Communiqué
Israël. Le droit des citoyens à
protester pacifiquement contre les
expulsions forcées doit être protégé
Amnesty International
Mercredi 31 juillet 2013
Les autorités israéliennes ne doivent
pas recourir à une force excessive
contre les manifestants qui veulent
protester contre un plan visant à
expulser de force des dizaines de
milliers de Bédouins, Arabes israéliens
vivant dans le sud d'Israël, a déclaré
Amnesty International.
Dans différents lieux en Israël, des
citoyens organisent des manifestations
en vue d'un « Jour de rage » le jeudi 1er
août, pour s'opposer au plan Prawer-Begin.
Ce plan permet l'expulsion forcée de
plus de 30 000 habitants du désert du
Néguev. Le 15 juillet, des
manifestations pacifiques contre ce
projet se sont heurtées à la
police anti-émeutes et aux
gardes-frontières israéliens qui leur
ont opposé une force excessive.
Amnesty International invite le
gouvernement israélien à renoncer à ce
projet.
« Le plan Prawer-Begin est un
exemple caractérisé des politiques
discriminatoires d'Israël à l'égard
de sa minorité palestinienne. Il
doit être abandonné sans délai, a
affirmé Philip Luther, directeur du
programme Afrique du Nord et
Moyen-Orient d’Amnesty
International.
« Le recours de la police à une
force excessive au cours des défilés
du 15 juillet constitue un signe
inquiétant du peu de respect
d'Israël pour les droits de ses
citoyens palestiniens. Les autorités
israéliennes doivent veiller à ce
que les manifestants pacifiques
puissent exprimer leur opposition à
ce plan sans subir d'intimidation ou
de violences. »
Au cours des manifestations du
15 juillet,
les forces de police israéliennes ont
pris d'assaut des manifestants
pacifiques et ont effectué des
arrestations violentes
à
Beer Sheva, dans le Néguev, à Sakhnin,
dans le nord d'Israël, et dans le
secteur occupé de Jérusalem-Est. De
nombreux manifestants ont été blessés et
des dizaines d'autres - y compris des
femmes et des enfants - ont été arrêtés.
La proposition de loi Prawer-Begin a été
adoptée en première lecture par la
Knesset (le Parlement israélien) le
24 juin, mais elle n'a pas encore été
inscrite dans la législation. La
haut-commissaire des Nations unies aux
droits de l'homme a condamné ce projet
et a formulé une mise en garde contre la
légitimation du déplacement forcé des
populations bédouines du Néguev. Malgré
cette prise de position,
l'administration foncière israélienne a
continué à pratiquer de façon répétée la
démolition d'habitations et de
constructions d'utilité quotidienne dans
les villages bédouins.
Depuis le début de 2013, les autorités
israéliennes ont démoli dans le Néguev
plus de 140 maisons bédouines. Tout
récemment, le 16 juillet, le village
d'Al Araqib a été rasé. Ce village a
déjà été démoli plus de 50 fois depuis
trois ans. Ses habitants disent qu'ils
vivent sur cette terre depuis des
décennies et qu'ils devraient avoir le
droit de rester chez eux.
Pour de nombreux citoyens palestiniens,
le plan Prawer-Begin évoque le
déplacement de centaines de milliers de
Palestiniens à la fin des années 1940 et
au début des années 1950, ensemble
d'événements connu sous l'appellation de
Nakba, ou catastrophe.
« Au lieu d'avoir recours à une force
excessive contre des manifestants
pacifiques qui demandent qu'un plan
discriminatoire soit abandonné, Israël
ferait mieux d'écouter ses citoyens et
de respecter ses obligations
internationales en matière de droits
humains. »
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