Communiqué
Georges Ibrahim Abdallah : manifestation
devant
sa prison le 24 octobre à Lannemezan
AFPS
Vendredi 16 octobre 2020
Il n’est pas nécessaire de rappeler qui
est Georges Ibrahim Abdallah. Il entame
sa 37ème année de détention derrière les
murs de cette prison, bien que libérable
depuis 1999.
Nous savons tous pourquoi ce militant
communiste libanais, ardent défenseur de
la cause palestinienne, est devenu un
des plus anciens prisonniers politiques
en Europe.
Nous connaissons
tous les conditions de sa condamnation
pour complicité d’homicide volontaire
pour des actes qu’il a toujours niés,
bien qu’il se soit déclaré solidaire de
luttes militantes et qu’il ait exprimé
son soutien aux Fractions armées
révolutionnaires libanaises qui ont tué
en 1882 l’attaché militaire de
l’ambassade des États–Unis et un
fonctionnaire israélien membre de
services secrets israéliens.
Rappelons qu’en
1982 Israël attaquait le Liban avec la
bénédiction de l’administration
américaine pour tenter d’anéantir
l’Organisation de libération de la
Palestine et tenter de tuer ou capturer
Yasser Arafat. Le contexte était celui
des massacres de Sabra et Chatila.
Pourquoi celui
qui inspire le respect, jusqu’au au
personnel pénitentiaire de cet
établissement, est-il toujours enfermé ?
Mme Belloubet
déclarait à l’Assemblée nationale le 8
avril exclure les « détenus
terroristes » des mesures de libération
anticipée de très nombreux détenus pour
cause de pandémie Covid-19 et de
promiscuité dans des prisons
surpeuplées.
Malgré les
déclarations des ministres de
l’intérieur que furent Messieurs
Pandraud et Pasqua, confirmant que la
« piste » Abdallah avait été
initialement avancée pour calmer une
opinion publique tétanisée par les
attentats de 1987 à Paris qui avaient
causé la mort de 14 personnes, malgré
les déclarations de l’ancien patron de
la DST au moment de l’arrestation de
G.I.A, le préfet Yves Bonnet, dénonçant
une « vengeance d’Etat » et réclamant
officiellement la libération de celui
qui n’a « commis et exprimé que des
opinions politiques », selon ses propres
termes, Georges Ibrahim Abdallah est
toujours détenu.
Selon ses dires
Madame Belloubet a refusé de donner des
instructions aux procureurs pour les cas
individuels et d’interférer dans une
procédure judiciaire d’aménagement de
peine... oublieuse qu’en 2012 le
Tribunal de l’application des peines se
prononçait en faveur de la libération de
Georges Ibrahim Abdallah, que la Cour
d’appel confirmait en 2013 que Monsieur
Abdallah devait être libéré. Mais la
signature de l’arrêté d’expulsion
nécessaire était alors bloquée par le
ministre de l’intérieur, Manuel Valls,
malgré la position de Madame Taubira,
alors ministre de la justice.
Georges Ibrahim
Abdallah est donc toujours détenu.
Et n’oublions
surtout pas les ingérences étrangères
dans ce dossier qui s’imposent à
l’évidence au gouvernement français,
dont les déclarations publiques de
l’ambassadeur des États-Unis en France
en 2012 et celles de la porte-parole du
département d’État américain en 2013 ne
sont que d’infimes parties.
Et maintenant ?
Les mobilisations
pour que Georges Ibrahim Abdallah puisse
enfin rentrer dans son pays, le Liban,
s’amplifient.
Monsieur Macron l’a
réalisé en Tunisie et récemment
Beyrouth. En France aussi montent les
protestations, y compris de
personnalités et d’élus, contre la
réclusion à perpétuité de fait sinon de
droit de celui qui est victime de la
raison d’État, ou plutôt d’États.
Monsieur le
président de la République, évidemment
décideur en dernier ressort dans ce
dossier, ne sait plus comment justifier
cette réclusion à perpétuité.
Il pourrait faire
procéder à son expulsion vers le Liban.
Il pourrait même se
souvenir des grands principes des Droits
de l’Homme dont se glorifie volontiers
notre République, de la fin des mesures
d’embastillement arbitraire depuis 1789
et des dispositions de l’article 3 de la
Convention européenne des droits de
l’Homme sur la réclusion perpétuelle qui
en rejette le principe lorsqu’elle est
sans espoir de rémission ou de réexamen.
Il pourrait enfin
se souvenir qu’il possède un droit de
grâce à effet immédiat, en application
de l’article 17 de notre Constitution.
Nous n’acceptons
pas les ingérences d’États étrangers
dans notre justice.
Nous n’acceptons
pas la condamnation à perpétuité d’un
prisonnier d’opinion.
Nous n’oublions pas
que la résistance est un droit pour
chaque peuple.
Liberté
immédiate pour Georges Ibrahim
Abdallah !
Plusieurs groupes
locaux de l’AFPS se joindront à la
manifestation devant sa prison le 24
octobre et le Bureau national y sera
représenté.
Le Bureau
national de l’AFPS
16 octobre 2020
Le sommaire
des communiqués
Le
dossier Salah Hamouri
Le dossier
Prisonniers palestiniens
Les dernières mises à jour
|