Communiqué
Israël. Les
charges retenues contre un avocat
palestinien libéré sous caution doivent
être abandonnées
Amnesty International
Jeudi 24 octobre 2013
Les autorités israéliennes doivent
abandonner toutes les accusations visant
l’avocat palestinien spécialisé dans les
droits humains qui a été libéré sous
caution mercredi 23 octobre dans la
soirée, a déclaré Amnesty International.
Un juge du tribunal militaire d'Ofer a
ordonné la libération sous caution
d'Anas Bargouthi en invoquant le fait
que les aveux à charge des autres
détenus n'avaient pas démontré que cette
personne constituait une menace pour la
sécurité, notamment parce que les
accusations portées contre lui
concernaient des activités présumées
datant de plus d'un an.
« La libération d'Anas
Bargouthi est
une bonne nouvelle, mais cet homme
n'aurait jamais dû être arrêté ni
inculpé », a déclaré Philip Luther,
directeur du programme Afrique du Nord
et Moyen-Orient d’Amnesty International.
« Il est inacceptable que les autorités
israéliennes continuent à poursuivre des
militants travaillant pacifiquement pour
les droits humains. Cette libération
doit inciter les autorités à arrêter
leur harcèlement envers les défenseurs
palestiniens des droits humains. »
Anas Bargouthi, avocat de l'association
Addameer pour le soutien des prisonniers
et la défense des droits humains, a été
arrêté par l'armée israélienne le
15 septembre 2013 à un point de contrôle
au nord de Bethléem, dans les
territoires palestiniens occupés.
Neuf jours plus tard, il a été inculpé
d’« appartenance au Front palestinien de
libération de la Palestine »,
organisation interdite par l'État
israélien, et de« direction d'un comité
chargé d'organiser des manifestations ».
Il nie ces accusations. S'il en est
reconnu coupable, Anas Bargouthi encourt
jusqu'à 18 mois d’emprisonnement.
Amnesty International a déclaré et
déclarera à nouveau qu’elle le considère
comme un prisonnier d’opinion, détenu
uniquement pour avoir exprimé
pacifiquement ses opinions.
L'association Addameer pour le soutien
des prisonniers et la défense des droits
humains offre un soutien juridique aux
Palestiniens détenus par les forces de
sécurité de l'Autorité palestinienne et
fait campagne pour les droits des
Palestiniens emprisonnés par l'État
israélien.
L'arrestation de cet homme fait partie
d'une politique de harcèlement des
autorités israéliennes visant les
organisations palestiniennes de défense
des droits humains et les militants des
territoires palestiniens occupés. Cette
politique se traduit notamment par des
détentions arbitraires, des restrictions
à la circulation et des raids dans des
maisons et des bureaux.
Le 11 décembre 2012, les forces de
sécurité israéliennes avaient fait une
descente dans les bureaux d'Addameer et
de deux autres ONG palestiniennes à
Ramallah. Elles avaient saisi du
matériel informatique, des fichiers,
ainsi que d'autres équipements, et
saccagé les locaux.
En 2011, l'armée israélienne avait
interdit au président d'Addameer,
Abdullatif Ghaith, habitant à
Jérusalem-Est, d'aller en Cisjordanie
occupée ou de voyager à l'étranger.
Le 23 septembre 2013, une semaine après
l'arrestation d'Anas Bargouthi, les
forces israéliennes ont arrêté Samer
Arbid, le comptable d'Addameer. Cette
personne a été placée en garde à vue
pour interrogatoire jusqu'au 21 octobre,
puis a été soumise à un ordre de
détention administrative de quatre mois.
La détention administrative est une
décision militaire, sans inculpation, ni
jugement, qui peut être prolongée
indéfiniment.
Un autre militant d'Addameer, Ayman
Nasser, avait été arrêté le 15 octobre
2012 et inculpé de diverses infractions,
notamment d'appartenance au Front
populaire de libération de la Palestine
et de soutien aux prisonniers
palestiniens. Un mois plus tard, il
avait été reconnu coupable de ces
accusations par un tribunal militaire.
Il a été libéré le 21 octobre 2013 après
avoir purgé une peine d’un an
d’emprisonnement.
Au cours de sa détention, Ayman Nasser
avait dit à son avocat qu'il avait été
torturé lors de l’interrogatoire ayant
suivi son arrestation. Il avait affirmé
avoir été interrogé 20 heures par jour
en étant maintenu dans une position
douloureuse sur une chaise, les mains
attachées derrière le dos.
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