Communiqué
Le lobby pro-israélien est-il en
train de
mettre notre démocratie en
danger ?
AFPS
Lundi 3 septembre 2018
En cette période de
rentrée, la question de la puissance des
lobbies a été mise à l’ordre du jour par
la démission de Nicolas Hulot. C’est pour nous
l’occasion de dénoncer la puissance du
lobby qui soutient inconditionnellement
la politique de l’État d’Israël, et qui
cherche à faire taire toutes celles et
ceux qui s’y opposent. L’action de ce
lobby s’est développée de manière
inquiétante pendant l’été, citons par
exemple :
- les pressions
sur les autorités portuaires et sur
la Préfecture de police de Paris qui
ont conduit celle-ci à user de la
force pour empêcher la Flottille de
la Liberté d’accoster à Paris,
- l’acharnement
d’une officine inconditionnelle de
la politique israélienne et du
préfet de Meurthe et Moselle contre
le maire de Vandoeuvre dont la ville
a décidé d’honorer Marwan Barghouti,
le Mandela palestinien,
- les pressions
innombrables sur les organisateurs
de l’Université d’été des mouvements
sociaux et citoyens de Grenoble -
entre autres ATTAC et le CRID -
ainsi que sur les autorités, dès
lors que des ateliers abordaient la
question palestinienne et
particulièrement le BDS.
Un dernier
incident nous concerne directement,
puisqu’à la suite de pressions dont le
CRIF s’est vanté sur internet (article
du 25 mars), notre prestataire
associatif de paiement en ligne avait
décidé dans un premier temps de fermer
notre compte cet été. Avec le soutien de
grandes ONG humanitaires et associations
de défense des droits de l’Homme, le
dialogue a été rétabli, notre
prestataire est revenu sur sa décision
et cette question est maintenant
derrière nous. À l’opposé, donc, de
Paypal qui avait suspendu notre compte
en janvier et n’a jamais répondu à nos
lettres. Mais le problème de fond
demeure : le CRIF, censé représenter les
intérêts d’organisations de la
communauté juive en France, se fait
l’instrument de la politique israélienne
pour attaquer, dans leurs moyens
d’existence, des associations françaises
comme la nôtre qui s’opposent à la
politique israélienne !
Cette tendance, qui
historiquement n’a pas toujours été
celle du CRIF, est doublement
scandaleuse et dangereuse. En premier
lieu, parce qu’elle exécute les ordres
d’un État tiers : le gouvernement
israélien a établi en février 2016 un
département spécialisé de son ministère
de la stratégie pour délégitimer,
partout dans le monde, les opposants à
sa politique, et s’est vanté d’avoir
mobilisé à ses côtés les « communautés
juives » dans le monde entier. Le
deuxième danger est celui de
l’importation du conflit : alors que la
question israélo-palestinienne est avant
tout une question de droit, les
apprentis sorciers comme le CRIF font
tout pour qu’elle devienne une affaire
communautaire.
À l’opposé de ces
exactions qu’elle dénonce, l’Association
France Palestine Solidarité continuera à
se battre sans relâche par tous les
moyens légaux, y compris les actions de
boycott, de désinvestissement et de
sanctions qu’elle mène avec ses
partenaires, pour que les droits du
peuple palestinien soient enfin
respectés. Et elle continuera à le faire
en-dehors de toute approche
communautaire.
Les déclarations du
président de la République sur la
prétendue interdiction du boycott (le 7
mars) ou sur « l’arme indigne du
boycott » (le 5 juin) ne peuvent
qu’encourager les attaques et ingérences
de toutes sortes. Nous demandons
instamment au gouvernement et au
président de la République d’être à nos
côtés dans le combat pour le droit et la
liberté d’expression, et de ne plus
accepter ni encourager, de la part
d’organisations communautaires, aucune
ingérence dans le domaine des libertés
publiques : la protection de ces
libertés, y compris celle de mener des
actions BDS pour faire respecter le
droit, est essentielle pour la
démocratie dans notre pays.
Le Bureau national
de l’AFPS
3 septembre 2018
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