Communiqué
La Knesset sur le point d’officialiser
l’apartheid
AFPS
Lundi 26 mars 2018
Le racisme et les pratiques d’apartheid
sont depuis longtemps inscrits dans les
faits par Israël. Ils sont clairement
institutionnalisés en territoire
palestinien occupé avec les routes
réservées aux colons ou les régimes
administratifs et judiciaires différents
selon que les habitants sont
Palestiniens ou colons israéliens, avec
les interdictions de construire pour les
Palestiniens et les destructions de
maisons ou les évictions des
Palestiniens de Jérusalem. Mais c’est
aussi le cas à l’intérieur même d’Israël
avec des statuts personnels
discriminatoires - pour exemple le
mariage : les Palestiniens d’Israël
n’ont pas le droit d’épouser la personne
de leur choix et de vivre en Israël avec
elle si c’est un Palestinien ou une
Palestinienne de Cisjordanie et de Gaza
ou un.e réfugié.e Discriminations
également pour les communautés bédouines
du Néguev dont les maisons et les
villages subissent les destructions
réitérées.
La loi sur "l’État-nation", adoptée par
le "Comité sur la Loi fondamentale" de
la Knesset, va donner très prochainement
un caractère constitutionnel au
caractère exclusivement juif de l’État.
Elle le fait en
mettant en avant un supposé droit à
l’autodétermination du "peuple juif", -
à l’opposé de la vision d’un État de
tous ses citoyens dans des frontières
internationalement reconnues -, en
inscrivant dans la loi fondamentale
Jérusalem capitale d’Israël et en
retirant à la langue arabe son statut de
langue officielle.
Sûre de l’appui
inconditionnel de l’administration
Trump, l’équipe au pouvoir a décidé
qu’elle pouvait s’affranchir de toute
règle juridique fondée sur les droits
humains.
Avec l’adoption
imminente de cette loi, il sera
impossible de continuer à présenter
Israël comme une démocratie : un État
qui met à part près de 20% de sa
population est un État d’apartheid.
Monsieur Jean-Yves
Le Drian, ministre de l’Europe et des
affaires étrangères, en visite en
Israël, va-t-il fermer les yeux sur
cette réalité ? La France va-t-elle
continuer à faire comme si de rien
n’était et continuer à coopérer avec cet
État ? On le voit aujourd’hui : la
complaisance érigée en ligne politique
et le refus de sanctionner les
violations du droit ne mènent qu’au
pire.
Le bureau national
de l’AFPS, 26 mars 2018
Photo :
REUTERS/Ammar Awad
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