P.A.S.
Infiltration Israélienne de l’Afrique
Yahia Gouasmi
Photo:
D.R.
Mercredi 27 avril 2016
À l’heure où
Israël remet officiellement le pied sur
le continent, plus de quarante pays
africains entretiennent des liens
diplomatiques avec l’État criminel.
L’entité sioniste est engagée depuis
de nombreuses années et de manière
discrète sur le continent africain, qui
est un objectif important de sa
politique étrangère. Ainsi, les
relations vont en s’intensifiant,
obéissant autant à des considérations
économiques et commerciales, que
diplomatiques et géopolitiques.
C’est dans cette perspective
d’élargir les relations du régime
israélien avec l’Afrique que le Premier
ministre et criminel de guerre Benyamin
Netanyahou, entend se rendre cet été
dans quatre États du continent,
l’Éthiopie, l’Ouganda, le Kenya et le
Rwanda. Le but étant de rendre le
terrain propice à la formation d’une
alliance entre Tel Aviv et ces pays,
avant de trouver d’autres alliés
africains afin d’accroître son influence
sur le continent noir et maintenir sa
position dans les milieux
internationaux.
Cette visite serait la
première d’un Premier ministre
israélien en Afrique depuis 22 ans.
Si certains objectifs apparaissent
clairs, tel l’intérêt commercial ou
l’influence politico-diplomatique,
d’autres sont moins apparents, et
s’inscrivent dans une perspective plus
globale de remodelage du continent dans
un but de domination et de division.
Du point de vue
économique, cette zone qui
représente près du quart des
exportations israéliennes, est une
terre d’expansion pour l’entité
sioniste qui y vend son expertise
dans divers domaines, tels
l’ingénierie, l’agronomie,
l’irrigation et la sécurité.
Les principaux partenaires
commerciaux étant le Togo, le Nigeria,
l’Égypte et l’Afrique du sud qui draine
l’essentiel des échanges, dans une
relation qui repose en grande partie sur
l’industrie diamantaire. Mais il faut
savoir aussi qu’Israël est à la tête des
pays qui contrôlent les terres dans les
pays africains, s’emparant de plusieurs
centaines de milliers d’hectares de
terres arabes, sapant ainsi les bases de
la souveraineté alimentaire et
détournant en particulier les ressources
en eau. L’entité sioniste participe
aussi à bon nombre d’opérations de
pillage des richesses minières sur fond
de corruption des élites africaines et
d’évasion de capitaux.
L’infiltration africaine
d’Israël obéit aussi à des
considérations diplomatiques
précises. En effet, comme l’a
démontré la récente abstention du
Rwanda et du Nigeria au Conseil de
sécurité, lors du vote de la
résolution palestinienne
anti-israélienne, l’entité sioniste
vise à exercer son influence au sein
des pays du continent africain. Des
efforts de lobbying sont entrepris
dans ce sens, notamment auprès des
leaders d’opinions afin de faire
évoluer la perception sur Israël.
Les pays anglophones non musulmans
tels l’Éthiopie, l’Ouganda et le Kenya,
sont déjà fortement soumis à
l’influence sioniste, mais d’autres
nations cultivent des liens privilégiés
et anciens avec Israël, comme la Côte
d’Ivoire, le Congo ou encore le
Cameroun.
Le Mossad est aussi très présent, via
des sociétés de sécurité, et des experts
militaires proches de nombreux
dirigeants. Il demeure qu’Israël reste
le plus important soutien des
dictatures africaines, ancien allié
indéfectible du régime de l’Apartheid
avec lequel il possède de nombreuses
similitudes.
Sur le plan géopolitique,
les objectifs sionistes sont de
seconder Washington pour que l’USraël
devienne le maître de l’Afrique en
provoquant le remodelage de la zone
selon la même méthode que celle
appliquée au Moyen-Orient.
En effet, dans le même contexte que
les divisions au Moyen-Orient, les
israéliens ont dressé des plans pour
reconfigurer l’Afrique selon trois
critères : La couleur de peau, la
religion et les particularités
ethnolinguistiques. Cela signifierait le
démantèlement des grands pays existant
dans la région et la formation d’États
plus petits qui pourraient être
facilement contrôlés et manipulés par
l’empire. Le but étant de tracer des
lignes de démarcation entre une
soi-disant « Afrique Noire
» et une prétendue Afrique du
Nord « non noire » qui
serait transformée à son tour en un
terrain d’affrontement entre les
Berbères « non noirs »
et les Arabes.
Dans cette même perspective, les
tensions sont entretenues actuellement
entre les musulmans et les chrétiens
d’Afrique, comme cela se produit au
Moyen-Orient, ou s’exerce la volonté
d’élimination des communautés
chrétiennes de la région.
L’exemple du Soudan est représentatif
de cette stratégie. Le pays a été
fractionné en deux après la sécession du
Sud Soudan en 2011. Ce dernier est
vigoureusement soutenu par Israël, qui
arme et forme son armée qui se rend
régulièrement coupable de violations
systématiques des droits humains, selon
l’ONU.
Il faut savoir que
l’implication militaire israélienne
touche plusieurs endroits d’Afrique
et son succès s’explique par son
empressement à faire des affaires
avec des régimes répressifs que même
les États-Unis et les pays européens
évitent d’armer directement.
Fournir secrètement des armes à des
régimes meurtriers n’est guère nouveau
pour l’entité sioniste. En effet, qui se
souvient que dans les années 1990,
Israël a fourni en armes les forces
gouvernementales rwandaises à dominante
hutu ainsi que l’armée rebelle, alors
même qu’un génocide était en cours dans
ce pays.
Les ventes d’armes de
l’entité sioniste à l’Afrique sont
en constantes augmentations et
contribuent grandement à alimenter
les atrocités commises, mais plus
que des équipements, c’est une
expertise criminelle et oppressive
qu’apporte le régime terroriste sur
le continent noir.
Le Parti Anti Sioniste
dénonce l’infiltration de l’entité
sioniste en Afrique.
Par son soutien à de
nombreux régimes tyranniques, Israël
n’exporte pas seulement sa
technologie de domination, mais la
vision du monde qui sous-tend cette
technologie.L’entité criminelle
exporte ainsi en Afrique sa logique
d’oppression et l’expérience
coloniale du sionisme au
Moyen-Orient.
Israël n’est pas l’ami de
l’Afrique, et sa présence intéressée
n’aura pour conséquence que le
malheur des populations.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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