|
Communiqué
Communiqué de l'Appel franco-arabe sur les ingérences en cours
Dimanche 1er mai 2011
Contrairement aux principes de la Charte des
Nations Unies interdisant toute ingérence dans les affaires
intérieures des Etats et n'envisageant l'usage de la force qu'en
cas d'agression armée d'un Etat contre un autre, le Conseil de
sécurité de l'ONU, par sa résolution 1973, a violé sa propre
législation en entérinant sous la pression des Etats-Unis et de
leurs alliés les plus proches leur ingérence dans le conflit
intérieur libyen. Extension du « droit d'ingérence »
systématiquement mise de l'avant depuis plusieurs décennies par
les anciennes puissances coloniales contre des Etats
anciennement colonisés ...Au moment où, sans aucune réaction à
l'ONU, des armées étrangères envahissent Bahrein pour soutenir
un roi qui s'oppose violemment au mouvement démocratique dans
son pays abritant la flotte des Etats-Unis patrouillant dans le
Golfe arabo-persique, et après une inaction complice contre les
actions d'Israël visant le territoire en principe souverain de
Gaza où les « frappes punitives » visent clairement les familles
et les domiciles avec les mêmes conséquences et les mêmes
dénégations grossières. En Libye, on tente d'assassiner des
dirigeants, en tuant en passant des membres de leurs familles,
ce dont le monde vient d'être témoin cette nuit. Nous avons
affaire à une généralisation et une extension des « deux poids
deux mesures » qui ouvre la voie au règne de la loi du plus
fort. Ce que la législation internationale était quelque peu
parvenue à tempérer dans la foulée des tragiques expériences des
deux guerres mondiales. Et d'aucuns parlent déjà de s'ingérer
dans les affaires de la Syrie confrontée à une sérieuse crise
intérieure dont les causes semblent au moins en partie externes.
Et alors qu'une intervention extérieure est en cours en Côte
d'Ivoire, sous le prétexte qu'il reviendrait aux puissances
dominant à l'ONU de choisir en définitive quel serait le
vainqueur des élections et de l'imposer par la force.
…Et dans la foulée de ce démantèlement du droit
international désormais sans limite, même la résolution 1973,
qui ne prévoyait que des bombardements censés empêcher
d'éventuels massacres de civils, a vite été violée par ses
promoteurs mêmes qui ont ciblé en rase campagne les opérations
militaires lancées par le gouvernement de Tripoli, sans gêner en
revanche les offensives lancées par ses adversaires. Dans le but
désormais avoué de renverser le gouvernement libyen reconnu par
la majorité des pays, en particulier par l'Union africaine.
Union africaine qui, dans un monde évoluant soit disant vers le
renforcement du rôle des « organisations régionales », a été
totalement ignorée par les puissances attaquantes pour s'être
opposée aux bombardements visant un de ses membres. L'attaque de
la Libye représente une accélération des tentatives de revenir
vers un néocolonialisme dans le monde arabe et en Afrique, ce
qui explique les dénonciations grandissantes que ce processus
dangereux soulève dans la plupart des pays non alignés et
ailleurs. Dans ce contexte, l'Appel franco-arabe ne ne peut
rester silencieux et, sans prendre partie sur le conflit
intérieur libyen, proclame à nouveau son attachement envers la
légalité internationale fondée sur les principes intangibles de
la Charte des Nations unies visant au respect de la souveraineté
complète et exclusive des Etats et des peuples à choisir les
formes de gouvernement qui leur conviennent, sans ingérence
extérieure.
Paris, le 1er mai 2011
L'Appel Franco-Arabe a publié
: « Irak, la résistance a la parole », « Vivre au Soudan »,
« Pour une paix véritable au Darfour », « Le chemin de Damas -
L'avenir d'un peuple »
Le sommaire des
communiqués
Dernières mises à
jour
|