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Communiqué de l'AFPS
Europe - Israël : des sanctions s'imposent
Paris 10 juin 2009
Le neuvième conseil d’association
entre l’Union européenne et Israël doit se tenir le 15 juin
prochain. L’Europe doit renoncer au “rehaussement” des relations
avec Israël et suspendre l’accord d’association
A quelques
jours du neuvième conseil d’association entre l’Union européenne
(UE) et Israël qui doit se tenir le 15 juin prochain, l’AFPS est
vivement préoccupée par le risque d’un rehaussement des
relations entre l’UE et Israël, qui ne pourrait être perçu que
comme un message d’encouragement à la poursuite de la politique
des dirigeants israéliens et aurait donc des conséquences
dramatiques pour l’avenir de la paix dans la région.
Nous avions
déjà été particulièrement choqués par l’attitude de la France
qui, le 8 décembre dernier, plaidait auprès de ses partenaires
européens en faveur d’une décision de principe pour un tel
rehaussement. Ce choix de la France faisait fi des
préoccupations exprimées quelques jours plus tôt par les
parlementaires européens, lesquels avaient décidé de reporter
leur décision de donner ou non leur “avis conforme” à
l’intégration d’Israël à une série de programmes communautaires.
La France, elle, par la voix de son ministre des Affaires
étrangères, engageait ses partenaires à avancer dans la voie
d’un rehausssement des relations politiques et stratégiques,
visant la participation de Tel-Aviv au plus haut niveau à nombre
de comités et de groupes de travail stratégiques, de défense et
de sécurité, y compris sur le Proche-Orient. M. Jean-Pierre
Jouyet, alors secrétaire d’État chargé des Affaires européennes,
n’a pas hésité à soutenir que ce rehaussement des relations
euro-israéliennes permettrait de mieux faire passer auprès de
Tel-Aviv les messages de l’Europe. Qu’il s’agisse du siège
insupportable de la bande de Gaza, de la colonisation, du mur de
l’annexion, de barrages militaires, des quelque 11.000
prisonniers politiques palestiniens... toute l’histoire démontre
pourtant l’inverse. Pire : moins de deux semaines après
l’engagement de M. Bernard Kouchner avec ses partenaires en
faveur d’un tel rehaussement, le gouvernement israélien de Mme Tzipi
Livni entamait vingt-deux jours d’offensive meurtrière contre la
population palestinienne de la bande de Gaza. En toute impunité.
Il ne faut pas
répéter la même erreur. Le gouvernement de M. Benyamin
Netanyahou non seulement poursuit la politique de ses
prédecesseurs, mais en outre refuse explicitement de reconnaître
les engagements pris par Israël, en particulier dans le cadre de
la feuille de route, et refuse explicitement toute négocation
fondée sur le droit international, en particulier concernant le
droit au retour des réfugiés et la reconnaissance d’un Etat
palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour
capitale. Son gouvernement entend qui plus est avancer dans la
voie de mesures ouvertement racistes d’exclusion à l’encontre
des Palestiniens d’Israël.
Cela ne peut
plus durer. L’avenir de la paix, aujourd’hui particulièrement
compromis, nécessite de mettre un terme à l’impunité d’Israël.
La France se déshonorerait à ne pas intervenir avec
détermination contre tout rehaussement des relations entre l’UE
et Israël. Elle se déshonorerait en n’exigeant pas, en
particulier, la levée immédiate du siège imposé en toute
illégalité à la population palestinienne de la bande de Gaza.
Elle se déshonorerait à ne pas intervenir avec déterminsation en
faveur de véritables pressions sur les dirigeants de Tel-Aviv
pour les contraindre à appliquer leurs obligations et le droit
international. Cela passe notamment par la suspension de
l’accord d’association entre l’UE et Israël, conformément aux
articles 2 et 79 de cet accord.
C’est ce
qu’exigent, de plus en plus nombreux, les citoyens soucieux de
paix et du respect du droit.
Paris, le 10
juin 2009.
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