Communiqué
Provocations, colonisation, répression :
Ne pas laisser faire
AFPS
Lundi 27 juillet 2015
Le ministre de l’agriculture israélien,
Uri Ariel, escorté de militaires, a
pénétré ce dimanche avec un groupe de
colons sur l’esplanade et à l’intérieur
de la mosquée Al Aqsa, amenant une
réplique des fidèles et une vive
intervention de la police. Cette
provocation traduit la fuite en avant
extrêmement dangereuse d’un gouvernement
israélien prêt à tout pour conforter les
colons qui constituent sa base
électorale.
Elle constitue un
pas de plus dans le sabotage de toute
solution politique à travers le
processus de colonisation et la
répression violente qui l’accompagne.
En quelques
semaines, il y a d’abord eu le feu vert
de la Cour suprême israélienne pour la
construction du Mur sur les terres de
Crémisan près de Bethléem. Le Mur y
consacre là l’annexion de fait de la
vallée surplombée par la colonie de Gilo,
renforce les colonies autour d’Al Walaja
coupant de leurs racines 58 familles
palestiniennes et fragilise un peu plus
les communautés chrétiennes de la région
de Bethléem.
Il y a eu ensuite
celui scandaleusement donné à la
démolition du village de Susiya
suscitant une vague de protestation à
travers le monde (voir la pétition
adressée à Laurent Fabius) et sa
condamnation nette par l’administration
américaine.
La nomination à la
tête de la prétendue « administration
civile » israélienne, en charge de la
Cisjordanie, du rabbin raciste Eli Ben-Dahan,
pour qui les Palestiniens sont des
sous-hommes, ne fait que traduire la
réalité de ce qu’est aujourd’hui le
projet politique du gouvernement
israélien : enterrer l’idée même de
l’Etat palestinien. Pour que les choses
soient claires, cette « administration
civile » vient d’autoriser la
construction de 1065 nouveaux logements
en Cisjordanie. Ce sont les premiers
nouveaux permis de construction depuis
un an.
Presque
simultanément deux assassinats ont
dévoilé, pour qui veut bien ouvrir les
yeux, le mode opératoire de l’armée
d’occupation : à Burqin près de Jénine,
Mohammad Alawneh, un jeune de 21 ans,
tué par des snipers et à Beit Ummar,
village connu pour sa résistance, Falah
Abu-Maria, 53 ans tué lors d’un assaut
donné contre son domicile dans lequel
ses deux fils ont été blessés.
Face à cette
situation délétère, et alors que se
poursuit le blocus de Gaza, on attend
une réponse forte de la part de la
France et de l’UE.
Si les
représentants des pays de l’UE sur place
ont effectivement apporté leur soutien
au village de Susiya, on attend des
gouvernements un engagement à une tout
autre échelle. Ils doivent prendre en
urgence des mesures pour sanctionner
effectivement la colonisation qu’ils
disent condamner, comme le suggère le
« Conseil européen des relations
internationales », think tank
d’ordinaire écouté dans les sphères
européennes.
Mais on sait que
les relations avec Israël ne relèvent
pas de « l’ordinaire » : il faut du
courage politique pour arrêter la fuite
en avant des dirigeants de Tel Aviv.
La France doit
prendre ses responsabilités : suspendre
toute coopération militaro-policière
avec Israël, interdire l’entrée sur son
sol des produits des colonies
israéliennes, s’opposer à tout ce qui,
directement ou non, renforce la
colonisation, et reconnaître sans délai
l’Etat de Palestine.
Le Bureau national
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