Communiqué
Jeudi noir au Parlement européen :
quand le lobby pro-israélien
instrumentalise
la lutte contre l’antisémitisme
AFPS
Lundi 5 juin 2017 En
adoptant le jeudi 1er juin une motion
semant la confusion entre antisémitisme
et critique de l’Etat d’Israël, le
Parlement européen s’est déshonoré.
La motion,
présentée comme un moyen de renforcer la
lutte contre l’antisémitisme et votée à
une large majorité, appelle dans son
article 2 les Etats membres et les
institutions européennes à adopter la
définition « IHRA » de l’antisémitisme,
une définition dangereuse assimilant,
par des exemples ambigus, la critique de
la politique de l’Etat d’Israël à
l’antisémitisme. Issue de travaux très
controversés menés depuis 2004 sous des
appellations diverses (EUMC, FRA) cette
définition est maintenant promue par une
offensive systématique et de grande
ampleur du lobby pro-israélien, dont
l’adoption par l’IHRA (association
internationale pour le souvenir de
l’holocauste) a été une étape.
En mars dernier
encore, la commission des libertés, de
la justice et des affaires intérieures
(LIBE) du Parlement européen avait
refusé que soit subrepticement
introduite en « questions diverses »
l’adoption de cette définition.
Le lobby
pro-israélien au sein du Parlement
européen, particulièrement actif, a
réussi à court-circuiter cette
commission trop peu docile en faisant
porter directement la motion en session
plénière, conjointement par les groupes
PPE (conservateurs), ALDE (libéraux) et
S&D (socialistes). Les directions de ces
groupes politiques portent une énorme
responsabilité dans ce très mauvais coup
porté à nos valeurs démocratiques. Et
peu de députés ont ensuite eu le courage
d’exiger que l’article controversé soit
au moins retiré, et de voter contre la
motion dès lors que l’article était
maintenu.
Le racisme sous
toutes ses formes doit être combattu.
L’antisémitisme renvoie à des pages
particulièrement sombres de notre
histoire qu’il faut savoir regarder en
face, comme nous devons regarder en face
notre passé colonial. Mais toute
instrumentalisation de la lutte contre
l’antisémitisme est à la fois une
insulte à ses victimes et un très
mauvais coup contre la liberté
d’expression.
Il est temps, il
est grand temps que nos élus et
responsables politiques, soumis à
d’incroyables pressions du lobby
pro-israélien, se lèvent enfin pour s’y
opposer fermement : on ne joue pas avec
la lutte contre l’antisémitisme, c’est
la cohésion de notre société qui est en
jeu.
Communiqué de
l’AFPS
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