|
Communiqué de l'AFPS
Rapport Goldstone : les exigences du 5 février 2010
Paris, le 7 février 2010 La
mission du juge Goldstone a mis en lumière une évidence : la
lutte contre l’impunité est une condition de la paix. M. Ban Ki-Moon
doit se conformer aux exigences de l’Assemblée générale des
Nations unies.
M. Ban Ki-Moon doit se conformer aux
exigences de l’Assemblée générale des Nations-unies. La France
doit cesser de fermer les yeux sur les crimes de guerre et
possibles crimes contre l’Humanité israéliens. Alors qu’en toute
impunité Israël poursuit le siège meurtrier, inhumain, illégal,
contre la population de la bande de Gaza, c’est ce qu’ont exigé
les milliers de participants à la manifestation parisienne de ce
samedi 6 février à l’appel du Collectif national pour une paix
juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.
Le 16 octobre 2009, le Conseil des droits de
l’Homme des Nations unies adoptait à une large majorité le
rapport de la mission du juge Richard Goldstone sur les
violations du droit international durant l’offensive israélienne
dans la bande de Gaza du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009,
offensive qui a fait plus de 1 400 mort palestiniens , 13 morts
israéliens dont 3 civils, des milliers de blessés palestiniens,
et ravagé tout le territoire assiégé. Il en adoptait aussi les
conclusions et les recommandations, le rapport dénonçant les
« crimes de guerre » et « possibles crimes contre l’Humanité »
commis par Israël et, dans une moindre mesure, par des groupes
armés palestiniens. La France, elle, tournant le dos à ses
obligations morales et à sa tradition politique et diplomatique,
a refusé de participer au vote. Le 5 novembre 2009, en dépit de
l’abstention de la France, l’Assemblée générale de l’ONU
adoptait ce texte à son tour. Infligeant une seconde défaite
morale et politique aux dirigeants et à l’état major israéliens.
L’Assemblée générale de l’Onu avait donné trois mois à Israël et
aux Palestiniens pour ouvrir des enquêtes « crédibles » sur ces
allégations de crimes de guerre.
Aux termes de cette résolution, M. Ban Ki-moon
devait faire rapport à l’Assemblée avant le 5 février, soit
vendredi dernier. M. Ban Ki-moon a reçu de l’Autorité
palestinienne un rapport préliminaire sur la façon dont elle
prévoit d’enquêter sur la guerre à Gaza. Un décret présidentiel
crée une commission d’enquête de cinq juges et experts juristes
pour examiner les événements de Gaza.
M. Ban Ki-moon a également reçu le 29 janvier
un rapport officiel du gouvernement israélien. Celui-ci refuse
toujours la création d’une commission d’enquête. En dépit du
rapport précis et circonstancié de la mission Goldstone, des
témoignages des victimes palestiniennes et des associations de
défenses des droits humains tant palestiniennes qu’Israéliennes,
Tel-Aviv continue à se défendre d’avoir violé les lois de la
guerre. Les dirigeants israéliens continuent à nier les
accusations de la commission Goldstone et à tenter de la
décrédibiliser. Le rapport israélien va même jusqu’à vanter
« l’indépendance et l’impartialité » du système judiciaire
israélien et à assurer que son armée s’est conformée au droit
international pendant son offensive contre la population de la
bande de Gaza. En jeu, notamment, les risques de condamnations
internationales pour crimes de guerre, si la CPI est
effectivement saisie, contre les dirigeants et responsables
militaires israéliens. Et cela, Israël le sait. Paradoxe :
Israël, qui assure avoir « l’armée la plus morale du monde »
(sic), n’a pas hésité à plaider… une réécriture du droit
international ! Jusqu’à présent, l’armée a tout juste infligé un
« blâme » à deux officiers supérieurs pour des tirs d’obus au
phosphore contre un bâtiment de l’ONU lors de l’offensive à
Gaza, tirs dirigés vers une zone habitée.
Pourtant, dans un rapport transmis à
l’Assemblée générale de l’ONU, M. Ban Ki-moon déclare qu’à ce
stade, « aucune détermination ne peut être faite sur la mise en
oeuvre par les parties concernées de la résolution » 64/10 de
l’Assemblée.
La mission du juge Goldstone a mis en lumière
une évidence : la lutte contre l’impunité est une condition de
la paix. M. Ban Ki-Moon doit se conformer aux exigences de
l’Assemblée générale des Nations unies. La France doit cesser de
fermer les yeux sur les crimes de guerre et possibles crimes
contre l’Humanité israéliens. C’est trop grave. Alors qu’en
toute impunité Israël poursuit le siège meurtrier, inhumain,
illégal, contre la population de la bande de Gaza, c’est ce
qu’ont exigé les milliers de participants à la manifestation
parisienne de ce samedi 6 février à l’appel du Collectif
national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et
Israéliens.
Sommaire des
communiqués
|