Communiqué
Gaza : réagir d’urgence à l’inacceptable
AFPS
Lundi 23 avril 2018
Dans un
communiqué paru le jeudi 19 avril, l’ONG
Médecins sans Frontières fait état de
blessures « inhabituelles et
dévastatrices » chez les blessés de
Gaza, atteints par les tirs délibérés de
l’armée israélienne. Ces constats sont
confirmés par le Centre palestinien des
droits de l’Homme et par plusieurs
témoignages. En pratique, cela veut dire
que la plupart des blessés atteints aux
jambes devront être amputés et seront
handicapés à vie.
En utilisant ce
type de munitions, de surcroît contre
des manifestants non armés, l’État
d’Israël et ses dirigeants violent
toutes les conventions internationales
et commettent des crimes de guerre.
L’hypothèse de l’expérimentation de
nouveaux types de munitions, qui ne
serait malheureusement pas une pratique
nouvelle à Gaza, ajouterait encore à
l’horreur de cette situation.
L’AFPS en a
immédiatement saisi le Président de la
République et le Ministre des Affaires
étrangères. Par
une lettre que nous leur avons adressée
ce samedi 21 avril, nous leur
demandons d’agir d’urgence, d’envoyer
sans tarder une mission d’évaluation et
d’assistance à la population de Gaza,
d’agir sur le plan diplomatique et
judiciaire, de suspendre toute relation
militaire avec Israël.
Les manifestants
palestiniens de Gaza, sans arme,
rappellent leurs droits fondamentaux,
dont celui d’avoir une vie normale. Les
"marches du retour" qu’ils organisent
sont des manifestations populaires,
inventives, pleines de vie à l’image de
la population palestinienne de Gaza qui
se bat pour vivre, étudier, communiquer,
créer malgré un blocus illégal et
inhumain qui l’étouffe depuis 11 ans.
Ses revendications, la levée du blocus
de Gaza et l’application du droit au
retour des réfugiés palestiniens, ne
font que rappeler le droit
international : elles doivent,
d’urgence, être prises en compte.
Face à eux, l’État
d’Israël a très officiellement posté des
snipers qui tirent pour tuer, blesser,
estropier à vie. Depuis le 30 mars, on
compte 40 tués, dont un journaliste et
un enfant de 15 ans, et plus de 4500
blessés dont beaucoup resteront
handicapés. Rapporté à la population de
la France, c’est l’équivalent de 1300
morts et 150.000 blessés…
Comment la France
imagine-t-elle exercer la moindre
autorité morale si elle laisse faire ?
La "réprobation" exprimée dans le
précédent communiqué du ministère des
Affaires étrangères ne peut avoir aucun
effet sur le pouvoir israélien qui, avec
l’appui inconditionnel des États-Unis,
se sent assuré d’une impunité totale.
Nos demandes sont
urgentes et précises. La France doit
exiger l’arrêt immédiat de toute
utilisation d’armes de guerre contre les
manifestants désarmés, la levée
immédiate du blocus de Gaza,
l’évacuation des blessés. Elle doit
immédiatement envoyer une mission
d’assistance et d’évaluation à Gaza et
prendre des sanctions contre l’État
d’Israël, par l’arrêt immédiat de toute
coopération militaire et la demande de
suspension de l’accord d’association
entre l’Union européenne et Israël.
Nous appelons la
population à nous rejoindre dans les
rassemblements que nous organisons
partout en France, et à se mobiliser
pour porter ces exigences.
Ce sont nos propres
valeurs qui sont en danger. Laisser
faire, se contenter de condamnations
verbales sans prendre de sanction, c’est
accepter l’inacceptable. C’est accepter
la loi de la jungle, et cette loi de la
jungle n’a pas de frontière.
Alors que toutes
les bornes sont dépassées, nous devons,
partout, faire entendre ce message, et
exiger du gouvernement français et de
l’Union européenne des actions urgentes
et concrètes.
Le Bureau
national de l’AFPS
23 avril 2018
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