Communiqué
Rejeter les attaques visant à étouffer
toute critique de la politique
israélienne
AFPS
Mardi 21 mars 2017
La censure par le nouveau secrétaire
général de l’ONU Antonio Guterres du
rapport de la commission régionale des
Nations-Unies pour l’Asie de l’Ouest
(ESCWA )
"Les pratiques israéliennes envers le
peuple palestinien et la question de
l’Apartheid" éclaire crûment les
interférences des Etats-Unis et d’Israël
dans les affaires onusiennes et le
silence approbateur des pays de l’UE
dont la France.
Rédigé par deux
professeurs américains de droit
international Richard Falk et Virginia
Tilley, il concluait de l’examen des
faits, avec des preuves irréfutables
jamais mises en cause par les censeurs,
qu’« Israël est coupable de politique et
de pratiques constitutives du crime
d’apartheid ». Cette censure et son
retrait du site de l’ESCWA ont entrainé
la
démission de Rima Khalaf, la
secrétaire exécutive de la commission
qui a déclaré refuser de couvrir la
dissimulation d’un crime.
Et voilà qu’on
apprend que la commission des libertés
au Parlement européen est saisie d’une
proposition visant à caractériser
l’antisémitisme en fonction de la
référence à Israël. Exemples
d’antisémitisme : « Les manifestations
[de haine des Juifs] peuvent inclure le
fait de viser l’Etat d’Israël, conçu
comme une collectivité juive » … ou
« Accuser des citoyens juifs d’être plus
loyaux à Israël (…) qu’aux intérêts de
leur propre pays » … ou encore « Nier au
peuple juif son droit à
l’auto-détermination, par exemple en
déclarant que l’existence d’un Etat
d’Israël est une entreprise raciste »...
Caractérisations imprécises qui ouvrent
grande la voie à toutes sortes de
dérives et d’amalgames.
Rien de plus
pernicieux qu’établir de tels signes
d’équivalence entre critique politique
d’un Etat et manifestations de racisme.
La concomitance de ces tentatives, à
l’ONU comme au Parlement européen, pour
étouffer toute critique de la politique
israélienne est grave. Nous y voyons,
comme dans les menaces dont nous sommes
l’objet de la part de groupuscules
ultras, de nouvelles manifestations de
cet « état d’ingérence » si
caractéristique de l’action des actuels
dirigeants israéliens.
Il y a là un enjeu
important pour l’exercice même de nos
libertés et la cohésion de notre
société. Il est de la responsabilité des
organisations citoyennes et de tous les
démocrates de s’opposer avec force à de
telles manipulations. Et de rappeler
tout particulièrement qu’on ne joue pas
avec la lutte contre l’antisémitisme, ni
avec la liberté d’expression.
Le Bureau national
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