Tunisie-Politique
Un vendredi chaud
à Tunis
Yüsra N. M'hiri
Vendredi 15 novembre 2013
Les
partisans du Front populaire vont
manifester cet après-midi pour appeler à
la démission du gouvernement. Les
milices d'Ennahdha aussi, mais pour
soutenir le gouvernement. Avis de
tempête...
Par
Yüsra N.
M'hiri
Ennahdha n'a pas appelé ses partisans
à un rassemblement à l'avenue Habib
Bourguiba, aujourd'hui. Ce sont les
Ligues de la protection de la révolution
(LPR), ses milices violentes, qui vont
s'en charger. Et on peut leur faire
confiance : il y aura de la casse...
Le cynisme de
Ajmi Lourimi
Ajmi Lourimi, membre du Conseil de la
Choura chargé du parti islamiste
Ennahdha a déclaré sur
Mosaique FM que les partis de
l'opposition, qui appellent à manifester
pour demander la démission du
gouvernement, veulent faire du chantage
politique. Il n'en voit d'ailleurs pas
l'utilité, estimant que le dialogue
national n'a pas encore échoué.
Ce dialogue, rappelons-le, est
suspendu depuis le 4 novembre, en raison
des manoeuvres dilatoire d'Ennahdha et
sa volonté de le saborder, et il n'y a
pas encore de signe d'une imminente
reprise, malgré les déclarations
soporifiques des dirigeants du Quartet
d'organisations nationales qui le
parrainent: UGTT, Utica, Ordre des
Avocats, LTDH.
Ajmi Lourimi explique, par ailleurs,
dans sa déclaration à Mosaïque FM qu'Ennahdha
ne compte organiser aucune marche
aujourd'hui. Soit, mais les LPR, milices
au service d'Ennahdha et du gouvernement
provisoire, connues pour avoir violenté
à plusieurs reprises les manifestants de
l'opposition, vont s'en charger, comme
en témoigne les appels sur
leurs pages Facebook pour une marche
allant de la mosquée Al Fath à Tunis à
l'avenue Habib Bourguiba au centre-ville
de Tunis.
L'avertissement des LPR, la
détermination du Front populaire
Cette marche a été baptisée: «Dernier
avertissement». Il n'est pas
difficile d'imaginer que cet
avertissement est adressé aux opposants
qui n'ont qu'à bien se tenir et ne pas
déranger le gouvernement de tous les
échecs!
Les horaires choisis coïncident,
d'ailleurs, avec ceux de la
manifestation du Front populaire, qui
aura lieu de 15h à 18h, de l'avenue
Habib Bourguiba à la Kasbah, où se
trouve le siège du gouvernement. Simple
coïncidence sans doute !?
Les militants du Front populaire
organisent leur marche pour demander au
gouvernement Larayedh de partir et de
céder le pouvoir à un gouvernement de
salut national, comme cela est prévu par
la feuille de route du Quartet, signée
par son propre parti, Ennahdha.
Les pro-gouvernement et les opposants
pourraient donc se retrouver au même
moment, côte-à-côte, pour demander deux
choses totalement opposées. Ça craint,
surtout lorsque l'on sait que les LPR
avaient déjà menacé et appelé à
«liquider» Hamma Hammami, leader du
Front populaire, et ses partisans.
Les forces de l'ordre sont prévenues
: le vendredi après-midi risque d'être
très chaud et des confrontations ne sont
pas à exclure.
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Publié le 15
novembre 2013 avec l'aimable
autorisation de Kapitalis
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