dans
ces affaires sont en début de carrière
confirme la nécessité d’une amélioration
de la formation des agents. Une
nécessité d’autant plus accrue par
l’épuisement des forces de l’ordre,
particulièrement sollicitées et
exploitées dans un contexte de risque
terroriste et de brutalisation de la
société.
Des
moyens existent pour que la justice soit
rendue dans le respect et l’égalité :
ayons le courage politique de les mettre
en œuvre.
Julien
Bayou et Sandra Regol, porte-paroles
nationaux
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