Communiqué
Israël publie une "liste noire"
d’associations et ONG "indésirables",
dont l’AFPS, sur son territoire :
une nouvelle menace contre la liberté
d’opinion
et le droit d’accès à la Palestine
occupée
AFPS
Lundi 8 janvier 2018
Comment Israël, qui se prétend la seule
démocratie au Moyen Orient, entend
interdire aux membres d’organisations
engagées dans la lutte pour le respect
du droit international d’accéder à son
territoire et par conséquent au
territoire palestinien occupé.
Une liste de 21 associations et ONG, à
qui Israël compte interdire l’accès à
son territoire,
a été publiée ce dimanche 7 janvier
par le ministère israélien des affaires
stratégiques. Notre association,
l’Association France Palestine
Solidarité, figure sur cette liste.
C’est notre droit de rendre visite à nos
partenaires palestiniens et israéliens
qui est ainsi menacé.
Depuis deux ans,
l’État d’Israël a officiellement mis en
place une structure pour combattre les
organisations qui, dans le monde,
dénoncent la politique contraire au
droit international qu’il mène contre le
peuple palestinien. Le 8 mars 2017,
Israël a aussi promulgué une loi lui
permettant d’interdire l’entrée sur son
territoire des représentants
d’organisations engagées dans la
campagne BDS [1],
ou plus largement de toutes celles qui
contestent sa politique vis-à-vis du
peuple palestinien. C’est cette loi qui
est aujourd’hui utilisée par Israël pour
tenter de faire taire l’opposition
croissante à sa politique dans le monde.
La liste est longue
des lois liberticides promulguées ces
dernières années par le gouvernement
israélien d’extrême-droite. Mais pour la
première fois, Israël vise directement
et officiellement, pour leurs opinions,
des citoyens d’autres pays.
Déjà en 2017 le
président de l’association anglaise
Palestine Solidarity Campaign
s’était vu refuser l’entrée en Israël et
en Palestine, ainsi que cinq militants
de l’organisation états-unienne
Jewish Voice for Peace (Voix juive
pour la Paix). Récemment des élus
français se sont vu interdire l’accès en
Israël et donc en Palestine au motif
qu’ils avaient demandé à rendre visite à
Marwan Barghouthi, célèbre dirigeant
palestinien emprisonné par Israël. De
nombreux salariés ou responsables d’ONG
ont aussi été inquiétés et refoulés.
L’accès au
Territoire palestinien occupé (TPO) est
soumis au bon vouloir de l’Etat
d’Israël, puissance occupante. La
Cisjordanie (y compris Jérusalem Est)
n’est accessible qu’à travers le
territoire israélien, ou par des points
de contrôle israéliens, et les visiteurs
peuvent à chaque fois se faire refouler.
Quant à l’accès à la Bande de Gaza, il
est soumis à une autorisation préalable,
très rarement accordée, des autorités
d’occupation, transformant ce territoire
en prison sans droit de visite.
Les campagnes
menées par l’AFPS sont multiples, de la
diffusion de la culture palestinienne au
soutien aux défenseurs palestiniens des
droits de l’Homme. Celles que nous
menons avec nos partenaires dans le
domaine du boycott de produits, du
désinvestissement des entreprises ou de
demandes de sanctions, sont
soigneusement pesées et visent toujours
explicitement les violations du droit
par l’Etat d’Israël. C’est l’ensemble de
notre organisation, de son expression et
de ses actions qui est visée aujourd’hui
par l’Etat d’Israël.
« L’Association
France Palestine Solidarité est fière
des campagnes qu’elle mène pour le
respect du droit international, des
droits humains et des droits nationaux
du peuple palestinien », a déclaré
Bertrand Heilbronn, président de l’AFPS.
« Nous ne nous laisserons pas intimider
par le gouvernement israélien et
poursuivrons l’ensemble de nos
campagnes. Nous allons demander
d’urgence un rendez-vous au président de
la République et au ministre des
Affaires étrangères, que nous avions
déjà alertés à ce sujet, pour qu’ils
protègent notre liberté d’expression et
notre droit de rendre visite à nos
partenaires palestiniens et israéliens.
Ils doivent exiger du gouvernement
israélien l’annulation de ces mesures et
envisager, le cas échéant, des mesures
de réciprocité. »
Le Bureau national
de l’AFPS
Le 7 janvier 2018
Lire aussi :
http://www.france-palestine.org/Israel-une-loi-contre-le-boycott-sous-le-feu-des-critiques
http://www.france-palestine.org/Lettre-a-Francois-Hollande-acces-des-ressortissants-francais-au-territoire
http://www.france-palestine.org/Je-suis-la-premiere-Juive-interdite-en-Israel-pour-soutien-au-BDS
[1] En
2005, 172 organisations de la société
civile palestinienne lançaient la
campagne BDS. Cette campagne vise à
contraindre l’État d’Israël à respecter
le droit international, notamment en
exigeant la fin de l’occupation et de la
colonisation du Territoire palestinien
occupé (TPO) et l’application de
l’ensemble des résolutions de l’ONU. Le
boycott est une forme d’action qui
concerne directement les citoyens. Le
désinvestissement concerne les
entreprises qui sont impliquées dans
l’économie de l’occupation et de la
colonisation : elles sont appelées à se
désinvestir de ces activités. Les
sanctions concernent les États : ceux-ci
sont appelés à sanctionner l’État
d’Israël tant qu’il ne respectera pas le
droit international.
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