Communiqué
EELV - Sureté nucléaire
: nous sommes prévenus
Mercredi 3 octobre
2012
Un nouveau mythe
du nucléaire français s’effondre. La
certitude largement répandue que
la France
dispose de l’un des parcs les plus sûrs
au monde est objectivement réfutée. EELV
procède actuellement à l'examen du
rapport alarmant de la Commission européenne sur la
sureté du parc nucléaire européen, pour
plus d'un tiers constitué de centrales
françaises.
Le rapport sur la sureté du parc
nucléaire européen sera examiné ce jeudi
par
la Commission,
à la suite des « stress tests »
effectués dans les quatorze pays
nucléarisés de l’Union européenne. La France croyait son parc le plus sûr :
la première (et seule) analyse factuelle
jamais réalisée lui prouve le contraire.
D’après les éléments dont dispose EELV, la France est
concernée par 109 des 264
recommandations du rapport. Toutes les
centrales françaises doivent répondre à
moins de 5 recommandations, et 7 d’entre
elles doivent répondre à 7
recommandations (sur un maximum de 11).
Pour comparaison, les centrales belges
et allemandes doivent répondre à 2 ou 3
recommandations.
Le parc britannique est également
largement concerné, avec de nombreuses
recommandations. Au-delà du fait que le
risque d’accident nucléaire outre-manche
concerne
la France au premier
chef – les vents ne s’arrêtent pas aux
frontières -, il faut savoir qu'EDF
possède, au travers de British Energy, 8
des 10 centrales concernées.
Financièrement, il serait nécessaire
d'investir entre 10 et 25 milliards
d'euros pour améliorer la sûreté des
centrales européennes, qui sont
françaises pour plus du tiers.
Les Français, le parlement et le
gouvernement ne pourront plus dire
qu’ils n’ont pas été informés.
L’Autorité de Sureté du Nucléaire
française ne cesse d'ailleurs de répéter
: « La position constante de l’ASN a
toujours été la suivante : personne ne
peut garantir qu’il n’y aura jamais en
France un accident nucléaire. Je dis ce
que je dis, et je répète une position
constante de l’ASN française » (André-Claude
Lacoste,
Président de l'ASN, dans une audition parlementaire du 30
mars 2011).
Désormais nous pouvons le dire : nous
sommes tous prévenus.
EELV effectue actuellement une analyse
de ce projet de rapport, afin de pouvoir
en tirer des conclusions plus précises,
notamment en termes de mesures qu'il
reviendra au gouvernement de prendre de
toute urgence.
Jean-Philippe Magnen et Elise Lowy,
porte-parole
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