Communiqué Droit pour tous
Convoi pour Gaza Miles of Smiles
Tannay,
le 30
Octobre 2009
Une
cinquantaine d'associations européennes en solidarité avec la
Palestine, particulièrement avec Gaza ces derniers temps, ont
affrété des minibus et ambulances avec l’objectif de les amener
à Gaza par le passage de Rafah en Egypte. Ce convoi porte le nom
de "Miles of Smiles" (en français « des kilomètres de
sourires »). Les premiers chargements sont arrivés à Port Saïd
il y a un mois et les derniers la semaine du 12 octobre. Avec
Mohamed Ben Fradj, nous représentions l’association genevoise
« Droit Pour Tous ».
Le convoi est
composé de 103 minibus et ambulances remplis
d’équipements médicaux pour handicapés, de médicaments et de
matériel scolaire. 58 containers d'à peu près 70 m3 chacun ont
été nécessaires pour transporter tout ce matériel.
Nous sommes arrivés au Caire le 13 octobre.
Jeudi 15 octobre, nous avons pu accompagner l'organisateur du
convoi, Mazen Khalil, à un rendez-vous au Ministère des Affaires
étrangères (MAE) avec le Chargé d'Affaires pour la Palestine, M.
Hisham Seif-Eldin. L'autorisation d'acheminer le convoi par voie
terrestre de Port Saïd à Rafah n'avait pas été accordée pour des
raisons de sécurité nous a-t-il été expliqué. Les services de
sécurité exigeaient le transport des containers par voie
maritime de Port Saïd (240 km de Rafah) jusqu'au port d'El Arish
(40km du passage de Rafah). Or le port d'El Arish est un petit
port ne pouvant recevoir que des bâtiments de moyen tonnage.
Nous avons alors proposé deux autres solutions: l’acheminement
par groupes de 5 à 10 minibus et la conduite de nuit afin
d’éviter les problèmes de circulation. M. Seif-Eldin nous a
expliqué que si nous pouvions prouver par des attestations de
compagnies maritimes de Port Saïd que l'utilisation du port d'El
Arish n'était logistiquement pas possible, peut-être que les
services de sécurité fléchiraient.
Sur place à Port Saïd où une centaine de militants
accompagnateurs de toute l’Europe s’étaient regroupés, nous nous
réunissions tous les soirs afin de faire le point sur la
situation et de tenter de trouver des solutions pour faire
partir le convoi. Dans les 3 jours qui ont suivi
notre entretien au Caire, quatre attestations de compagnies
maritimes spécifiant clairement l'impossibilité de procéder au
transfert des containers par voie maritime au port d'El Arish
ont été fournies et remises au MAE égyptien. Il nous a été
répondu malgré tout que seule la voie maritime jusqu'à El
Arish serait acceptée. La voie terrestre à partir de Port Saïd
était maintenant complètement exclue. Abou Youssef,
coorganisateur, nous a demandé de contacter nos ambassades
respectives afin qu'elles puissent faire pression sur le MAE.
Nathan a donc téléphoné à l'Ambassade suisse au Caire le 21
octobre. Il a parlé avec Mme Felder, consul, qui a rappelé le
lendemain. Elle nous a expliqué que le MAE avait répondu que la
décision finale ne dépendait pas d'eux mais des israéliens et
elle nous a même suggéré de contacter l'Ambassade israélienne!
Afin de nous rendre compte de la capacité du port d'ElArish,
nous avons décidé de voir par nous mêmes. L'entrée dans le port
nous a été interdite ainsi que la prise de photographie. Nous
avons donc fait le tour par la plage et pris quelques clichés de
loin. Il nous a semblé que la capacité du port ne pouvait faire
face qu'à des bâtiments de moyen tonnage et de plus sa rade est
très étroite. Il faudrait donc affréter au moins deux à trois
cargos pouvant prendre un tiers ou la moitié des minibus, sans
les containers, pour satisfaire les demandes des autorités. Sans
parler du temps nécessaire pour décharger les containers actuels
car trop grands pour des cargos de moyen tonnage, charger les
véhicules sur des structures plus petites et ensuite les
décharger un à un à El Arish en tenant compte de l'étroitesse de
sa rade, nous ne pensons pas que les associations aient les
moyens financiers pour faire face à ces dépenses supplémentaires
qui seraient certainement très élevées.
Nous sommes restés deux semaines en Egypte.
Trois jours au Caire et douze à Port Saïd. Chaque jour nous
recevions des informations comme quoi nous devions nous préparer
à partir pour Rafah le lendemain car l’autorisation était en
route ! Nous sommes partis le 27 octobre sans signe de cette
autorisation et elle n’est à ce jour pas arrivée. L'attitude
du Gouvernement égyptien semble prendre notre groupe d'une
centaine de militants accompagnateurs du convoi pour des idiots.
Cette histoire de transférer les 58 containers par voie maritime
de Port Saïd au petit port d'El Arish est tout bonnement un
mauvais prétexte pour justifier l'injustifiable.
Il est urgent de prendre action car tout le
matériel, dont les médicaments, est toujours dans les containers
et la chaleur est de 38° à Port Saïd. Des militants partent et
d’autres arrivent pour prendre la relève. Trois autres membres
de Droit pour Tous sont maintenant venus nous remplacer. Depuis
notre retour nous ne cessons de frapper aux portes pour tenter
de faire bouger les choses ; certaines se ferment, d’autres
s’entrebâillent mais à ce jour aucune ne s’est ouverte
complètement.
Caroline et Nathan Finkelstein
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