Communiqué
Mali. Les parties
au conflit doivent prendre
toutes les mesures pour éviter les
pertes civiles
Amnesty
International
Mardi 15 janvier
2013
Toutes les
parties au conflit armé au Mali doivent
veiller à la protection des civils, a
appelé Amnesty International lundi 14
janvier alors que les attaques
militaires menées par les forces
françaises se poursuivent.
Avec le
soutien français, l'armée malienne a
lancé une contre-offensive contre les
groupes islamistes armés le 11 janvier
2013, afin d’empêcher la conquête de
villes du sud du pays.
« Nous
sommes très préoccupés par le fait que
les combats pourraient conduire à des
attaques aveugles ou illégales dans des
régions où les membres des groupes
islamistes armés se mêlent aux civils »,
a déclaré Paule Rigaud, directrice
adjointe du programme Afrique d'Amnesty
International.
« Les
forces impliquées dans les attaques
armées doivent à tous prix proscrire les
bombardements aveugles et prendre toutes
les mesures pour éviter les pertes
civiles. »
Lundi 14
janvier, la ville de Diabaly, à 400 km
au nord de Bamako, la capitale, a été
prise à l'armée malienne par les groupes
islamistes armés.
Suite à
une intensification de l'intervention,
l'armée française a bombardé des
positions des groupes armés dans le
nord, à Gao et Kidal le 13 janvier. Au
moins six civils auraient été tués au
cours des combats pour le contrôle de la
ville de Konna les 11 et 12 janvier.
« La
communauté internationale a la
responsabilité de prévenir une nouvelle
flambée de violations au cours de cette
nouvelle phase du conflit », a déclaré
Paule Rigaud.
Amnesty
International exhorte la communauté
internationale à soutenir le déploiement
immédiat d’observateurs des droits
humains. Ces observateurs doivent être
chargés de surveiller notamment le
recours aux enfants soldats, la
protection du droit des enfants, les
violences sexuelles et la protection des
civils.
Des
informations indiquent que les groupes
islamistes ont recours à des enfants
soldats, et que certains d'entre eux ont
été blessés et peut-être été tués au
cours des trois derniers jours.
Amnesty
International exhorte les forces
françaises au Mali à prévenir les civils
le plus tôt possible de leurs attaques,
et demande aux groupes armés de ne pas
localiser d’objectifs militaires à
proximité de biens civils. Les forces
armées sont tenues, en vertu du droit
international humanitaire de prendre
toutes les précautions nécessaires pour
limiter les dommages causés aux civils.
L’organisation exhorte également les
groupes armés à ne pas s’attaquer aux 13
otages qu'ils détiennent, parmi lesquels
figurent six Français et quatre
ressortissants algériens.
Depuis que
les groupes islamistes ont pris le
contrôle du nord du Mali en avril 2012,
ils ont commis de nombreuses atteintes
très graves des droits humains,
recourant à des châtiments tels que
l'amputation, la flagellation et la
lapidation à mort pour ceux qui
s'opposent à leur interprétation de
l'Islam.
À la
demande du gouvernement malien, la
France a déployé depuis le 11 janvier
2013, quelque 550 soldats au Mali dans
le cadre de l’« Opération Serval ».
Le 20
décembre 2012, le Conseil de sécurité
des Nations unies a validé à l'unanimité
une force africaine visant à « prendre
toutes les mesures nécessaires » pour
libérer le nord du Mali des «
terroristes, extrémistes et groupes
armés ». Plusieurs pays ouest-africains,
dont le Nigeria et le Niger, sont sur le
point d’envoyer des troupes au Mali.
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