Communiqué
Israël-Palestine : lancement à Paris
d’une initiative pour défendre le droit
de contester la politique israélienne
AFPS
Vendredi 16 février 2018
Organisé par l’Association France
Palestine Solidarité (AFPS) sous le
patronage de Mme Esther Benbassa,
sénatrice EELV de Paris, le colloque
« Israël-Palestine : a-t-on le droit de
contester la politique israélienne ? » a
eu lieu le 12 février au Palais du
Luxembourg.
Ce colloque a réuni
de nombreux intervenants de
l’international tels que Rebecca
Vilkomerson, directrice exécutive de
l’organisation américaine Jewish Voice
for Peace (Voix juive pour la paix),
Hugh Lanning, président de Palestine
Solidarity Campaign (Royaume Uni),
Shawan Jabarin, directeur de
l’association palestinienne de défense
des droits de l’homme Al-Haq, et Lea
Tsemel, avocate israélienne et défenseur
des droits de l’Homme. Ils ont témoigné
du développement de la solidarité avec
la Palestine dans le monde, de
l’importance de la campagne BDS, de
l’ampleur de l’offensive de l’Etat
d’Israël, partout dans le monde, contre
les organisations qui s’opposent à sa
politique.
Lors des tables
rondes auxquelles ont participé
journalistes, historiens, élus et
responsables associatifs, le droit de
contester la politique israélienne a été
discuté sous divers angles : les
amalgames qui minent le débat
démocratique, le contexte particulier du
débat en France, comment résister aux
pressions.
En clôture de ce
colloque a été lancée une initiative
pour les acteurs du débat public,
médiatique et politique en France :
« 6
principes pour une expression libre et
démocratique sur la question
israélo-palestinienne » avec ses 60
premiers signataires. Cette initiative
est destinée à se développer dans les
prochains mois.
Dans
une tribune publiée le 9 février
dans Mediapart,
Pascal Boniface, Rony Brauman, Ivar
Ekeland, Bertrand Heilbronn, Christiane
Hessel, Renée Le Mignot et
Dominique Vidal annonçaient déjà ce
lancement en citant les attaques
auxquelles sont exposées les personnes
souhaitant critiquer la politique
israélienne en France : « insultes,
intimidation, pressions, amalgames,
délégitimation, accusations infâmantes
d’antisémitisme. Qui va prendre ce
risque, avec une carrière politique ou
journalistique à construire ? »
Rebecca Vilkomerson
de Jewish Voice for Peace rejette les
amalgames : « Être antisioniste ou
non-sioniste ne vous rend pas
antisémite. L’hypothèse contraire ignore
l’histoire, y compris une longue
histoire juive d’opposition au sionisme,
et ignore la réalité de la façon dont le
sionisme est vécu par ses victimes. Cela
ne nie en aucun cas la gravité de
l’antisémitisme que de traiter de
manière aussi sérieuse la dépossession
des Palestiniens par Israël. »
Hugh Lanning,
président de Palestine Solidarity
Campaign, a été parmi les premières
personnes à être
interdit d’entrer en Israël en vertu
de la « loi anti-BDS » en mars 2017.
« Interdire les critiques et les
partisans du Boycott, du
Désinvestissement et des Sanctions ne
fera pas taire l’opposition, mais
exposera plutôt les fausses déclarations
de démocratie d’Israël. Nous
continuerons à défier les actes
inhumains d’Israël et à résister à ceux
qui cherchent à nous faire taire »,
déclare-t-il.
L’AFPS, qui figure
dans la
« liste noire » israélienne d’ONG
« indésirables » publiée le 7 janvier, a
récemment appris
la fermeture de son compte PayPal
« en raison de la nature de ses
activités ». Selon son président,
Bertrand Heilbronn, face aux attaques
« ouvertement orchestrées par le
gouvernement israélien et ses relais
inconditionnels en France, il est grand
temps de résister tous ensemble aux
intimidations, et de reprendre la
parole. Le Chef de l’État et le
gouvernement français doivent nous
soutenir dans cette démarche, en
refusant les dérives communautaires,
ainsi que les interventions d’États
tiers dans le débat public de notre
pays. »
Les signataires des
« 6 Principes » déclarent : « Nous,
intellectuels, journalistes, militants
associatifs, élus et responsables
politiques, avons des points de vue
divers sur la question
israélo-palestinienne et les moyens de
la résoudre. Nous nous rejoignons sur
l’importance d’une expression libre et
démocratique sur cette question, et nous
réaffirmons notre engagement à en
défendre les conditions d’exercice. »
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