Communiqué
Communiqué de la Campagne BDS
France
suite aux propos de Macron au dîner du
CRIF
Lundi 25 février 2019
Parmi les derniers événements en France
dans la période actuelle, il y a eu le
traditionnel dîner annuel du CRIF.
Dîner marqué par le non moins
traditionnel discours du président de la
République et aussi par l’inquiétude
face à la multiplication récente d’actes
antisémites.
Le président Macron
ayant mis en cause les amis de la
Palestine et le mouvement BDS, il nous
appartient de réagir à ce titre,
l’objectif du mouvement BDS étant
uniquement de pratiquer les Boycott,
Désinvestissement et Sanctions contre
l’État d’Israël jusqu’à ce qu’il se
conforme au droit international.
Réaffirmant que « l’antisionisme
est une des formes modernes de
l’antisémitisme« , et promettant de
mieux lutter contre « ceux qui
cachent derrière le rejet d’Israël la
négation même de l’existence d’Israël »
le président Macron a poursuivi en
déclarant : « De la même manière il
n’y aura aucune complaisance à l’égard
des pratiques de boycott et du BDS
plusieurs fois condamnées en France et
qui le seront à nouveau ». Ce
glissement et cet amalgame sont
inacceptables.
En réalité la très
grande majorité des plaintes contre des
militant-e-s du BDS n’ont pas donné lieu
à des condamnations : soit elles n’ont
pas été instruites, soit elles se sont
terminées par des relaxes ou des
prescriptions.
Rappelons que la
pratique du boycott est une forme
fréquente de protestation contre des
injustices et qu’elle a été pratiquée
par des figures historiques telles
Gandhi, Martin Luther King et Nelson
Mandela.
Elle relève de la
liberté d’expression, ainsi que l’ont
déclaré Frederica Mogherini, haute
représentante de l’Union Européenne pour
les affaires étrangères et la politique
de sécurité, et de nombreux autres
personnalités et organismes prestigieux.
Rappelons aussi que
les autorités israéliennes usent de
moyens particulièrement ignobles pour
exclure le peuple palestinien de son
pays : colonisation permanente, blocus
de Gaza, stricte interdiction du droit
au retour des réfugiés, répression
criminelle de manifestant-e-s non
violent-e-s, chantages à
l’antisémitisme, promulgation récente
d’une loi fondamentale à valeur
constitutionnelle qui institutionnalise
un régime d’apartheid à l’encontre de la
population autochtone palestinienne
Cela n’est-il pas
suffisant pour répondre à l’appel au BDS
lancé par le peuple palestinien ?
Le BDS serait-il
antisémite ? Nos actions et nos écrits
le démentent chaque jour. L’appel au
boycott cible strictement l’Etat
d’Israël, ses institutions, ses
représentants ainsi que les entreprises
israéliennes ou non, pour leur
complicité dans l’oppression des
Palestiniens par Israël. Ancré dans les
préceptes du droit international et des
droits humains universels, le mouvement
BDS rejette par principe le boycott
d’individus fondé sur leur identité
(comme la citoyenneté, la race, le genre
ou la religion).
Rappelons notre
charte ainsi que le
communiqué du 7 mars 2017 du Comité
national palestinien du
BDS.
De plus, de
nombreux Juifs ou associations juives
attachés à la justice et à la libération
des peuples colonisés ont rallié le
BDS : ainsi Jewish Voice for Peace (JVP)
aux États-Unis, ou l’Union Juive
Française pour la Paix en France (UJFP)
en France.
Et ménager l’État
d’Israël, qui prétend représenter les
Juifs du monde entier, ne peut que
conduire une partie de l’opinion
publique internationale à considérer que
cet État est dispensé de respecter le
droit international et que les
populations juives dans leur grande
majorité soutiennent sa politique.
Le mouvement BDS
est un mouvement international qui
progresse et qui continuera à progresser
malgré les menaces de gouvernements
racistes et xénophobes tels que ceux
d’Israël, des États-Unis ou du Brésil et
malgré la complicité de gouvernements
tels que le nôtre.
Ici même nous
poursuivons les mobilisations : contre
la tenue de l’Eurovision 2019 à Tel Aviv,
contre la société AXA complice de graves
violations du droit international par
Israël, etc
Le président Macron
a terminé son discours par cette
phrase : Nous n’effacerons pas le mal
de notre société, ni par une loi, ni par
un discours, ni par un acte ; mais nous
devons être, tous ensemble, les
combattants de cet Outrenoir, de ces
lignes de force, de ce courage
inlassable, de cette forme d’humanité et
d’intelligence que nous devons donner,
même au noir qu’il y a dans notre
société, parce qu’il est là ; mais nous
tiendrons, et à la fin, nous gagnerons.
A cela nous
répondons : Nous n’effacerons pas la
lutte anti-apartheid de notre société et
la critique de la politique
israélienne, ni par une loi, ni par un
discours, ni par un acte ; mais nous
devons être, tous ensemble, les
combattants de cet engagement ; nous
tiendrons, et à la fin, nous gagnerons.
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