Communiqué
Nettoyage ethnique à Jérusalem :
Salah Hamouri, un exemple symbolique
AFPS
Lundi 16 novembre 2020 Des annonces très
politiques pleuvent à Jérusalem : fin
octobre, on apprenait l’expropriation de
200 commerces palestiniens à
Jérusalem-Est afin de faire place nette
pour un vaste complexe israélien
technologique, touristique et
commercial. Plus récemment, c’est le
projet de construction de 96 logements
dans la colonie de Ramat Shlomo qui
ressurgit : il avait été annoncé en 2010
lors d’une visite en Israël de Joe Biden
(Vice-président de l’époque), ce qui
avait provoqué la colère de Biden et de
l’administration Obama (le projet avait
alors été gelé). Dimanche 15 novembre,
ce sont 1200 logements qui sont annoncés
dans la colonie de Givat Hamatos, projet
destiné à isoler encore plus Bethléem de
Jérusalem. Parallèlement les ordres de
démolitions et d’expropriations tombent
dans les quartiers palestiniens de
Sheikh Jarrah et de Silwan.
Année de l’annonce
du plan Trump et de l’annexion de la
vallée du Jourdain et des colonies,
l’année 2020 est une année noire pour la
Palestine : records de constructions
dans les colonies, records de
confiscation de terres, records de
destructions et particulièrement à
Jérusalem où la politique israélienne de
nettoyage ethnique se poursuit à grande
vitesse et à bas bruit. Une politique
planifiée depuis des décennies :
impossibilité de construire, destruction
d’habitat, vol de terres et de biens,
construction massive de colonies
économiques et de peuplement, transfert
forcé de population, répression de toute
opposition. L’objectif d’Israël est
clair : rendre la vie des Palestiniens
impossible pour les forcer à partir. Ils
sont privés de tout droit élémentaire :
droit à l’éducation, à la santé, droit
de se déplacer et de vivre en famille,
droit de pratiquer leur mode de vie et
d’accéder à leurs lieux de culte.
Au cœur de ces
politiques de nettoyage ethnique, les
lois édictées par Israël depuis plus de
70 ans. C’est particulièrement le cas à
Jérusalem où les Palestiniens,
considérés comme des étrangers sur leur
propre terre, sont soumis au bon vouloir
d’Israël qui décide de qui a le droit
d’y vivre ou pas. Dans sa
loi du 8 mars 2018 Israël prétend
bannir de Jérusalem les Palestiniens
pour « défaut d’allégeance ».
C’est cette menace
qui pèse aujourd’hui sur Salah Hamouri,
avocat franco-palestinien, déjà enfermé
pendant 9 ans au total dans les prisons
israéliennes. Israël s’acharne sur lui
espérant le faire renoncer à vivre sur
sa terre natale à Jérusalem. Outre les
emprisonnements arbitraires, Salah
Hamouri est victime de l’interdiction
qui est faite à sa femme et à son fils –
en France actuellement - de le rejoindre
à Jérusalem.
À deux mois de
l’installation de la nouvelle
administration étasunienne Netanyahou
fait ce qu’il sait faire le mieux :
rapport de force, politique de la terre
brûlée et du fait accompli. Que Biden ne
reconnaisse pas les colonies comme
légales - contrairement à Trump et
Pompeo - cela lui importe peu, le
message est clair : le nettoyage
ethnique à Jérusalem continue !
L’annonce par Biden du maintien de
l’ambassade étasunienne à Jérusalem ne
peut que l’encourager.
La situation des
Palestiniens de Jérusalem ne peut plus
être ignorée, celle de Salah Hamouri non
plus. Il faut absolument arrêter
Netanyahou et protéger les Palestiniens
vivant sous occupation israélienne. La
France doit prendre toute sa part pour
que soit mis fin à l’occupation de
Jérusalem-Est et au nettoyage ethnique
dont sont victimes les Palestiniens de
Jérusalem et particulièrement notre
compatriote Salah Hamouri. Il doit
pouvoir vivre avec sa famille à
Jérusalem sans être harcelé en
permanence par les autorités
israéliennes.
L’AFPS
engage ce jour une campagne
en direction des parlementaires et des
autorités françaises pour qu’elles
mettent tout en œuvre dans ce sens.
Le Bureau
national de l’AFPS
16 novembre 2020
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