Amnesty International
Le veto des
États-Unis donne de facto
le feu vert à Israël pour
étendre les colonies illégales
Mardi 22 février 2011
Amnesty International a condamné le veto opposé par les
États-Unis à une résolution du Conseil de sécurité des Nations
unies réaffirmant que les colonies israéliennes dans les
territoires palestiniens occupés (TPO) sont illégales et
demandant qu’Israël cesse toutes les activités de colonisation
dans ces territoires, y compris à Jérusalem-Est. Les 14 autres
membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de la
résolution S/2011/24, présentée le 18 février 2011, qui était
proposée par le Liban et soutenue par plus de 120 pays.
Au cours du débat sur cette résolution, l’ambassadrice
américaine, Susan E. Rice, a déclaré que le gouvernement
américain rejetait sans équivoque la légitimité de la poursuite
des implantations de colonies israéliennes. Cependant, elle a
ajouté que la résolution ne rapprocherait pas les parties des
négociations et d’un accord et risquait de durcir les positions
des deux côtés. D’autres représentants américains ont récemment
soutenu que le Conseil de sécurité n’était pas l’espace de
discussion approprié pour traiter la question des colonies à
l’heure où le gouvernement des États-Unis tente de relancer les
négociations israélo-palestiniennes.
C’est au Conseil de sécurité, en tant qu’organe de l’ONU qui
dispose de la plus forte autorité, qu’incombe en premier lieu la
responsabilité de faire face aux menaces pour la paix et la
sécurité internationales que constituent certaines activités
telles que l’expansion des colonies israéliennes dans les TPO.
Amnesty International souligne que le veto opposé par les
États-Unis à cette résolution – qui demandait simplement
qu’Israël respecte ses obligations juridiques et ses engagements
pris précédemment devant le Quartet et le gouvernement américain
– décrédibilise les déclarations du gouvernement américain se
disant opposé à la poursuite des constructions de colonies par
Israël.
Le gouvernement israélien a indiqué qu’il comptait étendre
les colonies en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, avec de
nouveaux projets de construction qui seraient examinés au cours
des prochains mois. Amnesty International craint qu’il
n’interprète le veto américain comme un feu vert pour ces
projets et ne conclue qu’il peut échapper à une censure
internationale significative.
La politique d’Israël consistant à implanter ses civils sur
des terres occupées viole la Quatrième Convention de Genève et
est considérée comme un crime de guerre aux termes du statut de
la Cour pénale internationale.
De plus, elle est par essence discriminatoire et entraîne des
violations permanentes des droits à un logement convenable, à
l’eau et aux moyens de subsistance des Palestiniens en
Cisjordanie, comme l’a montré Amnesty International à maintes
reprises.
Il est par ailleurs inquiétant d’apprendre que le
gouvernement américain aurait tenté de faire pression sur
l’Autorité palestinienne pour qu’elle ne fasse pas voter cette
résolution par le Conseil de sécurité, notamment en menaçant de
réduire l’aide américaine. Si le gouvernement Obama veut
réellement promouvoir une résolution durable et juste du conflit
israélo-palestinien, il doit soutenir totalement le consensus
international contre les colonies israéliennes illégales et les
atteintes aux droits humains qui en résultent.
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