Communiqué
« Otage du Sultan,
au cœur de l'Europe »
CLEA
Vendredi 13 décembre 2013
Le 2 décembre
dernier, la Cour d'Appel de Brescia a
finalement décidé de me libérer et de me
reléguer en «exil forcé» dans l'attente
du dossier turc.
Le lendemain
après-midi, j'ai pu quitter la prison de
Bergame avec, en main, l’ordonnance de
la Cour me donnant sept heures pour
arriver à la station des Carabiniers de
Marina di Massa –mon lieu d'exil situé à
quelque 300 kilomètres de la prison.
C'est dans un quartier calme, situé
entre la mer et les Alpes apuanes, que
je devrai attendre l'issue de mon sort.
A partir de
l'annonce aux autorités turques de mon
arrestation, ces dernières ont 40 jours
pour envoyer leur demande formelle
d'extradition. Ensuite, c'est de la
notification du Procureur général que
dépendra la durée de la procédure.
Le Procureur
général aura trois mois maximum, après
réception du dossier turc, pour envoyer
à la Cour d'Appel de Brescia ses
questions, ses demandes d'informations
complémentaires ou du moins pour réagir
sous une forme ou sous une autre à la
requête d’Ankara.
En additionnant les
40 jours maximum de délai légal dont
dispose la Turquie pour l'envoi de sa
demande d'extradition aux trois mois
dont dispose le Procureur pour envoyer
ses appréciations à la Cour d'Appel de
Brescia, on arrive à quasi quatre mois
d'attente pour la prochaine audience. Ça
fait très long pour un dossier vide et
considéré comme tel par la justice de
plusieurs pays.
Je suis loin de ma
femme et de mes enfants.
Pour quitter mon
lieu de résidence, je dois (à chaque
fois) demander la permission aux
Carabiniers. Ma liberté de mouvement est
restreinte à un périmètre délimité par
la mer, une ligne de chemin de fer, une
rivière et l'aérodrome municipal.
Ce n'est pas le
fascisme, loin de là, mais cette
relégation rappelle quand même un peu
«Le Christ s'est arrêté à Eboli»
(*) de Carlo Levi.
Bahar Kimyongür
- Marina di Massa, le 10 décembre 2013
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