Communiqué
Entreprises : un pas important franchi
par l’ONU
contre les colonies
israéliennes
AFPS

Jeudi 13 février 2020
En mars 2016, le
Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU
chargeait le Haut-Commissaire aux droits
de l’Homme de créer une base de données
des entreprises engagées dans des
activités avec les colonies israéliennes
en Palestine occupée. Rappelons que la
colonisation d’un territoire occupé est
un crime de guerre au regard du droit
international, et que la quatrième
convention de Genève enjoint les États à
combattre toute complicité avec ces
violations du droit. Les entreprises
impliquées dans les colonies
israéliennes jouent un rôle essentiel
dans le maintien et le développement des
colonies, elles apportent une base
financière pour la construction,
l’entretien et l’expansion des colonies
israéliennes : elles facilitent
l’entreprise coloniale d’Israël et s’en
rendent complice
Cette base de
données devait être publiée en mars
2017. Depuis 2016 le Haut-commissaire a
subi des pressions inacceptables de la
part d’Israël et de ses soutiens
inconditionnels pour en empêcher la
parution. Cela a amené en juillet 2019
États membres de l’ONU surtout européens
à publier une déclaration affirmant
l’importance cruciale que la Haute
Commissaire puisse travailler et
exécuter son mandat en toute
indépendance et sans pression d’aucune
sorte. En août 2019, 103 organisations
dont l’AFPS et de nombreuses ONG ont
appelé Michelle Bachelet,
Haute-Commissaire à publier la base de
données sans plus attendre.
Enfin, avec près de
trois ans de retard la Haute Commissaire
a publié la liste de ces entreprises
liées à la colonisation israélienne.
L’AFPS salue la parution de cette base
de données. C’est incontestablement une
réponse cinglante à la politique de
Trump qui déclarait il y a quelques
semaines qu’il ne voyait pas ce que la
colonisation pouvait avoir d’illégal et
qui proposait il y a quelques jours
l’annexion pure et simple des colonies
en Palestine occupée.
Le droit est ainsi
rappelé et les entreprises qui pensaient
pouvoir faire des affaires en se
désintéressant des violations du Droit
international et des Droits humains en
Palestine sont renvoyées devant leurs
responsabilités.
Deux entreprises
françaises sont concernées Egis et Egis
rail (filiales de la Caisse des Dépôts)
et Alstom. Ce sont des entreprises que
l’AFPS et ses partenaires associatifs
(LDH, FIDH, Al Haq et plateforme des ONG
pour la Palestine) et syndicaux (CGT,
CFDT et Solidaires) avaient mises face à
leurs responsabilités depuis juin 2018
lors de campagnes d’opinion pour leur
implication dans le tramway de
Jérusalem. Elles ont renoncé suite à
cette campagne citoyenne à répondre aux
nouveaux appels d’offre mais leur
engagement est plus ancien et plus
profond : elles doivent mainte-nant se
retirer de toute implication dans la
colonisation israélienne de la
Palestine.
L’AFPS avec des
partenaires associatifs (LDH, FIDH, Al
Haq, CCFD-Terre Solidaire et Fair
Finance France) et syndicaux (CGT et
Solidaires) fait campagne pour que 5
banques et une société d’assurance
françaises se désengagent de banques
israéliennes impliquées dans la
colonisation de la Palestine. Or, toutes
ces banques israéliennes (Hapoalim,
Leumi, First International Bank of
Israël, Israël Discount Bank Mizrahi
Tefahot Bank) figurent dans la base de
données, ce qui con-firme la justesse de
cette campagne.
Notons dans la
liste les entreprises de tourisme en
ligne telles booking.com, Airbnb,
TripAdvisor, Expedia, Opodo qui
persistent malgré de nombreuses campanes
d’opinion à offrir des hébergements dans
les colonies.
De nombreuses
entreprises (comme Caterpillar, Hyundai
Heavy Industries ou Volvo) dont
l’implication dans les colonies ne fait
aucun doute ne figurent pas dans cette
liste. Il faut donc maintenant la
compléter et l’actualiser en dehors de
toute pression.
Nous attendons des
autorités françaises qu’elles envoient
des messages très clairs aux entreprises
encore présentes dans les colonies, dès
lors qu’elles ont une activité en
France. Nous attendons des autorités
françaises qu’elles interdisent les
produits des colonies israéliennes sur
notre territoire. Ce serait l’occasion
pour la France de dépasser les seules
condamnations verbales et de montrer
qu’elle entend remplir ses obligations
d’État et contribuer à faire cesser les
violations du droit par Israël.
Le bureau national
de l’AFPS, le 13 février 2020.
>> Lire la fiche contexte de la
Plateforme des ONG pour la Palestine
>> Lire le communiqué de la Plateforme
des ONG pour la Palestine
Le sommaire
des communiqués
Le
dossier BDS
Le dossier
Prisonniers palestiniens
Les dernières mises à jour

|