Communiqué
Sept ans après l’agression israélienne,
le blocus se poursuit à Gaza, en toute
inhumanité
AFPS
Dimanche 27 décembre 2015
Il y a sept ans, le samedi 27
décembre 2008, Israël lançait son
attaque contre la bande de Gaza,
baptisée “Plomb durci” pour les besoins
de sa « com ». Sous le prétexte de
répondre à des tirs de roquettes
intervenant en réponse à des assassinats
« ciblés », l’armée israélienne
déclenchait, à l’heure de sortie des
écoles, une campagne de bombardements de
grande ampleur qui faisaient dans la
seule première journée 230 morts
palestiniens. Cette attaque, doublée à
partir du 3 janvier 2009 d’une opération
terrestre, s’acheva le 18 janvier sur un
bilan de 1 315 Palestiniens tués (dont
410 enfants) et 5 285 blessés, avec,
côté israélien, 13 tués (dont 10
militaires) et 197 blessés (dont 103
militaires).
La résolution 1860 du Conseil de
sécurité votée le 8 janvier appelant au
cessez-le-feu demandait notamment que
« l’aide humanitaire, y compris les
vivres, le carburant et les traitements
médicaux, puisse être distribuée sans
entrave dans tout Gaza » et de
« faire en sorte que les biens et les
personnes puissent emprunter
régulièrement et durablement les points
de passage de Gaza ».
Elle ne fut jamais réellement
appliquée.
Aux mêmes prétextes sécuritaires, une
nouvelle opération “Pilier de défense”
fut lancée le 14 novembre 2012 qui
s’acheva le 21 novembre sur un bilan de
161 Palestiniens et 6 Israéliens tués.
Là encore sans que le blocus ne soit
levé.
Enfin, le 8 juillet 2014 une nouvelle
opération “Bordure protectrice” fut
lancée par Israël, la plus longue et la
plus meurtrière, puisqu’elle se termina
le 26 août par un cessez le feu et un
bilan de 2 100 palestiniens tués (dont
75 % de civils), 76 israéliens tués
(dont 73 militaires).
Seize mois après cette dernière
opération, le blocus n’a toujours pas
été levé et il empêche l’entrée dans la
bande de Gaza des matériaux
indispensables à la reconstruction des
19 000 immeubles d’habitation détruits
en 2014.
Cela fait plus de huit ans que le
peuple palestinien de Gaza, lui-même
déjà composé d’une majorité de réfugiés,
est soumis à un blocus inhumain. Un
blocus qui pousse au désespoir une
population active, éduquée, inventive,
qui demande la liberté de vivre et se
trouve enfermée sans même que nous
puissions lui rendre visite. Un blocus
qui impacte tous les aspects de la vie
quotidienne, qui ruine l’économie, qui
empêche les étudiants de poursuivre
leurs études à l’étranger et les malades
les plus gravement atteints de se faire
soigner. Une politique qui sépare les
familles palestiniennes depuis plus
longtemps encore.
La population de Gaza a le droit de
vivre, de se déplacer, d’échanger avec
le reste du monde, et spécialement avec
le reste du territoire palestinien dont
elle est partie intégrante.
A l’opposé, le rapport 2015 de la
Conférence des Nations unies sur le
Commerce et le développement (Cnuced) à
partir d’une analyse précise des données
démographiques, économiques, sociales et
politiques aboutit à la conclusion que
Gaza sera invivable d’ici 2020 si rien
ne change.
C’est dire l’urgence d’imposer à
Israël la fin de ce blocus inhumain et
désespérant. Au nom des principes
élémentaires d’humanité, mais aussi dans
leur propre intérêt, la France et les
pays de l’UE doivent aujourd’hui se
donner les moyens de l’exiger. Gaza doit
enfin prendre toute sa place dans l’Etat
de Palestine dont la reconnaissance par
la France s’impose d’urgence.
Le Bureau national
Le sommaire
des communiqués
Les dernières mises à jour
|