Communiqué
Initiative sérieuse ou poudre aux yeux ?
AFPS
Jeudi 28 avril 2016
En annonçant son initiative pour une
conférence internationale sur la
question israélo-palestinienne, la
France a pris acte de l’échec du
processus initié à Oslo en 1993 et des
diverses tentatives pour le ranimer.
Chacun constate en effet que la seule
chose qui s’est ancrée sur le terrain
c’est l’occupation et la colonisation
poussée toujours plus avant. Cela en
violation du droit international et des
Conventions de Genève, avec pour
conséquence l’absence de tout horizon
politique pour les Palestiniens, le
désespoir qu’il engendre et le chaos
pour perspective.
C’est à cette situation que la France
dit vouloir répondre et l’annonce de son
initiative a été saluée par diverses
personnalités, anciens ministres ou
diplomates dignes de respect constatant
que « les principes qui ont guidé les
tentatives de négociations entre Israël
et les Palestiniens au cours de toutes
ces années - le face à face des deux
parties sous le regard de Washington -
ont fait la preuve de leur faillite ».
Rappeler les principes comme veut le
faire la France est nécessaire. Encore
faut-il ne pas se payer de mots avec des
discours ambigus ou contradictoires.
C’est bien malheureusement la
configuration dans laquelle nous sommes
ces derniers mois. En témoignent les
propos du Premier ministre appelant à la
répression de l’appel au boycott et
confondant délibérément antisionisme et
antisémitisme, l’abstention peu
glorieuse de la France au Conseil des
droits de l’homme de l’ONU sur
l’établissement d’une liste noire des
entreprises participant à la
colonisation ou encore les propos de
Jean-Marc Ayrault en retrait par rapport
à son prédécesseur quant à la
reconnaissance de l’Etat de Palestine.
La crédibilité de l’initiative
française sera jugée à ses résultats.
Elle ne peut souffrir de la moindre
complaisance face à ceux qui ont fait de
la violation du droit le principe de
leur action politique. Au contraire,
seule une politique de sanctions et de
pression continue sur Israël peut amener
cet État à respecter le droit
international.
Le Conseil de sécurité vient de
rappeler « sa vive préoccupation devant
les tentatives répétées d’Israël de
défier la volonté de la communauté
internationale et de faire perdurer
l’occupation et l’annexion du Golan
syrien » et que, comme l’a établi la
résolution 497, « la décision
israélienne d’imposer ses lois, sa
juridiction et son administration au
Golan syrien occupé est nulle et non
avenue et sans effet en droit
international ».
La France, comme membre permanent,
doit soutenir pleinement la résolution
condamnant la colonisation qui est entre
les mains du Conseil et marquer ainsi
que le respect du droit est la condition
même de la paix.
Le Bureau national
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