Communiqué
Élu.e.s interdits d’entrée en Israël et
Palestine :
le vrai visage du pouvoir israélien
AFPS
Samedi 18 novembre 2017
Ainsi, les Français découvrent qu’Israël
est un régime un peu particulier qui a
du mal avec les concepts de Droits
humains, de Droit international, de
transparence, de représentation
démocratique, de liberté d’expression.
Il aura suffi
qu’une délégation d’élu.e.s français.e.s
annonce son intention de rencontrer
Marwan Barghouti, député palestinien,
condamné à perpétuité par la justice
israélienne d’occupation, pour mettre en
plein jour la question de la démocratie
pratiquée par le pouvoir israélien.
Le « danger » que
représenteraient ces élu.e.s « pour la
sécurité d’Israël » n’est pas sérieux.
C’est pourtant l’argument
systématiquement avancé par Israël pour
refuser l’accès à son territoire aux
personnes connues pour critiquer sa
politique.
Les Français
découvrent également qu’en refusant
l’accès à son territoire, Israël refuse
aussi l’accès des visiteurs au
Territoire palestinien. Cela rappellera
à qui l’aurait oublié que les
Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza
vivent sous occupation militaire depuis
50 ans et dépendent 24 heures sur 24 du
bon vouloir de l’occupant.
Ces élu.e.s ne
rencontreront donc ni Marwan Barghouti,
ni Salah Hamouri, avocat
franco-palestinien placé en détention
administrative depuis bientôt 100 jours
sans aucun motif, et dont même notre
gouvernement avoue ignorer les charges
contre lui. Ils ne rencontreront pas non
plus les défenseurs des droits humains
israéliens ou palestiniens, ni les
député.e.s de la Knesset et les
responsables palestiniens qui les
attendaient. Ces député.e.s ont pourtant
bien des choses à leur communiquer,
notamment au sujet de la vague de lois
liberticides enclenchée par un
gouvernement qui n’a jamais été aussi à
droite. Lois liberticides visant à
museler les opposants mais aussi lois
visant à graver dans le marbre les
politiques d’apartheid et de
colonisation d’un État qui foule au pied
le droit international depuis des
décennies.
Il y a quelques
semaines, une délégation de député.e.s
de Normandie attachés à la paix, élus de
La République en Marche, venu.e.s
participer à un concours de plaidoyer à
Jérusalem-Est, avait été bloquée
quelques heures à l’aéroport de Tel Aviv,
découvrant d’un coup une réalité qu’ils
ignoraient. Par contre, les défenseurs
inconditionnels de la politique
d’Israël, eux, se voient dérouler les
tapis rouges.
Mais qu’est-ce que
l’État d’Israël a donc à cacher aux
élu.e.s français.e.s ? Que 6000
prisonniers politiques palestiniens dont
500 enfants croupissent en prison au
mépris du droit international ? Que 500
d’entre eux le sont sans aucun motif au
titre de la détention administrative ?
Que ces derniers mois jamais autant de
logements dans les colonies illégales à
Jérusalem-Est et en Cisjordanie n’ont
été construits ? Que les destructions de
logements de familles palestiniennes se
multiplient elles aussi ? Que
l’accaparement des terres est une
politique constante du pouvoir
israélien ? Qu’il s’apprête à déplacer
des milliers de familles des populations
bédouines des environs de Jérusalem pour
les regrouper contre leur gré ?
Il est temps que
les autorités françaises fassent savoir
aux autorités israéliennes qu’elles ne
peuvent plus bafouer impunément le
Droit, museler leurs opposants, enfermer
les résistants palestiniens, accélérer
la colonisation, perpétuer l’occupation,
instaurer un régime d’apartheid sans que
cela ait un impact sur leurs relations
avec le reste du monde. C’est ce que ces
élu.e.s auraient pu faire valoir à leur
retour. Cela s’appelle la démocratie et
nous ne comprendrions pas que cette
interdiction ne soit pas levée. Le
gouvernement français doit agir avec
détermination contre cette volonté
israélienne d’humilier la France et ses
élus.
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