Communiqué Attac
Rio+20 : les
droits fondamentaux en danger
Vendredi 4 mai 2012
Jusqu'au vendredi 4 mai,
New-York accueille un second round de
négociations en préparation de la
prochaine Conférence des Nations-Unies
pour un Développement Durable (CNUDD)
qui se tiendra à Rio de Janeiro du 20 au
22 juin 2012. Les délégués des
différents pays sont supposés avancer
sur la rédaction d'un projet de
déclaration finale qui, en l'état, nous
éloigne des voies pour atteindre des
sociétés soutenables, démocratiques et
égalitaires.
Un « draft zéro » de cette
déclaration a été publiée en janvier
dernier par le secrétariat général de
l'ONU. Ce projet de déclaration,
intitulé « Le futur que nous voulons
», refuse d'établir un bilan critique de
plus de vingt ans de négociations qui
n'ont pas permis d'enrayer les
différentes crises écologiques, sociales
et économiques dont les conséquences sur
les populations et les écosystèmes ne
cessent de s'amplifier : dérèglements
climatiques, pertes de biodiversité,
faim, pauvreté et précarités,
accroissement des inégalités, chômage,
guerres, etc.
Incapable de prendre la mesure de la
gravité de ces crises, ce projet de
déclaration a été l'objet en mars
dernier d'une première attaque en règle,
orchestrée par les pays riches, contre
toute référence explicite aux droits des
populations. Ainsi, des pays comme le
Canada, les Etats-Unis, Israël mais
aussi le Danemark au nom l'Union
Européenne qu'il préside, ont par
exemple exigé que toute référence au
droit à l'eau et à l'assainissement,
pourtant reconnu par une résolution de
l'Assemblée Générale des Nations-Unies
en juillet 2010, soit supprimée. Ce que
nous refusons avec force[1].
D'une manière générale, les
gouvernements de ces pays s'opposent à
tout langage prescriptif, toute
référence normative qui pourrait les
engager devant leur opinion publique et
devant les institutions internationales.
Pourtant adoptés lors de la Conférence
de 1992, les principes tels que les
principes de précaution, de
pollueur-payeur, ou de responsabilités
communes mais différenciées, sont ainsi
aujourd'hui combattus par ces Etats et
rarement défendus avec acharnement par
les autres. Soutenus en cela par les
lobbies industriels et économiques, ces
Etats du Nord défendent l'idée selon
laquelle la conférence de Rio est une
opportunité pour promouvoir « l'économie
verte », sujet officiel de la
conférence, les investissements et la
valorisations du capital naturel. Pas
pour débattre ou mentionner les droits
des populations.
Plutôt qu'une approche par les droits
des populations, l'Union Européenne et
ses partenaires promeuvent donc
l’inclusion dans le cycle du capital des
processus biologiques qui sous des
formes diverses assurent les grands
cycles écologiques et la reproduction de
la vie. La conservation de la
biodiversité, la purification de l'eau,
la pollinisation des plantes, la
protection des forêts, la régulation du
climat et le stockage du carbone etc,
sont perçus comme des services
écosystémiques qu'il faut intégrer aux
marchés, en leur attribuant un prix,
pour les faire perdurer... et les rendre
profitables. A la marchandisation de la
nature, déjà ancienne, s’ajoute sa
financiarisation.
Alors que les crises financières et
économiques font des ravages, étendre
l'emprise de la finance sur les éléments
essentiels à la vie est criminel. Attac
France, avec es partenaires français,
européens et internationaux s'y opposera
avec une grande détermination.
Attac France,
Paris, le 2 mai 2012
Publications d'Attac France sur le
sujet :
[1]400
organisations ont signé une lettre
exigeant le maintien du droit à l'eau et
à l'assainissement
www.blueplanetproject.net/documents/waterrio-apr3-formatted.pdf
Publié sur le site d'Attac
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